« Si vis pacem, para bellum » : préparer la guerre si on veut la paix ! Cette maxime est vieille comme le monde et parfaitement exacte, qui dirait le contraire ? Personne, bien sûr, mais – car il y a souvent un « mais » dans toute vérité – certains esprits grincheux pourraient ajouter qu’il faudrait encore en avoir les moyens ! Ou à défaut de les avoir, se les donner. Au mieux et au plus vite !
Un aspect des choses qui n’a semble-t-il pas effleuré le président Macron qui s’est empressé de sonner le tocsin de la mobilisation armée auprès de ses homologues européens après que Donald Trump, sitôt de retour à la Maison Blanche, a sonné, lui, celui pour la paix entre la Russie et l’Ukraine en renouant des contacts diplomatiques avec le Kremlin.
Première conséquence dans notre pays : la fracture visible entre une majorité de la classe politique qui n’ose le contredire ouvertement et lui reprocher ses sautes d’humeur belliqueuses… et l’immense majorité de la population ne goûtant guère l’idée de verser le sang de ses enfants à l’autre bout du continent pour des enjeux qui ne la concernent guère.
Car nombre de commentateurs ont beau répéter inlassablement que Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas à une Ukraine en partie dévorée, les mêmes esprits grincheux – toujours ! – ne manquent pas aussitôt de rétorquer : quelles raisons aurait-il d’attaquer un ou plusieurs autres pays qui ne le menacent en rien… sinon en d’inutiles sanctions économiques, comme on l’a vu depuis trois ans.
Des sanctions économiques qui devaient, certes, « provoquer l’effondrement de l’économie russe » selon l’ancien ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, celles-ci étant d’une « efficacité redoutable » (dixit le même) : on sait désormais ce qu’il en est en Russie où « après un gros creux en 2022, année du déclenchement de la guerre, la croissance a été dynamique. Le pays le plus sanctionné au monde a vu son PIB croître de 4,1 %, selon son Premier ministre Mikhaïl Michoustine » (source : Service fédéral des statistiques de l’État russe Rosstat).
Certes, on peut toujours douter de la crédibilité de Rosstat, bien sûr, mais sans doute moins que de la dette publique de notre pays qui atteignait quelque 3 300 milliards (et les charges d’intérêt à 59 Md€) lorsque le même Bruno Le Maire quitta ses fonctions à l’automne 2024.
De plus, si « l’ogre russe » – comme le surnomme désormais fréquemment la presse mainstream de notre pays – n’a guère de raisons de vouloir conquérir tout ou partie du vaste Monde, en aurait-il les moyens ?
On peut en douter quand, après trois années de guerre en Ukraine, ses troupes n’occupent « que » 125 000 km2, soit 20,7 % du territoire ukrainien.
On se doute bien que ce n’était pas le plan prévisionnel estimé par le Kremlin lorsqu’il déclencha les hostilités en février 2022.
Difficile alors de vraiment paniquer comme l’actuel locataire de l’Élysée semble tant l’espérer en appliquant désespérément cette autre maxime, certes dans un latin très approximatif, proche des cuisines, mais qui a toutefois l’avantage de pouvoir être facilement traduit : « Si vis continuare existare, ficha trouillarum » : Si tu veux continuer d’exister, fiche la trouille !
Philippe Randa vient de publier Heur(t)s et malheurs en Macronie aux éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 180 pages, 21 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.
Pour soutenir le Nouveau Présent, faites un don!
