Berry

Topoguide berrichon : sur les chemins de la guerre de cent ans

Par leur position centrale, le Berry, le Bourbonnais, le Limousin et le Poitou constituèrent une zone décisive pendant la guerre de Cent Ans, guerre du Moyen-Age qui ravagea la France, entre 1337 et 1453, dans le cadre d’un conflit de succession entre les royaumes d’Angleterre et de France.

Une zone qui va de Poitiers à Montluçon fut le théâtre de batailles opposant d’un côté le Prince Noir, qui était le fils du roi d’Angleterre, et de l’autre le roi de France. Des batailles qui se soldèrent, dans un premier temps, par la constitution d’une frontière coupant quasiment la France en deux, avec le Poitou et le Limousin concédés aux Anglais, et le Berry et le Bourbonnais, restés français.

Des passionnés d’Histoire et de randonnées, se sont intéressés à cette période, et aux sites remarquables et bâtiments caractéristiques du Moyen-Age. En fédérant des associations savantes à vocation historique, les promoteurs de cette initiative ont cherché à valoriser un patrimoine médiéval assez exceptionnel, car préservé des grandes guerres modernes, aider les propriétaires et les communes à tirer parti des sites remarquables liés au Moyen-Age et à cette guerre qui marqua une grande partie des XIVe et XVe siècles, et aussi « susciter une appropriation accrue d’un épisode marquant de l’identité régionale ». La notion d’identité nationale a très mauvaise presse chez les wokistes. Mais ces derniers n’ont pas encore entrepris de s’attaquer systématiquement à l’identité locale ou régionale. Avant que l’idée ne le leur vienne, autant renforcer les marqueurs de cette identité.

Avec ou sans âne

Par ailleurs le « tourisme piétonnier » n’a jamais été aussi à la mode qu’actuellement. Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle constitue évidemment une sorte de must dans le genre. Mais pèlerinages et « axes d’itinérances » se multiplient actuellement, religieux ou laïc, qu’il s’agisse du Mont-Saint-Michel, de Chartres, de Rome, ou du chemin, plus laïc, mais intéressant, aussi, de Stevenson – connu sous l’appellation GR70 -, qui part (avec ou sans âne) du sud du Massif Central jusqu’aux Cévennes, pays de la bête du Gévaudan.

L’association des chemins de la guerre de Cent Ans vient d’éditer un remarquable petit « topoguide », qui rend plus accessible ce circuit de… 450 kms, nécessitant 21 jours de marche, destiné à nous faire découvrir un patrimoine exceptionnel mais encore largement méconnu, à 3 heures de Paris, plein sud, en limite du pays d’Oc.

Francis Bergeron

Les chemins de la guerre de Cent Ans. De Montluçon à Poitiers, Topoguide, Ed. FFrandonnée, 136 p., septembre 2025.

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