La parution des bulletins de l’association des amis de Robert Brasillach est une aventure dans l’aventure, si l’on peut dire : cette aventure, c’est la publication plus ou moins trimestrielle, par des bénévoles, d’un recueil, d’une compilation, consacrés à un seul écrivain, l’auteur de Comme le temps passe. Une sorte d’épais cahier, ma foi très correctement imprimé et mis en page.
Les membres de ce club élitiste et raffiné, amateur à la fois de bonne littérature du XXe siècle et d’Histoire contemporaine, sont ainsi régulièrement tenus au courant de l’actualité concernant l’œuvre de Robert Brasillach.
Le numéro 158 de la revue évoque par exemple les commémorations relatives à la disparition du poète, il y a 80 ans, ceci sous la plume de Bruno Bardèche, neveu de Robert Brasillach.
La première page du bulletin de l’automne 1980, qui portait le numéro 82, est reproduite en page 51 du bulletin de l’automne 2025. En 45 ans, on mesure le chemin parcouru : le bulletin de 1980 était un modeste recueil de quelques feuilles ronéotées, et agrafées à la main selon toute vraisemblance. Le bulletin d’aujourd’hui, lui, compte 60 pages. Il est bourré de photos. Il serait d’ailleurs plus judicieux de parler de revue, à présent, car au fil du temps il s’est épaissis, amélioré, et se présente presque comme un magazine, quoiqu’imprimé en noir et blanc sur papier crème non glacé. Pierre Fabre, le fondateur et président de l’époque de l’association n’en reviendrait pas, lui qui était quasiment persuadé que cette association ne lui survivrait pas. Le bénévolat total, l’absence de toutes subventions publiques, le silence trop souvent entretenu autour de Brasillach, auraient du en effet aboutir à la disparition de l’association et de ses publications. Or c’est tout le contraire : le président de l’association, le Suisse Philippe Junod, nous signale, dans son éditorial, « un regain d’adhésions ».
La réédition, très travaillée, dans le cadre des Editions des Sept Couleurs, de cinq ouvrages de Brasillach (en collaboration avec Maurice Bardèche pour l’Histoire de la guerre d’Espagne) n’a sans doute pas été étrangère à ce « regain ». Mais le développement des réseaux sociaux, la baisse des coûts d’impression, la droitisation de la société française, ont certainement aussi leur part dans ce mouvement de redécouverte de Brasillach, et plus globalement des talents qu’unifia un temps l’hebdomadaire Je Suis Partout, On pense par exemple aux écrits de P.A. Cousteau et à ceux de Rebatet. Les œuvres, complètes ou presque, de ces deux auteurs, maudits et censés être détestés et encore régulièrement montrés du doigt dans les médias mainstream, sont ou ont été rééditées. Qui l’eût cru ?
Ecrits d’extrême jeunesse
Le président Junod nous annonce dans le même bulletin des amis de Robert Brasillach, et dans le même éditorial, qu’un inédit de ce dernier, Les vacances, va être publié d’ici peu. Robert Brasillach avait écrit ce roman à l’âge de 19 ans, ceci en quelques semaines seulement, pendant l’été 1928. J’ai hâte de le lire, et de voir si dès ce très jeune âge, le talent perçait déjà, si les thèmes qui dominent l’œuvre de Brasillach se devinaient.
Ce roman, qui est donc inédit à ce jour, aurait dû être incorporé dans les œuvres complètes de Brasillach. Mais ce ne fut pas le cas. Maurice Bardèche avait accepté la responsabilité de piloter (et préfacer) les Œuvres complètes, au Club de l’Honnête Homme (qui parurent entre 1963 et 1966), mais il aurait finalement écarté cet inédit, se souvenant peut-être de ce que lui avait dit Robert, en 1929 : « J’abandonne mes Vacances que j’avais pensé remanier considérablement. Mais je ne sais pas remanier […] ». La parution de ce roman est annoncée à la toute fin 2025.
Madeleine Cruz
Bulletin de l’Association des Amis de Robert Brasillach, n°159, octobre 2025Case postale 1763, CH-1211 Genève 3.

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