Le «Wall Street Journal» a jeté un pavé dans la mare où la presse occidentale, dont Libération et le Courrier International, toujours prompte à défendre la « noble cause palestinienne » mais en fait véritable cache sexe d’un Hamas bien plus intéressé par son agenda personnel que par l’intérêt du peuple palestinien, barbote depuis le 7 octobre dernier. En dévoilant plusieurs dizaines de messages supposés confidentiels entre Yehya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza, et les divers responsables du groupe terroriste à l’extérieur de l’enclave dans le cadre des négociations menées par des médiateurs égyptiens et qataris pour tenter de mettre fin à ce conflit qui aurait tué plus de 37 000 personnes à Gaza selon le Hamas, le WSJ a levé le voile sur la considération que le Hamas porte réellement au sort de la population civile palestinienne. Dans ces messages, Sinwar montre «un froid mépris pour la vie humaine» et fait «un calcul selon lequel davantage de combats – et davantage de morts civiles palestiniennes – joueraient à son avantage» n’hésitant pas à établir un parallèle avec les « centaines de milliers de personnes mortes en combattant pour l’indépendance de l’Algérie », affirmant que «ce sont des sacrifices nécessaires, nous avons les Israéliens exactement là où nous les voulons».
Ayant lui-même planifié et donné son feu à l’attaque du 7 octobre en territoire israélien, Sinwar semblait toutefois «surpris par la brutalité de la branche armée du Hamas et d’autres Palestiniens, et par la facilité avec laquelle ils ont commis des atrocités civiles», toujours selon le WSJ. Sinwar aurait également mal interprété la réaction d’Israël au 7 octobre, qu’il pensait moindre, tout comme un certain nombre de spécialistes occidentaux tel l’ex colonel Alain Corvez qui affirmait au micro de Sputnik France, lorsque dix-neuf jours après le début du nouveau conflit israélo-palestinien les médias israéliens ont annoncé qu’une offensive terrestre sur Gaza était en préparation, qu’ « ils (les israéliens) ignorent un peu l’organisation militaire du Hamas dans Gaza, mais ils savent qu’elle est très puissante (…) avec des souterrains qui ont été construits de longue date, qui sont très bien adaptés (…) et qui donc permettent au Hamas de disposer ses armes comme il veut (…) une entrée dans ces souterrains de l’armée israélienne serait tragique. Biden et les experts militaires qui conseillent Biden le savent et je pense que les experts militaires israéliens le savent aussi et c’est pour cela qu’ils hésitent. Je pense même qu’ils n’attaqueront pas (…) donc il faut se méfier des déclarations des uns et des autres parce qu’il y a beaucoup de déclarations qui sont de la propagande de guerre » avait-il alors estimé. Or, Netanyahou a depuis fait de la destruction du Hamas son objectif ultime, et de la pression militaire la seule façon de libérer les otages encore détenus par le groupe. Il ressort de ces messages que le leader palestinien semble avoir aussi surestimé le soutien que l’Iran et la milice libanaise du Hezbollah étaient prêts à lui offrir, suite à quoi les dirigeants politiques du Hamas auraient commencé dès le mois de novembre à prendre en privé leurs distances avec lui et négocié le cessez-le-feu d’une semaine conclu fin novembre. Les dirigeants politiques du Hamas ont alors entamé début décembre des discussions de réconciliation avec d’autres factions palestiniennes visant à reprendre des négociations et à établir un plan d’après-guerre sans consulter Sinwar qui a qualifié cette décision de «honteuse et scandaleuse», en ajoutant que «tant que les combattants sont toujours debout et que nous n’avons pas perdu la guerre, de tels contacts doivent cesser immédiatement. Nous avons les capacités nécessaires pour continuer à nous battre pendant des mois », avant de se féliciter cyniquement du fait que « pour Netanyahu, une victoire serait pire qu’une défaite, la bataille de Rafah ne sera pas pour Israël une ballade dans un parc. »
En dépit de l’opposition du « fou furieux de Gaza », les Etats-Unis étudient depuis le 12 juin la réponse du bureau politique du Hamas à un plan de cessez-le-feu proposé le 31 mai par Joe Biden et présenté comme émanant d’Israël. Selon un dirigeant du Hamas ayant requis l’anonymat, la réponse donnée à ce jour par la branche politique du mouvement islamiste est à la fois «responsable, sérieuse et positive» et peut «ouvrir la voie à un accord», Cependant, toujours selon la correspondance secrète révélée par le WSJ, le principal obstacle semble être l’objectif ultime de Sinwar « d’obtenir un cessez-le-feu permanent qui permettrait au Hamas de déclarer une victoire historique en survivant à Israël et de revendiquer le leadership de la cause nationale palestinienne» à l’instar de la « victoire divine » revendiquée par le Hezbollah lors de la trêve permanente ayant mis fin à la guerre de 2006 au Liban. En sus, dans un récent message adressé à ses alliés, le chef du Hamas à Gaza a comparé la guerre actuelle à la bataille de Karbala en Irak au VIIe siècle qui se solda par le massacre de Hussein, petit-fils du prophète, et de tous les siens, par les troupes du calife omeyyade de l’époque, fondant le schisme entre les sunnites et les chiites : «Nous devons avancer sur le même chemin que celui que nous avons commencé, a écrit-il. Ou que ce soit un nouveau Karbala». Tout indique que la stratégie de cet homme qui a passé plus de 20 ans dans les prisons israéliennes pour actes de terrorisme et meurtres s’apparente plus à une vengeance psychopathe personnelle qu’à une réelle intention de travailler à une solution politique et plonge ses racines au jour de sa libération en 2011 lorsqu’Israël a accepté d’échanger 1027 prisonniers palestiniens contre un seul soldat israélien. Le prix qu’Israël accorde à la vie de chacun des membres de son armée fut dès lors considéré comme une faiblesse à exploiter à n’importe quel prix. Aujourd’hui, Sinwar retient encore en otage 138 Israéliens dont des soldats et il compte bien obtenir en échange la libération de milliers de prisonniers palestiniens et la mise en place d’un cessez-le-feu permanent dont il deviendrait le héros mythique dont la légende effacerait les civils palestiniens sacrifiés sur l’autel de ses ambitions.
Confronté à de violentes critiques à l’intérieur même de Gaza et des territoires palestiniens suite à ces révélations publiées lundi dernier, le Hamas tente de nier ces allégations et a chargé son porte-parole, Ghazi Hamad, de faire savoir au monde arabe, lors d’une interview organisée en catastrophe sur la chaine d’information saoudienne basée à Dubaï, Al Arabiya, que ces « informations qui circulent sont fausses et que Sinwar souhaite ardemment mettre un terme au conflit le plus rapidement possible : nous sommes quotidiennement en contact avec Sinwar et il n’y a pas de désaccord entre nous, à l’interne comme à l’externe. »
De plus, le Hamas a dès mardi approuvé une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU demandant le retrait sous condition de l’armée israélienne de la Bande de Gaza.
De là à imaginer que dans les jours ou semaines qui viennent un renseignement opportun permettra aux Forces Spéciales israéliennes de liquider Yehya Sinwar, il n’y a qu’un pas…
Sophie Akl-Chedid
Presse occidentale? Libre et démocratique on sous-entend ?
Wall street journal : propriété de l’oligarque anglo-saxon , magnat de la presse , Rupert Murdoch, néocons, pro guerre d’Irak et de la théorie du choc de civilisations prôné par l’état profond US et la valetaille européiste. Un autre grand ami du sionisme impartial et désintéressé.