Notre vaillante Clémentine Autain, du PC « F », puis de LFI, qui n’a jamais bien fort défendu les iraniennes qui se font tabasser, parfois à mort, pour le non-port du voile islamique obligatoire dans ces contrées, a cru devoir s’écrier que la lutte contre l’antisémitisme est un apanage de la gauche. « Le combat contre l’antisémitisme est historiquement un combat de la gauche » a-t-elle très exactement proclamé.
Continuant le terrorisme intellectuel que les gauches portent depuis deux siècles et plus, elle n’a pas eu honte de compléter : « Nous sommes les tenant historiques de l’émancipation humaine, normalement le combat contre tous les racismes et contre l’antisémitisme nous devons le porter ».
Toujours et encore cette antienne mille fois répétée, qui veut que les gauches soient dans le camp du bien et les droites reléguées dans le camp du mal, définitivement.
On le sait, les gauches, les communistes travestissent l’Histoire à leur profit depuis des lustres. L’Histoire du Parti communiste « français » n’est qu’une suite de manipulations, mensonges, trahisons, coups fourrés.
Non, Madame Autain, les gauches ont été et sont encore parfois antisémites. Voltaire et Luther furent clairement antisémites. Mais les gauches aussi. Dans La question juive, Marx a fustigé « l’essence du judaïsme et la racine de l’âme juive, l’opportunité et l’intérêt personnel qui se manifeste dans la soif de l’argent ». La famille de Marx était juive pourtant avant de se convertir au protestantisme.
Ecrivant à son ami et commanditaire Engels, Marx lui dit lui évoquant le socialiste Ferdinand Lassalle : « un vrai juif de la frontière slave…sa manie de masquer le juif crasseux de Breslau sous toutes sortes de pommades et de fard. ».
Nos socialistes français donnent aussi clairement dans l’antisémitisme, comme Proudhon qui voit dans le juif : « l’ennemi du genre humain » et même une race « qu’il faut renvoyer en Asie et exterminer », rien que ça, du Joseph Goebbels avant l’heure. Marcel Déat qui fut socialiste de la SFIO, puis du Parti socialiste de France abhorrait Léon Blum et qualifiait sa passivité de « toute orientale ». Adrien Marquet maire SFIO de Bordeaux, puis socialiste indépendant disait aussi de Blum qu’il : « poussait à la guerre pour l’URSS et la juiverie ».
Même la figure la plus percutante et indéniablement de gauche, le héraut du socialisme français, Jean Jaurès a tenu des propos antisémites. Son journal, La petite république, va traiter le député Reinach, défenseur de Dreyfus de « juif ignoble ». En 1885, Jaurès se rend à Alger et il décrit ainsi les juifs, fort nombreux en cette terre alors française : « par l’usure, l’infatigable activité commerciale et l’abus de l’influence politique, accaparant peu à peu la fortune, le commerce, les emplois publics… ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières et quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. ». Et en 1898, lors de son discours de Tivoli, il récidivera : « nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la force du prophétisme…. manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d’extorsion ».
C’est le courageux Maire de Lavaur, Bernard Carayon, qui se bat contre la volonté gouvernementale d’imposer des migrants dans les toutes petites communes rurales qui a mis en exergue toutes ces citations dans son livre publié en 2014, aux éditions Privat, Comment la gauche a kidnappé Jaurès. Sa tribune dans le Figaro Vox du 19 février 2019 intitulée « l’antisémitisme, une histoire vieille comme la gauche », est une réponse anticipée à la falsificatrice historique Madame Autain.
Je lui rappellerai aussi, elle qui fut membre du PC « F », que Staline n’hésita pas à limoger son ministre juif des affaires étrangères, Maxime Litvinov, et à le remplacer par Molotov, le 3 mai 1939, donnant à Hitler le signal que les négociations en vue des futurs pactes Hitler/Staline pouvaient commencer.
Sait-elle, cette contrefactrice, que Staline en 1953 entrepris une campagne antisémite ignoble, « l’affaire des blouses blanches », qui visait des médecins juifs, car depuis 1945 un antisémitisme commença à sourdre partout dans les pays communistes. Sait-elle qu’en Tchécoslovaquie communiste, on fit la même chose dans le cadre des procès de Slansky et de ses comparses tous juifs, dont la plupart furent pendus haut et court. Et que sous Brejnev, des milliers de juifs réussirent à quitter l’URSS où ils étaient persécutés pour rejoindre Israël.
A-t-elle lu, cette ignorante, que les communistes français qui voulaient faire reparaître l’Humanité en juin 1940 en négociant avec les autorités allemandes avaient préparé « une déclaration d’intention » qui résumait leurs arguments à présenter à la Propaganda Staffel et que parmi ces critères, il y avait écrit noir sur blanc qu’ils avaient toujours combattu « le juif Mandel », expression antisémite écrite à trois reprises, pour bien montrer aux nazis leur communion de pensée.
A-t-elle pris connaissance de la missive que Maurice Thorez, secrétaire général du PC « F », qui avait trahi la France en pleine guerre, en désertant de son poste aux armées pour rejoindre l’URSS, pour de là-bas écrire à son compère Jacques Duclos, lui envoyant un texte qui dénonçait Léon Blum, et ce le 30 janvier 1940 en pleine guerre : « Tu auras reçu aussi une brochure sur ce chien de Blum… Je suis sûr que ton cœur…aura tressailli de satisfaction à la décoction appliquée sur la face dégoûtante de ton rival malheureux de 1928 ». A cette époque les communistes français défendaient le Pacte germano-soviétique et insultaient Blum.
Oui, Madame Autain, contrairement à vos assertions, l’antisémitisme est une histoire aussi vieille que la gauche.
Michel Festivi