Jusqu’à l’affaire Cantat, les assassinats de conjoints étaient le plus souvent attribués à des addictions : l’alcool, la drogue, et ils étaient réputés concerner des marginaux, des classes sociales inférieures, n’ayant pas fait d’études, et très souvent issus de l’immigration islamique. Ce qui d’ailleurs reste vrai ; alcool, drogue et « traditions » musulmanes dévoyées sont souvent à l’origine de féminicides, même si les militantes féministes se gardent bien de le signaler dans leurs analyses.
Cantat, lui, faisait partie de l’élite. Il était riche, bourré de relations de haut niveau. Qui plus est, il était engagé à gauche, et même à l’extrême gauche pour ce qui était l’appel à la violence contre les « fachos ». Ses ennemis, c’était Le Pen, le Front national, qu’il combattait au nom de la morale, sous les applaudissements d’un tout-Paris médiatique où n’existaient pas alors l’équivalent d’un Bolloré, d’un Zemmour, d’un Onfray ou d’un Houellebecq.
Marie Trintignant était la fille de l’acteur (très médiocre mais très connu) Jean-Louis Trintignant et de la réalisatrice Nadine, son épouse, née Marquant. La famille était fortement marquée à gauche, mais contre toute attente le meurtre de leur fille ne conduisit pas les proches à proclamer une niaiserie du genre de « vous n’aurez pas ma haine », formule qui fut mis à la mode par cette même gauche lors de la vague des attentats islamistes de 2015.
Dans un premier temps la gauche morale tenta de minimiser l’affaire Cantat, comme elle le tentera, plus tard, pour les affaires de pédophilie incestueuse d’Olivier Duhamel, ou de viol de Strauss-Kahn. La gauche culturelle chercha à réintégrer Cantat en son sein. Il avait fait « une bêtise », il avait payé sa dette à la société. Il devait retrouver sa place.
Cantat n’existe plus socialement
Mais ce n’est pas exactement ce qui s’est passé. Le meurtre commis par Cantat, et les révélations sur un comportement habituel d’ultraviolence ont braqué toute la société française: la droite, le centre, les apolitiques, et même une partie de la gauche, celle sensible aux thèmes féministes. Pour cette gauche -là, Cantat est devenu la figure symbolique des tueurs de femmes, comme Olivier Duhamel celui de la pédophilie, – incestueuse, qui plus est -, ou Strauss-Kahn celui de l’addiction et de la violence sexuelles.
Cantat n’existe plus socialement, même si quelques chansons de lui passent encore sur les radios. Il ne dénoncera plus jamais les violences supposées de la supposée extrême droite. Il ne sera plus sollicité pour signer des pétitions, même contre la police, c’est dire !
A sa mort, connaitra-t-il la damnation éternelle ? Ce ne sont pas les hommes qui en décideront. Mais la vie de cette grande figure (1 mètre 89) de l’antifascisme, elle, sera un enfer jusqu’à la fin. Ce qui est somme toute une excellente nouvelle.
Agathon