Depuis quelques semaines, le chef indépendantiste catalan, Carles Puigdemont qui s’était exilé en Belgique à la suite du coup d’état institutionnel manqué de 2017, s’est rapproché de ses bases en trouvant refuge en Catalogne française. La loi d’amnistie concernant ces atteintes majeures aux institutions espagnoles a fini par être votée et le Roi a signé la loi qui a été publiée.
Mais les juges espagnols sont vent debout contre cette amnistie qui met à bas des dizaines et des dizaines de procédures et qui surtout blanchit également les délits de malversations. Or la malversation, aux termes des traités passés entre l’Espagne et l’Europe ne peut pas être en principe effacée, et les traités sont normativement supérieurs aux lois nationales. Les juges espagnols en charge de ces procédures l’ont fait savoir et refusent pour l’instant d’appliquer la loi. Les principaux leaders catalans, réfugiés en Belgique ou en Suisse ne peuvent pas encore revenir en Catalogne, tant que la situation juridique et judiciaire ne se sera pas éclaircie.
C’est dans ce contexte, que Marine le Pen a vertement critiqué la présence en France de Carles Puigdemont dans le quotidien El Periodico de España. Elle a clairement indiqué que si le RN remportait les élections législatives « nous serons implacables avec tous ceux qui attaquent les institutions légitimes de leur pays.. », ce qui a été incontestablement le cas de ces hommes et femmes politiques catalans, qui n’avaient pas hésité en 2017 à porter atteinte parfois très violemment à la Constitution espagnole, par ailleurs très libérale avec les Communautés autonomes.
Aussitôt, Carles Puigdemont, en bon terroriste intellectuel, a injurié Marine Le Pen « d’être la marionnette politique des franquistes », faisant référence à Santiago Abascal, chef du Parti Vox, très opposé aux indépendantistes catalans et par ailleurs excellent ami de Marine le Pen qui s’était rendue à Madrid à un congrès de Vox juste avant les élections européennes. Car pour un indépendantiste catalan, être contre les séditions, les partitions et l’éclatement de l’Espagne, c’est être un franquiste bien sûr !
Des élections ont eu lieu en Catalogne, le 12 mai dernier, et les indépendantistes, tous partis confondus, ont perdu la majorité qu’ils détenaient depuis une décennie. C’est le Parti socialiste catalan, le PSC, allié du PSOE de Pedro Sanchez qui est devenu le premier parti de catalogne, mais sans majorité non plus. Vox a réussi dans un contexte très difficile pour lui et sur une terre de mission à conserver ses 11 députés catalans, acquis de haute lutte deux ans auparavant.
Les indépendantistes exigent néanmoins de gouverner la Catalogne, et font pression sur le gouvernement de Pedro Sanchez, qui ne tient aux Cortès que par l’apport des 7 députés du parti Junts de Carles Puigdemont. Pour l’instant les négociations se poursuivent entre l’ERC, la gauche catalane, et le PSC, pour parvenir à un accord de gouvernement catalan. Ce lundi, la France vient de faire savoir à Carles Puigdemont, qu’une procédure contre lui était toujours en cours en Espagne, suite aux faits commis en 2017, pour plusieurs délits dont le délit de terrorisme, pour avoir organisé avec violence un référendum illégal en 2017. La politique catalane et espagnole s’invite donc dans le débat politique français.
Une chose est constante, Carles Puigdemont a toujours été un adepte de l’injure et de l’outrage contre ses adversaires politiques, profitant de la faiblesse institutionnelle de l’État espagnol qui est toujours passé sous ses fourches caudines, depuis que l’Espagne est gouvernée par un conglomérat socialo-communiste minoritaire, avec un Roi qui laisse faire et qui avalise tout, alors qu’il aurait pu dans de nombreuses circonstances prendre le taureau par les cornes.
Qui plus est, les indépendantistes catalans sollicitent de l’État central, l’effacement des dettes que la Catalogne doit, ce qui crée un remous considérable avec d’autres Régions, et ce qui risque de coûter très cher au contribuable espagnol. Si dans les jours qui viennent, aucun accord politique n’est trouvé en Catalogne, et si le dossier de l’amnistie n’avance pas, de nouvelles élections auront lieu, en Catalogne tout d’abord, puis peut-être en Espagne, car Sanchez risquerait de se retrouver sans majorité. Néanmoins, l’intérêt commun des socialo-communistes espagnols et des indépendantistes catalans est de trouver un accord sur le dos des espagnols, pour l’instant c’est ce qui est toujours arrivé.
Michel Festivi
Pour une Europe aux Cent Drapeaux ! L’opposition de Mademoiselle Le Pen à la présence de Puigdemont en France me conforte dans mon intention de voter « blanc » dimanche prochain. Contre le deconantum maurrasso-villieriste et contre ceux qui se font élire par les petits-fils de fellaghas. Européen d’abord !