Une fête catholique un peu méconnue sera célébrée au début du mois d’octobre : la fête de Notre-Dame du Saint-Rosaire.
A l’origine, cette fête a été instituée en 1573 sous le nom de Notre-Dame de la Victoire pour commémorer la victoire navale remportée sur les Ottomans près de Lépante le 7 octobre 1571 par la Sainte Ligue, une coalition chrétienne rassemblant l’Espagne, la République de Venise, la République de Gênes, le duché de Savoie, l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les Etats pontificaux.
Elu le 7 janvier 1566, le pape Pie V s’était efforcé d’unir la chrétienté contre les Turcs en proclamant un jubilé dès la première année de son pontificat. Par la suite, il attribua la victoire de Lépante au Rosaire dont il avait demandé la récitation. Mais c’est son successeur sur le trône pontifical, Grégoire XIII, qui autorisa la célébration de cette fête sous le nom de Fête du Saint Rosaire dont il fixa la date au premier dimanche d’octobre.
Le 5 août 1716, une autre victoire, terrestre celle-là, fut remportée sur les Turcs par le Prince Eugène de Savoie à Petrovaradin, près de Belgrade. Cet événement conduisit le pape Clément IX à étendre à toute l’Eglise de rite latin la Fête du Très Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie. En 1893, réagissant aux nombreuses attaques portées contre la société chrétienne, le pape Léon XIII conféra à cette fête un rit plus solennel, afin d’implorer encore le secours de Notre-Dame du Saint-Rosaire. En 1913, le pape Pie X fixa la fête au 7 octobre et, en 1960, le pape Jean XXIII changea une nouvelle fois son nom en Notre-Dame du Rosaire.
Aujourd’hui, l’ensemble du mois d’octobre, où l’on prie plus particulièrement la Vierge, est le mois du Rosaire. Le Rosaire est une forme de prière apparue au Moyen-âge et qui a été popularisée au XIIe siècle par Saint-Bernard, puis par les dominicains. Le nom de Rosaire dérive de l’usage de couronner de roses les statues de la Vierge au Moyen-âge, ces roses étant le symbole des prières adressées à la Mère de Dieu.
Le Rosaire consiste à réciter chaque jour trois chapelets de cinq dizaines chacun, ce qui porte à 150 le nombre de Salutations angéliques. Au Moyen-âge, seuls les clercs avaient accès à l’écriture sacrée et devaient réciter les Psaumes, au nombre de 150. Le Peuple chrétien ne pouvait réciter les Psaumes, mais les gens gardaient la faculté de prier 150 Ave Maria pour rapprocher leur dévotion de celles des ecclésiastiques.
Les récitations du Rosaire sont précédées de méditations sur la place de Sainte-Marie dans le Mystère du Salut. Durant le premier chapelet, le catholique est invité à méditer sur les cinq mystères joyaux : Annonciation, Visitation, Nativité, Purification, Jésus retrouvé au temple. Durant le deuxième chapelet, la méditation porte sur les cinq mystères douloureux : Agonie au jardin des Oliviers, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de Croix, Mort du Christ sur la Croix. Durant le dernier chapelet, la méditation aborde les cinq mystères glorieux : Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement de la Vierge.
La fête de Notre-Dame du Saint-Rosaire appelle une dévotion particulière qui s’étend à tout le mois d’octobre. Un mois particulièrement riche pour chaque catholique, mais aussi pour chaque Français. Les catholiques célèbrent la fête du Christ-Roi le dernier dimanche d’octobre, mais aussi la fête des Saints Anges gardiens le 2 octobre, la fête de Saint-Raphaël Archange le 24, la maternité de la Sainte-Vierge le 11, Saint-Luc le 18, ou encore Saint-François d’Assise le 4. Les Français célèbrent tout spécialement Saint-Rémi le 1er octobre. Saint-Rémi qui baptisa Clovis et, ce faisant, qui présida au Baptême de la France.
André Murawski
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