Dans un récent article du Nouveau Présent, j’évoquais la rupture que constituait la chute des naissances dans une série historique qui remonte à 1945. J’évoquais l’explication du travail des femmes, l’esprit de jouissance soixante-huitard et la peur de l’anthropocène. Soit l’idée pour le moins étrange que nous entrerions dans une nouvelle époque géologique caractérisée par l’avènement des humains comme principale force de changement sur terre, surpassant les forces géophysiques et qu’il faudrait en limiter l’impact.
Un féminisme de troisième type
Mais il y a une autre raison que je n’ai pas évoquée et sur laquelle je voudrais revenir, cette raison est anthropologique avec conséquences civilisationnelles. La raison la voici, c’est le féminisme, non pas tout à fait celui de la génération dite des boomers, non plus que celle, précédente, des suffragettes, mais un féminisme radical et destructeur, celui du XXI° siècle. On me permettra ici de plagier M .de La Fontaine :
« Un mal qui répand la terreur, mal que le planning familial dans sa fureur inventa pour punir les crimes des hommes, le féminisme (puisqu’il faut l’appeler par son nom) capable en un an de vider les berceaux, faisait aux mâles la guerre. Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Oui le mal qui frappe les mâles c’est tout simplement l’oubli qu’ils en sont et qu’ils en ont. L’observation des générations masculines montantes nous donne à voir des homoncules ,des zombies ,qui demandent qu’on leur pardonne d’être des hommes.( Enfin pas tous.)
Féminisme punitif
Nul ne saurait se plaindre de l’égalité homme/femme, dans le droit, non plus que du respect qu’Eve doit nous inspirer , mais l’égalité juridique n’est pas l’identité et le féminisme d’aujourd’hui est punitif, répressif et, finalement, a fait que les défauts jadis reprochés aux hommes, parfois à juste titre ; sont aujourd’hui partagés par les femmes (pas toutes Dieu merci !) qui au final sont devenues des hommes pas toujours pour le meilleur. Tout cela me direz -vous n’a rien à voir avec la natalité. Que nenni : la castration psychologique qu’organise le féminisme avec son auxiliaire wokiste est une transformation anthropologique première dans la compréhension de la dénatalité. La technique biologique aidant elle a, au surplus, rendu la procréation affaire de marché et en supprimant le déterminisme biologique, on assiste à la désexualisation des rôles et des fonctions. La maternité comme épanouissement personnel centré sur la vie domestique est frappée d’illégitimité voire de mépris .
Ainsi la troisième vague féministe aurait remplacé une domination par une autre, avec pour conséquence la déféminisation de la procréation, phase ultime de la libération féministe . Avec la forte croissance de la population mondiale, la pression (dé)nataliste s’exercera désormais aux mains des états ,des laboratoires et des ONG, bienvenue dans le « Meilleur des Mondes » (« Brave New World » est un roman d’anticipation dystopique, écrit en 1931 par Aldous Huxley).
Olivier Pichon
Ces femmes manipulées qui ont voulu et se sont crues devenues égales des hommes, alors que l’égalité n’existe pas ni entre les femmes, ni entre les hommes, et pas plus entre les femmes et les hommes, tous différentes et différents, ne serait-ce que face à la maladie, aux capacités intellectuelles et physiques, à la chance ou à la malchance de la vie en général, aux capacités à se laisser aller ou se battre face à l’adversité, donc ces femmes manipulées se retrouvent encore plus malheureuses aujourd’hui qu’autrefois, car amputées de ce qui faisaient leur magnifique et grandiose spécificité.
Une nouvelle forme de nihilisme que déjà prônaient les « parfaits » de la secte cathare, pour ne citer qu’elle…et qui ne peut que réjouir celui qui se veut le maître du monde et ses valets…
Ah, si nos donneuses (et donneurs) d’ordres et d’idées, avaient un peu plus la tête tournée vers le ciel, et les pieds bien sur terre! C’est sans doute trop demandé…