Le Pen

Le caveau des Le Pen profané, Jeanne d’Arc ostracisée

En italien, le terme camposanto est souvent préféré à celui, plus administratif, de cimitero. Camposanto, le champ saint, est par définition inviolable. Ou devrait l’être. Mais depuis des lustres déjà, des barbares profanent régulièrement nos cimetières, pour y mener des bacchanales, témoigner de leur christianophobie en détruisant angelots et figures religieuses, ou simplement, dans le cas des Roms, pour voler et revendre tout ce qui peut l’être : statuettes, croix ou entourage des tombes en métal.

Un “Carpentras” qui n’indigne personne

Après le décès de Jean-Marie Le Pen le 7 janvier dernier, L’Humanité avait déversé des tombereaux de bave sur la dépouille de celui qui aurait consacré sa « vie à défendre le fascisme ». Pour le journal communiste, qui a perdu tant de lecteurs que sa parution ne dépend plus désormais que de l’aide gouvernementale aux quotidiens sans ressources publicitaires (aide naguère refusée en revanche au quotidien Présent), l’odieuse dégradation dans le cimetière de sa ville natale de La Trinité-sur-mer du caveau familial de la famille Le Pen a été l’occasion de se déchaîner contre la défunte « figure raciste, antisémite, tortionnaire et emblématique de l’extrême droite française ». Laquelle se pressa à ses obsèques puis aux diverses messes célébrées à sa mémoire dans l’idée, scripsit encore L’Huma qui, adepte du bon Dr Goebbels, ne craint pas de se répéter, « d’absoudre de ses péchés le principal représentant du racisme et de l’antisémitisme français de l’après-guerre ».

Après la vraie-fausse profanation commise en 1990 par des voyous dans le cimetière juif de Carpentras mais aussitôt attribuée au Front national par le ministre de l’Intérieur en personne — l’affreux Pierre Joxe ensuite recyclé au Conseil constitutionnel — qui en rendit Jean-Marie Le Pen directement responsable, L’Huma comme toute la presse aux ordres et le « peuple de gauche », étaient entrés en transes et s’étaient mobilisés en masse pour manifester derrière François Mitterrand, Jacques Chirac et leurs barons respectifs, leur révolte et leur dégout devant un acte aussi odieux. Cette fois, pas la moindre condamnation en revanche de la racaille ultra-gauchiste et dégénérée (pléonasme) qui s’est acharnés à coups de masse sur la sépulture et a jeté bas la croix celtique qui la surmontait.

Faut-il rappeler pourtant que ce caveau, où le défunt président du Front national figure sous son seul prénom, abrite également sa mère Anne-Marie et son père Jean, président local des anciens combattants de 14-18 et patron-pêcheur dont le chalutier sauta en août 1942 sur une mine allemande, ce qui lui coûta la vie ?

Civilisation et barbarie

Au matin du 31 janvier, ce sont des Trinitains horrifiés et scandalisés qui alertèrent Gilles Pennelle ; l’eurodéputé et conseiller régional de Bretagne avertit à son tour la famille, qui a exprimé sa douleur et son indignation en postant sur les réseaux sociaux la photo de la tombe profanée. « Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il y a de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants », a écrit Marie-Caroline Le Pen.

« Les auteurs de cet acte odieux ont certes voulu blesser la famille et les proches de Jean-Marie Le Pen mais cela va plus loin… ils ont blessé la conscience humaine », estimait quant à lui Gilles Pennelle, cependant que Bruno Retailleau renchérissait : « La dégradation de la tombe de la famille Le Pen à la Trinité est une abjection absolue. Le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie. » Mais, hors RN, quelles personnalités politiques ont réagi comme le ministre de l’Intérieur, alors que le simple dépôt d’une tranche de jambon dans un supermarché halal les met en transes ?

Retirez cette statue que je ne saurais voir… 

Il est vrai que l’on observe le même silence complice, voire narquois, devant la chasse aux statues de la Sainte de la Patrie.

« En janvier 2023, communique la très active Association de soutien aux Lanceurs d’alertes (ASLA.fr), la statue de Jeanne d’Arc et la croix de mission de Bourg-Argental, un village proche de Lyon, ont été retirées pour des travaux sans garantie de leur réinstallation », au grand dam de nombreux habitants. Se faisant leur avocat, l’élu municipal Tristan de Closmadeuc lança une pétition pour dénoncer ce qu’il considérait, à juste titre, « comme une atteinte au patrimoine historique et chrétien ». Que croyez-vous qu’il arriva ? Le maire ayant porté plainte pour diffamation publique, c’est M. de Closmadeuc qui fut condamné en première instance à 3 000 € d’amende — on attend le résultat de l’appel.

A Nice, ce n’est pas le maire mais le préfet Hubert Montouh qui, saisi par la justice administrative, exige le retrait de la statue équestre de Jeanne d’un nouveau jardin proche de l’église Ste-Jeanne d’Arc, sous prétexte que l’œuvre de deux tonnes avait été réalisée par l’Atelier Missor sans mise en concurrence (d’ailleurs inexistante dans le département). Principal formation d’opposition à la mairie de Nice sous la houlette de Philippe Vardon, ex-FN, ex-Reconquête, le groupe Retrouver Nice ayant vigoureusement rejeté les réquisitions préfectorales et lancé dans ce sens une pétition qui recueillit 13 000 signatures en quelques jours, le maire Estrosi a cette fois suivi, d’autant que M. Montouh est son ennemi intime.

Le 31 janvier, alors que Vardon annonçait pour le lendemain une manifestation et une conférence de presse, Anthony Borré, vice-président de Nice-Métropole, a donc annoncé : « Nous ne procéderons pas du tout au démontage. » Même si la préfecture envoyait les forces de l’ordre sur place ?  Réplique : « Et si elle mobilisait plutôt les policiers contre les délinquants, les dealers, les individus alcoolisés de la place Garibaldi, plutôt que contre sainte Jeanne d’Arc ? »

Ou comment l’esprit vient aux politiciens… Il est en tout cas symptomatique de notre temps que les mêmes qui se réjouissent de la panthéonisation du « résistant » Manouchian s’acharnent à chasser du paysage français la Lorraine qui, elle, fut une authentique résistante contre l’occupant anglois, et le paya de sa jeune vie.

Camille Galic

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