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Un “gouvernement de sobriété et d’efficacité”, vraiment ?

Achtung à tous les parents ! Plusieurs syndicats enseignants, en commençant par le SNES et la FSU, intiment à leurs adhérents de faire grève le 1er février. Pour protester contre le climat délétère instauré dans l’Éducation nationale où tout élève puni ou simplement morigéné menace son prof de lui « faire une Samuel Paty » ou une « Dominique Bernard », du nom de ces deux professeurs, le premier décapité dans les Yvelines en 2020 et le second égorgé à Arras par des islamistes ?

Le “Mammouth” en révolution : maladresse et mauvaise foi

Vous n’y êtes pas. Sous le mot d’ordre « Mépris 2024 », les syndicats susdits entendent protester contre la décision du couple Macron-Attal de donner à un seul ministère la haute main sur l’Éducation nationale et les Sports avec leur corollaire, la tenue des Jeux olympiques et paralympiques, et surtout flétrir l’attitude et les propos « blessants et insultants » tenus par Amélie Oudéa-Castera tentant de justifier l’inscription de ses trois fils dans un établissement privé, le collège Stanislas.

Le premier motif avancé par le SNES et la FSU est parfaitement légitime. Alors que tenter de réformer le « Mammouth » est déjà une tâche surhumaine sur laquelle nombre d’Excellences mieux armées se sont cassé les dents, il est scandaleux de charger la barque en y ajoutant les J.O. dont il faudrait être un génie pour éviter la totale désorganisation et la prévisible débâcle.

En revanche, la seconde raison de la grève est bassement politicienne. Les profs ont-ils jamais protesté quand les rejetons de Laurent Fabius, de Michel Rocard et même de Pap Ndiaye, précèdent locataire de la rue de Grenelle, fréquentaient l’École alsacienne, où le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, fit toute sa scolarité avant de militer au PS et de faire ses premières armes au cabinet de la socialiste Marisol Touraine ?

Aurait-elle suivi ces glorieux exemples qu’Amélie Oudéa-Castera aurait échappé aux critiques. Mais, comme l’écrivait le 15 janvier dans Libération le moraliste Thomas Legrand, « mettre ses enfants à Stanislas, comme assume l’avoir fait la nouvelle la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, est soit un choix idéologique soit un réflexe de sécurisation et de reproduction élitaire, vu les valeurs revendiquées par cet établissement privé très conservateur ». Et, surtout, encore (relativement) catholique, au contraire de l’Ecole alsacienne, à l’origine protestante et dirigée par des pasteurs… et où les procédures d’admission sont encore plus draconiennes.

De plus, l’ancienne conseillère d’État, épouse à la ville de l’ex-PDG de la Société générale recyclé comme PDG du géant pharmaceutique Sanofi et domicilié dans le très huppé VIème arrondissement de Paris (ce qui était aussi le cas de François Mitterrand dont, dans les années 60 de l’autre siècle, le somptueux appartement de la rue Guynemer donnait sur les frondaisons du Luxembourg), a aggravé son cas en soutenant avoir choisi « Stan » en raison des « paquets d’heures non remplacées » dans les établissements publics.

Or, ces « paquets d’heures non remplacées » et empêchant donc une scolarisation harmonieuse, sont justement depuis des lustres l’un des arguments massues des syndicats pour exiger le recrutement de toujours plus de nouveaux enseignants !

Maladresse d’un côté (comment Amélie Castéra, nièce ou cousine de la tribu d’éditocrates Duhamel, at-elle pu tomber dans un tel piège ?), mauvaise foi insigne de l’autre… À peine le gouvernement Attal, était-il formé qu’il basculait dans la polémique et le subalterne.

La com’, et quoi d’autre ?

Et il n’est pas sûr que le démiurge Macron qui, devançant la déclaration de politique générale de son Premier ministre, doit s’adresser le 16 janvier « à la nation » via une conférence de presse vespérale, parvienne à convaincre les Français des vertus du « gouvernement de sobriété et d’efficacité » qu’est censé conduire le conjoint de Stéphane Séjourné. Ce dernier nouveau ministre de l’Europe et (très accessoirement) des Affaires étrangères, dont les premiers actes ont été, sans même prendre la peine de se raser, de se ruer à Kiev pour s’y faire adouber par Volodymyr Zelenski et d’affirmer notre « inébranlable soutien » à Israël. Cependant qu’Attal lui-même suivait à la lettre son programme « un jour, un déplacement » alors que tant de lourds dossiers l’attendent.

Logique : n’a-t-il pas été distingué pour ses seuls talents de communicant ? Mais, si grands soient-ils, c’est un peu court, jeune homme.

Camille Galic

Un commentaire

  1. Si jamais l’expression « parler français comme une vache espagnole » s’applique parfaitement à un individu, c’est bien à Stéphane Séjourné, qui multiphie cuirs et pataquès. « Ce qu’ont besoin les Ukrainiens », « C’est pas moi qui décidera », « les droits fondamentals », etc., voici quelques unes des trouvailles qui ont fait la gloire de ce Vergennes du pauvre, et même du SDF.
    Ces dérapages seraient dus à sa dyslexie et au fait que sa scolarité s’est déroulée en Amérique latine. Seul ennui : la Francophonie dépend traditionnellement du ministère des Affaires étrangères et le curieux parler du ministre, par ailleurs mondialiste enragé — de même que son chéri Gabriel Attal, placé par Macron sous la tutelle de l’eurocrate Alexandre Moulin, qui lui a été imposé comme chef de cabinet —  fait donc désordre.

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