Vous avez aimé Le Petit Nicolas ? Pratiquement quatre générations ont adoré cet univers né de l’imagination de Goscinny et mis en images par Sempé. Alors si vous avez aimé, vous adorerez La Nouvelle République, et spécialement les numéros (en général le mercredi) où sévit un polémiste, qui se proclame « éditorialiste », un dénommé Luc Bourrianne.
Il y a sa photo à chaque fois, et celle-ci me fait irrésistiblement penser à Agnan, le Agnan du Petit Nicolas. Sans les lunettes, certes, mais avec la même tête de premier de la classe, de fayot de service, et chouchou de la maîtresse affiliée au SNES-FSU et abonnée à Libération.
Je conserve pieusement les meilleurs « éditos » de cet Agnan-là, et je ne peux résister au plaisir de vous raconter ce que j’y relève régulièrement avec délectation.
Je vais commencer aujourd’hui par son édito du 5 janvier dernier. Il était titré « Fasciste ». Il s’agissait d’une fine dénonciation d’Elon Musk, de Reform UK en Angleterre et de Fratelli d’Italie. Le petit Luc nous a donc expliqué laborieusement (mais sans fautes d’orthographe) « l’émergence (sous ses yeux) d’une internationale du fascisme ». Il prend soin d’écrire « internationale » entre guillemets, sans doute pour bien nous faire comprendre que la seule internationale qui vaille est la IIIe, l’Internationale communiste, ou à la rigueur la IVe, celle de Trotsky.
Agnan-Bourrianne sait trouver les mots qui plaisent aux professeurs d’antifascisme du XXIe siècle.
Il faut donc se rendre à l’évidence, explique-t-il : les Etats-Unis, et l’Italie sont tombés aux mains des fascistes. Pas aux mains de « l’extrême droite », des « populistes » ou pire des « libéraux-populistes ». Non, carrément aux mains des fascistes, dont Elon Musk est le pire des représentants. Et l’Angleterre voire l’Allemagne risquent, parait-il, de prendre le même chemin !
Dans ces conditions, on pourrait s’attendre à ce que l’éditorialiste vedette de la maison Nouvelle République lance un appel général à la mobilisation pour éviter un nouveau Munich. J’espérais même lire, à la fin de son papier, un genre d’appel de Saint-Denis pour la constitution de nouvelles Brigades Internationales, dans lesquelles il se serait engagé lui-même, façon Malraux.
Mais peut-être se souvient-il que les accords de Munich avaient été signés dans un contexte international où le camp du mal ne réunissait guère que l’Allemagne, l’Italie, le Japon, à peu de choses près, alors que les temps ont changé.
Mettre en œuvre des « régulations » (sic)
Notre Agnan a réalisé, semble-t-il, que le camp du mal, dans sa définition très extensive, c’est les Etats-Unis et l’Italie, mais aussi la Hongrie, l’Argentine, et bientôt peut-être l’Autriche, le Danemark, la Norvège, la Suède, voire la Suisse, l’Allemagne et quelques autres pays, notamment d’Europe de l’Est, où la présence parlementaire « d’extrême droite » est de plus en plus forte. L’Inde envoie également de très mauvais signaux, or c’est un pays qui pèse un milliard et demi d’habitants…
Du coup notre Agnan de sous-préfecture berrichonne se contente d’en appeler à l’Union européenne pour mettre en œuvre des « régulations » (sic) moins timides que celles actuellement en place. C’est tout ?
Si vraiment c’est le fascisme qui étend désormais son ombre maléfique sur le monde, on peut s’étonner de ce manque de combativité de notre antifa berrichon. Daladier, sors de ce corps !
Prochain article : les cérémonies à la mémoire de Jean-Marie Le Pen vues par Agnan-Bourrianne. Je pense que la maîtresse a été contente de son devoir sur table.
Francis Bergeron
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