ultradroite

Que penser du risque terroriste de « l’ultradroite » ?

Le spécialiste des questions de sécurité, Xavier Raufer a donné en avril  au site « Atlantico » un dossier prémonitoire, en quelque sorte : il traitait en effet du terrorisme, supposé ou réel, imputable à l’ultradroite. Alors que Darmanin est en train de criminaliser l’ultradroite française sur la seule base d’un défilé pacifique (et sympathique, mais légèrement caricaturale sur la forme), la question mérite d’être posée.

Il existe un terrorisme d’ultradroite, mais il se trouve que les seuls vrais cas répertoriés, depuis un demi-siècle au moins, ne sont pas français : les 77 victimes d’Anders Breivik, en Norvège (2011), les 52 victimes de Brendon Tarrant en Nouvelle-Zélande (2019), quelques autres cas ici ou là dans le monde. Il se trouve d’ailleurs que la France est actuellement plutôt préservée du terrorisme d’où qu’il vienne, et que le terrorisme est en recul, tout simplement parce que le terrorisme islamique est en recul.  Quant au terrorisme des extrêmes droites ou gauches, il a été de faible importance ces trois dernières années ; au niveau européen, 6 actes attribuables à l’ultradroite, et 52 à l’ultragauche (8,5 fois plus, tout de même).

Pourtant seule l’ultradroite est montrée du doigt, seule l’ultradroite – ou ce qui est classé tel – est poursuivie, condamnée, dissoute. On l’a vu encore lors de la manifestation du 8 mai : les processionnaires portaient des lunettes noires, voire des masques. Les images sont passées en boucle partout. Mais l’information importante aurait dû être que cette manifestation n’avait donné lieu à strictement aucune violence, dégradation, aucun pillage, vol, incendie. Comme les 27 précédentes manifestations de cette nature, d’ailleurs. D’où l’accord de la préfecture. En l’occurrence ce sont des images qui entrainent les condamnations politiques et médiatiques, pas des faits, inexistants.

En revanche il est impossible de citer une manifestation de gauche sans violences et dégradations, quand les Black blocs sont là, avec leurs masques, eux aussi.

Xavier Raufer rappelle en passant les conditions dans lesquelles ont été jugés les « barjols », qualifiés par Le Figaro de « putschistes-barbecue ». Il attire l’attention sur le deux poids-deux mesures systématiquement pratiqué. Il en est d’ailleurs de même en matière d’autodéfense : tel cafetier cambriolé six fois, qui a très légèrement blessé son agresseur (qui sortait de prison pour trafic de drogue) se trouve plus lourdement condamné que son voleur multirécidiviste. On connait aussi l’extraordinaire effet des lois de protection des squatters-voleurs, qui risquent moins que les propriétaires qui osent tenter de s’opposer au pillage de leurs biens.

Résultat : c’est le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc par l’Action française qui est interdit ; et c’est l’homme qui a peinturluré un tableau pédopornographique qui est arrêté et qui sera condamné.

Agathon

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