Un quart (171 plus précisément) des 721 emplois de Nestlé Waters dans la plaine des Vosges vont être détruits d’ici à la fin de l’année. En 1978, si mes souvenirs sont bons les deux usines d’embouteillages, alors indépendantes l’une de l’autre, comptaient plus de 7000 employés, c’est à dire presque autant de travailleuses et de travailleurs (comme disait Arlette Lagrillée) que d’habitants recensés par l’INSEE aujourd’hui dans ces deux petites cités thermales de grand renom.
Les deux municipalités (où le RN, et Marine en particulier, réalisent des scores époustouflants et dangereux pour les actuelles édiles locales) sont voisines, distantes de huit kilomètres que l’on peut faire à pied. Le maire LR de Vittel, qui n’est pas plus déméritant qu’un autre, considère que c’est un coup de canif qui écorche l’attractivité du territoire… Mais quel euphémisme ! C’est un coup de « Rosalie », baïonnette cruciforme munie en plus de son adaptateur coupe-barbelés. Surtout un véritable drame pour bien des familles et un nouveau coup dur pour ces deux villes qui s’éteignent comme des chandelles, tout doucement et sans bruit comme dans l’église Saint-Epvre, déserte.
Elle était déjà pas jojo l’attractivité du territoire ! La région, le département vivent depuis long de temps dans le narratif de La vie en Vosges, slogan abscons et marque déposée visant à faire « rayonner les Vosges et renforcer leur attractivité. Symbole de la personnalité du département, elle reflète l’ADN et l’ambition du territoire ». Afin de réaliser ses ambitions ces instances qui emploient certainement un bon nombre de copains et de coquins proposent… Un kit de communication renouvelé, des logos à imprimer, des fonds d’écran, une bannière Facebook, un filtre à trouver sur un compte Instagram, pique et pique les sous des contribuables et colegram !
Sans doute, l’auteur pornographique si plein de morgue et de sourire content, accessoirement ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique (Sic) dont l’ego est dilaté comme jamais (« Tu viens Oskar ? ») trouvera à redire. C’est la faute des boches (qui veulent plus acheter notre eau), la faute à la sécheresse (il pleut tous les jours que le bon Dieu fait, depuis trois ans ici, à tel point que je n’en peut plus, j’ai même acheté une lampe à UV). C’est la faute des masques à Covid, puisque quand tu portes ça sur ta bouche, tu peut plus boire mon gâ, forcément, mais tu es protégé (et tu protèges les autres). Sous les pins de La BA 902 (Contrexéville) vivaient jadis plus de 700 personnes, militaires, engagés, appelés, ouvriers d’état et familles. La base a été dissoute et nous n’avons plus d’armée. Elle est réduite maintenant en un corps supplétif de l’OTAN (le 7 novembre 2007, Nicolas Sarkozy annonce le projet de réintégration de la France dans le commandement intégré de la NATO). Nous sommes dorénavant les harkis de Kamala Harris, de Joe Biden le gaga pédomane corrompu jusqu’à l’os. On sait comment tout ça se termine…
A Vittel, le Club Med (société dont le fils Giscard possède ses parts et ses ronds de serviette) à affalé sa voilure et fermé ses deux plus grand hôtels (« Les Curtilles », puis le « Grand Hôtel », il ne reste que « L’Ermitage » qui devait entamer des travaux mirobolants mais qui ne se matérialisent guère). La population est vieillissante, non renouvelée, la démographie en chute libre, la ligne de transport ferroviaire a été supprimée tout comme le service des urgences de l’hôpital mais les deux cités entament des études coûteuses afin de mettre en place des chimères : « Les aménagements imaginés redessineront durablement le cœur des villes, leur forme sera diverse, allant de la destruction de friches, au ravalement de façade, à l’aménagement de certaines rues (repenser les places de stationnements, arborés les trottoirs…), la construction d’une piste cyclable entre Vittel et Contrexéville ou encore des aménagements paysagers ou fonciers pour permettre au centre bourg de rester dynamique et commerçant ». Faut-il en rire ou en pleurer ! A tout malheur quelque chose est bon et les cimetières sont des havres de paix dont il ne reste plus qu’à s’enivrer.
Franck Nicolle