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Paris vaut bien une messe… mais vaut-elle une âme ?

Le coup d’œil de Philippe Randa

En mai 68, un slogan fleurissait sur les murs de Paris : « Il est interdit d’interdire »… Plus d’un demi-siècle plus tard, à Paris toujours, mais désormais sur les ondes de France Culture, Rachida Dati, Maire du 7e arrondissement, le réinterpréte à sa manière : « En politique, il ne faut rien s’interdire. »

Rivale malheureuse d’Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville en 2020, elle entend bien prendre sa revanche dans trois ans ; aussi, comme il n’est jamais assez tôt pour fourbir toutes les armes nécessaires à une ambition, celle qui représentait jusqu’à présent une aile très droitière des Républicains (ex-UMP), apparaissant à juste – et compromettant – titre de fidèle d’entre les fidèles de l’ancien président Nicolas Sarkozy – propose désormais d’établir « un accord politique pour restaurer l’autorité, restaurer l’ordre, maîtriser les flux migratoires, redresser l’économie, prendre des mesures en faveur du pouvoir d’achat, relancer un programme de décentralisation » : fort bien ? Mais oui ! mais non : fort mal, car ce, avec… Emmanuel Macron ! Et, « en responsabilité », selon l’expression à la mode depuis le déjà très oublié ex-Premier ministre Jean Castex.

Certes, son mentor, Nicolas Sarkozy, incite depuis déjà longtemps (dans son cas, menaces judiciaires obligent) ce qu’il reste de son camp politique à rallier, pour cause de seule issue de survie possible, le locataire de l’Élysée… et ce n’est pas la palinodie des divisions étalées au grand jour à l’Assemblée nationale des Républicains lors du débat sur la réforme des retraites, qui lui donne tort.

Un récent sondage confirme par ailleurs la descente aux enfers d’Anne Hidalgo dont la popularité est en baisse de 21 points en 8 ans : seuls 32 % (encore !) des Parisiens sont satisfaits de sa défense des surmulots, des poubelles qui s’accumulent dans des rues en perpétuels travaux inachevés et peut-être plus encore d’un vivre ensemble avec toujours plus de migrants et de SDF, de squatters et de dealers, de taxes et d’impôts, de bruits et d’odeurs pestilentielles…

Devenue ainsi, par la grâce de ce même sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Le Figaro, favorite à la succession de l’actuelle édile parisien, Rachida Dati est néanmoins, à l’heure actuelle, concurrencée par deux ministres de la Macronie – Gabriel Attal, Ministre délégué chargé des Comptes et Clément Beaune, Ministre délégué chargé des Transports – qui ne font pas mystère des mêmes ambitions municipales.

Il est sans doute encore un peu tôt pour qu’Emmanuel Macron tranche un tel nœud gordien d’ambitions parisiennes, mais rappelons que par le passé, l’ancien Ministre, député et Maire de Lyon Michel Noir, refusant toute alliance avec le Front national, avait déclaré qu’il valait « mieux perdre une élection que perdre son âme ». Il a finalement perdu l’une et l’autre.

Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux, député européenne et Maire d’arrondissement, aura, elle, choisi délibérément de vendre son âme dans l’espoir de conquérir un Paris boboïsé, un Paris saccagé, un Paris wokomisé… mais néanmoins si convoité !

Philippe Randa

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