Le 27 janvier 2021, c’est la mort dans l’âme que Robert Beneventi, maire Les Républicains d’Ollioules (Var), devait renoncer à donner du collège des Eucalyptus le nom du professeur Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine par un jeune islamiste tchétchène fanatisé, Par hostilité et/ou frilosité, la totalité des enseignants, 89% des parents et 69% des élèves avaient en effet rejeté ce projet.
Non à Samuel Paty et Sébastien Deyzieu, oui à Clément Méric et Adama Traoré
Comme l’avait expliqué la prof de maths et syndicaliste Sandra Olivier : « Cela fait de nous des cibles. (…) Ensuite, c’est un peu dommage de porter un nom qui n’a pas de lien avec notre commune. Enfin, (…) il y a quelques mois, la rue où se situe le collège a été rebaptisée « rue du Colonel Arnaud Beltrame », cela fait beaucoup d’hommages [et] ça rend les choses tristes pour un établissement qui accueille des enfants. » Qu’on ne craint pas au contraire de traumatiser en multipliant les écoles et jardins dédiés à Anne Frank.
En revanche, c’est à une très large majorité que le Conseil de Paris s’est prononcé le 6 juillet sur le principe d’une « plaque commémorative dans l’espace public en hommage à Clément Méric, le militant antifasciste battu à mort il y a dix ans par des membres d’un groupuscule d’ultradroite », lors d’une rixe que sa bande et lui-même, particulièrement déchaîné, avaient délibérément provoquée, après avoir appelé des renforts. Ce que le procès des nationalistes devait mettre en lumière, si bien qu’en appel, les peines infligées aux agressés devenus agresseurs furent réduites.
Mais quoi ! « Il faut poser, contre l’extrême droite, le véritable adversaire de la République, des actes, des discours clairs, des symboles qui réaffirment notre engagement antiraciste », a rappelé l’élu Insoumis Laurent Sorel, à l’origine de l’initiative, chaudement appuyée par l’adjointe (communiste) à la mémoire Laurence Patrice qui souligna la « véritable nécessité de rappeler que l’extrême droite est une force néfaste qui empoisonne notre société et parfois n’hésite pas à tuer ». Ces intervenants pensaient-ils vraiment ce qu’ils disaient ou leurs attaques concertées contre « l’extrême droite » avaient-elles pour seul objectif de faire diversion à la quasi-semaine d’émeutes ethniques, de pillages et d’incendies qui venaient de ruiner la France et son crédit international ?
Reste que le 5 juin 2023, jour anniversaire de la mort du militant antiraciste, antifasciste, anti-homophobie et même antispéciste qu’était le grand bourgeois Clément Méric de Bellefon, fils de professeurs d’université, plusieurs milliers d’antifas avaient en toute impunité défilé dans les rues de la capitale. A l’inverse, quelques semaines plus tôt, la manifestation organisée le 7 mai pour le 30ème anniversaire de la mort de Sébastien Deyzieu, militant nationaliste de 22 ans qui s’était tué en tombant d’un immeuble alors qu’il essayait de fuir la police à l’issue d’une manifestation anti-américaine, avait déclenché une telle indignation et une telle hystérie que, filant doux devant les oukases de l’ultragauche, le ministre de l’Intérieur décida d’interdire plusieurs manifestations. Tels les hommages à Jeanne d’Arc, sainte de la Patrie, ou le colloque prévu par l’Institut Iliade sur Dominique Venner, annulé malgré le référé-liberté aussitôt déposé.
Egalement et officiellement interdit, le rassemblement organisé par sa famille à la mémoire du « martyr » franco-malien Adama Traoré, un voyou multirécidiviste objet de multiples procédures pour recel, extorsion de fonds avec violence, trafic de stupéfiants, conduite dangereuse sans permis et même viols sur un codétenu mais décédé dans le Val-d’Oise peu après son interpellation par des gendarmes le 19 juillet 2016, a, lui, été tacitement toléré par le Pouvoir-qui-ne-recule-jamais. Plus de deux mille personnes y ont participé ce samedi place de la République à Paris, dont une dizaine de députés mélenchonistes et pas des moindres, puisqu’on reconnaissait dans le cortège Alexis Corbière, Eric Coquerel ou Mathilde Panot, patronne du groupe LFI à l’Assemblée. Nul besoin de préciser que ces élus de la République n’ont rien fait pour calmer la haine anti-flics et plus généralement antifrançaise des manifestants et notamment des dix-sept frères et sœurs d’Adama, né d’un père polygame.
Si l’ultragauche recule dans les urnes, il faut bien constater qu’elle triomphe dans les faits.
Camille Galic
A propos de la marche pour Adama, le site bolchécologiste Reporterre salue, reportage photo à l’appui, « Un tournant historique ». C’est la première fois en effet que « dans le cortège, aux côtés de militants des quartiers populaires, se tiennent des élus d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV) et de La France insoumise (LFI), des syndicalistes de Solidaires et de la CGT ou encore des membres d’Attac… »
Par sympathie réelle pour la cause ou par clientélisme, les natifs se détournant d’eux ?