Bédésup

Brèves Bédésup : Alix et Buck Danny !

De 1979 à 1996, date du décès de son fondateur, Jean-Claude Faur, qui était alors conservateur de la bibliothèque municipale de Marseille, la revue Bédésup fut en pointe dans la reconquête du milieu de la bande dessinée, pollué par l’esprit de l’après-mai 68. L’éditeur Philippe Randa, et les spécialistes de BD Jean-Claude Rolinat, Francis Bergeron, Christian Mouquet, Alain Sanders, notamment, reprennent aujourd’hui le flambeau, avec une chronique régulière sur le site du Nouveau Présent. Leur ambition : faire connaitre la bonne BD d’aujourd’hui, les scénaristes et dessinateurs qui montent, assurer la promotion des talents qui émergent, et le succès de la BD de qualité.

Le nouveau « Buck Danny » : c’est Alexandre Dumas qui, le premier à ma connaissance, a imaginé de retrouver les mousquetaires, héros au service du roi et de la reine, vingt ans après. Quand un roman devient une référence absolue, un mythe, la tentation est grande de prolonger l’histoire, ou d’imaginer des épisodes antérieurs. Dans la bande dessinée, l’exercice est un peu délicat s’il s’agit de faire vieillir les personnages. Pour la série Buck Danny, créée après-guerre par Jean-Michel Charlier et dessinée par Hubinon, les héros montaient en grade avec le temps mais ne changeaient pas d’aspect. Mais le succès reste tel, 75 ans après la création de la série, que l’éditeur (Dupuis) fait désormais paraître à la fois des récits contemporains, et d’autres qui nous replongent dans la guerre du Pacifique contre les Japonais, voire dans l’enfance du héros. Le tout dernier album, Le fils du viking noir, nous raconte la naissance de la vocation de pilote chez Buck Danny. Des allers-retours dans son passé nous font découvrir sa famille, en particulier son père, américain d’origine allemande, ce qui ne simplifiera pas les relations familiales pendant la guerre. Le dessin est très proche de celui des albums dessinés entre 1950 et 1979, date du décès d’Hubinon. Quant au scénario, il est habile. Il fait même se rencontrer fugitivement Buck Danny et Kennedy.

Buck Danny. Le fils du Viking noir, par Yann et de Luca, série « origines », Ed. Dupuis, mars 2023.

Le nouvel « Alix » : à Thessalonique, la capitale de la province romaine de Macédoine, le jeune envoyé de César, d’origine gauloise Alix, et son ami Enak, vont se trouver confrontés à des Amazones, sortes de féministes avant l‘heure. Mais du côté des autorités romaines, se posent aussi quelques problèmes comme vont le découvrir progressivement Alix et Enak. L’histoire des Amazones – si ce n’est pas qu’une légende – s’est passée plusieurs siècles avant les conquêtes de César. Mais quand on parle d’Alexandre le Grand ou de Jules César, nous sommes tellement loin dans le passé que l’anachronisme ne saute pas aux yeux. Et après tout les Amazones peuvent avoir eu des disciples !

Alix. La reine des Amazones, par Jacques Martin, V.Mangin et C.Millien, Casterman, 2023

Un commentaire

  1. La BD, ce 9ème art, est trop souvent laissée entre toutes les mains, sans précaution pour que je m’autorise à certaines précisions pour vos lecteurs.
    Cet album Les Amazones réunit en effet certains éléments de Bonne BD. Mais il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Les dessins de femmes dépoitraillées, les « petites phrases » ambiguës », réservent cet album à un public d’adultes avertis.
    Le danger : Alix est un personnage célèbre, aimé des adolescents… je dis alors DANGER !
    Livres en Famille n’a présenté sur son site que certains premiers titres rigoureusement sélectionnés. Les autres ne peuvent y figurer et encore moins dans une bibliothèque familiale.
    Amicalement
    Anne Charlotte Lundi

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