Borne

Borne rate une marche (de train)

Alors que le trajet Paris-Rennes en TGV ne dure que 1 h 29, Mme le Premier ministre escorté de Gabriel Attal a préféré emprunter le 4 septembre le Falcon gouvernemental dont le vol dure 55 minutes, auxquelles il faut ajouter le temps des allées et venues entre l’aéroport de Villacoublay et Matignon, très proche en revanche de la gare Montparnasse desservant la Bretagne.

Pour justifier ce choix, Elisabeth Borne a excipé d’un « rendez-vous impératif » dont elle n’a pas précisé la nature — peut-être était-ce avec sa pédicure chinoise — mais l’épisode fait jaser, d’autant que son héroïne se prétend une grande championne de l’environnement qu’elle veut obliger le bas peuple à respecter scrupuleusement en limitant ses temps de douche, en baissant son chauffage et, bien entendu, en prenant vélo et transports en commun.

La vérité est bien entendu que, comme le chef de l’État, les ministres sont devenus si impopulaires qu’il leur est justement impossible d’emprunter les transports en commun sous peine de déclencher une émeute. L’omniprésence des smartphones dont les propriétaires signalent en temps réel tous les déplacements des personnalités aperçues et les filment aggrave encore les choses, d’autant que les voyageurs de marque ne peuvent même plus compter sur l’intimité des compartiments, lesquels ont disparu des TGV comme des TER. Aujourd’hui, c’est un wagon entier qu’il faudrait privatiser et sécuriser.

Le temps où, en voyage officiel, le président Fallières payait de ses deniers la place de son épouse en première classe, et où le président Deschanel prenait le train (pour en tomber) est définitivement révolu.

La Rédaction

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