Olrik

La chronique de Bédésup : décidément, cet Olrik n’est pas très fréquentable !

Mais quelle mouche a bien pu piquer Yves Sente, le scénariste du dernier album des aventures de Blake et Mortimer, «  Signé Olrik », faisant succomber l’un de ses héros au « politiquement correct » ?

Un invraisemblable plaidoyer pro-migratoire sert presque de fil conducteur à cette aventure qui aurait pu être digne d’intérêt si, justement, on n’y assénait pas, notamment page 32 – dernière vignette -, des âneries du genre « …La guerre a privé la région de bon nombre d’hommes (…) Nous sommes par conséquent obligés de faire appel à une main d’œuvre étrangère pour exploiter la mine et faire vivre la région…et ce sont les locaux qui nous le reprochent ! Un comble ! ». Pourtant, l’aventure commençait bien, avec un colonel Olrik à deux doigts de terminer sa carrière comme feu Saddam Hussein, et sa dose de mystère historico-ésotérique, sans oublier son inévitable innovation scientifique … Et pour clore l’album, son récurrent monde souterrain, la marque de fabrique d’Edgar P. Jacobs !

Nous sommes au Royaume-Uni et un certain Free Cornwall Group -, entend réactiver une hypothétique indépendance dela Cornouaille sur fond de légende Arthurienne. Pas d’aventures de Blake et Mortimer sans colonel Olrik à l’horizon. Une fois de plus, le légendaire malfaiteur aura les honneurs de cette histoire où, à contre-courant d’une opinion majoritaire en Grande-Bretagne comme partout ailleurs en Europe, le professeur Mortimer se croit obligé d’en faire des tonnes avec des immigrés indiens, se rappelant, sans doute, sa jeunesse passée aux Indes. Ce qui lui vaut de la part d’un ouvrier très british page 31, 5 ème case, une acerbe remarque en constatant qu’il est écossais : -« À l’oreille, je parierais pour un accent écossais. Autant vous dire que vous n’êtes pas beaucoup mieux vu que les moricauds par ici ». Pourquoi diable être allé chercher une très aléatoire ségrégation dans une fiction dessinée destinée à la jeunesse, mais pas que ? Pour formater, comme la télévision et la radio le font, hélas « merveilleusement », nos chères petites têtes de moins en moins blondes, et les vacciner contre un prétendu virus raciste, à de très fortes doses de haine de soi ?

Bref, sans ce message anti-raciste superflu et maladroit, qui n’ajoute rien à Signé Olrik, le duo d’enfer composé du savant amateur de pipe et de whisky, et du captain Blake – chef du MI 5 -, pouvait entraîner tranquillement le lecteur dans cette énième histoire bien dessinée par le regretté André Juillard. Un dessinateur à qui le scénariste rend d’ailleurs hommage en première page, et qui est l’auteur de pas mal d’albums de la période post-jacobsienne. (Il est paru plus d’aventures de « Blake et Mortimer » après la mort de leur créateur, que pendant sa période active.) Vous l’aurez compris, on peut ne pas lire Signé Olrik si l’on est allergique aux rabâchages de SOS Racisme. Reste la légende du Roi Arthur. Et les explications qui sont offertes donneront peut-être l’envie à certains lecteurs, d’approfondir le sujet …. autour d’une table ronde !

Jean-Claude ROLINAT

« Signé Olrik », un album de 64 pages paru aux éditions « Blake et Mortimer », Bruxelles, octobre 2024

(2 commentaires)

  1. Quand une bd est critiquable à ce point, le mieux est de ne pas en parler et de l’ignorer. N’achetons pas ce genre de littérature il y a bien d’autres ouvrages de valeurs à qui consacrer nos économies de plus en plus rognées par l’impôt. Faisons plutôt de la publicité pour des livres qui rehaussent nos valeurs

  2. C’est bien d’être candide à condition de ne pas pousser le plaisir jusqu’à la naïveté ! Cela fait des lustres que le sieur Sente se gargarise à tout ce qui est vomitoire, donnant les résultat qu’on sait. Malheureusement, il ne manque pas de talent à l’instar de cohortes de bien d’autres pour qui la lâcheté et l’obscurantisme servent de toile de fond. Dès qu’on voit « Sente » écrit quelque part, on s’abstient de garnir son gousset. Pour chaque produit « Sente » ainsi évité, on peut faire un don du même montant à « Présent. » Un bon placement et une salutaire épargne.

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