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Darmanin, le tyran : L’interdiction du colloque sur l’œuvre de Dominique Venner

Le 19 mai dernier, la philosophe Chantal Delsol attirait l’attention des lecteurs du Figaro sur les « nouvelles tyrannies ». Elle prenait pour exemple l’avalanche d’interdictions et de censures qui venait de s’abattre sur l’Action française et autres « droitistes », sans lien avec quelque évènement violent ou menace que ce soit. Elle soulignait le fait que les pouvoirs préfèrent s’attaquer, par « paresse de l‘esprit » et « veulerie du cœur » à de faux dangers plutôt qu’aux dangers réels, susceptibles d’entrainer des réactions politiques, et dans la rue. Entre les dépôts de gerbes pour Jeanne d’Arc et la propagande islamo-terroriste, Darmanin, par veulerie du cœur, a donc choisi. Il a choisi l’interdiction des premiers, feignant d’ignorer « les fréristes [islamistes] qui non satisfaits de légitimer les assassinats à tout va, se donnent, pour l’avenir proche un programme d’hécatombes encore bien plus fourni ».

Encore Chantal Delsol ignorait-elle que, le lendemain même de la parution de sa tribune, Darmanin pousserait bien plus loin ses provocations, interdisant un colloque à thème culturel, prévu de longue date, qui devait se tenir à Paris le samedi 20 mai à l’initiative de l’institut Illiade, ceci au prétexte qu’il comportait un hommage à l’historien Dominique Venner.

L’annulation du colloque a été annoncée aux participants à l’ouverture des portes de la salle de réunion, sans possibilité pour ces derniers de s’y opposer, y compris par voie judiciaire. La police avait carrément fermé l’accès à la salle de conférence. « Il est sans précédent, en démocratie, qu’un colloque organisé par une association culturelle se voit interdire une réunion publique organisée dans un lieu privé », ont noté les organisateurs. D’autant que ce colloque a lieu chaque année, et qu’il n’a jamais fait l’objet du moindre incident. 

La volonté du gouvernement d’interdire toute manifestation culturelle, politique, littéraire, philosophique, intellectuelle, artistique, si elle est réalisée à l’initiative d’homme ou d’organisations réputés se situer à la droite du courant macroniste est manifeste, et se concrétise désormais systématiquement. 

« risques…de propos » (sic !)

L’arrêté du préfet de police de Paris pour interdire ce colloque était assez croquignolesque :

« Considérant, en premier lieu, que Dominique Venner […] s’étant suicidé avec une arme à feu dans la Cathédrale Notre-Dame de Paris, qu’il considérait comme le point zéro de la France, il a laissé une lettre d’adieu supportant ces mots : « Je me donne la mort pour réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre le crime visant au remplacement de la population. »

Considérant, en deuxième lieu, que sur les réseaux sociaux, [l’Institut Iliade] appelle à la défense de la civilisation et à refuser le #GrandRemplacement […].

Considérant, à cet égard, que certains des intervenants à cet hommage sont connus pour tenir de tels propos ; que, dès lors, il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination soient tenus […] ».

Ce qui introduit donc la censure préalable, comme en temps de guerre. Mais en l’occurrence une guerre menée par Darmanin à l’encontre des oppositions, quelles qu’elles soient situées à sa droite.

Bien évidemment, cet arrêté sera cassé, comme ceux ayant censuré l’Action française. Dès le lundi 22 mai, les organisateurs du colloque interdit engageaient un recours en plein contentieux auprès du tribunal administratif, ainsi qu’un recours en excès de pouvoir auprès du Conseil d’Etat contre la circulaire Darmanin ; « liberticide et totalitaire ».

Mais à part la prise de parole de Chantal Delsol, les réactions publiques d’envergure ont été de modeste ampleur, au regard de comportements étatiques gravissimes, et de type dictatorial.

Le RN, par exemple, se garde de prendre fortement position sur cette flagrante atteinte aux libertés publiques, par peur de perdre cette semi-respectabilité si durement acquise. Il est vrai que la technique du salami pourrait théoriquement permettre à Darmanin d’interdire le RN ou tout au moins ses manifestations publiques. Les Black blocs et autres chiens de garde du gouvernement ne se sont jamais gênés, pour leur part, pour interdire ou tenter d’interdire de parole, de présence publique, ceci dans une quasi-impunité, cette « ultradroite » dont les contours semblent fixés par les fins analystes de Médiapart et du Monde

Il est donc important, dans ces temps de répression, que les persécutés bénéficient du maximum de soutien, au moins des militants, sympathisants, et intellectuels de la frange la plus courageuse. La meilleure riposte est d’assurer le succès des manifestations des prétendues « ultradroites », une fois Darmanin déjugé par les tribunaux, comme on l’a vu lors du récent défilé de Jeanne d’Arc.

« La fierté d’être ce que l’on est »

Quant à ceux qui pourraient rechigner à participer à un hommage à Dominique Venner, du fait des options philosophiques qui étaient les siennes, et plus encore en raison de son suicide à Notre Dame, gardons en mémoire ce que disait Vladimir Volkoff de ce « cœur rebelle », de la « méditation profonde » à laquelle Venner nous invitait dans ses écrits, dont Volkoff reconnaissait d’ailleurs ne pas partager « toutes les inféodations politiques (…) » : pour Volkoff, la méditation de Venner « devrait être enseignée aux jeunes générations. Avis aux parents qui souhaitent encore transmettre à leur progéniture la fierté d’être ce que l’on est ».

On comprend mieux alors cette croisade incongrue de Darmanin.

Agathon

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