Philippe Roy-Lysencourt, qui publie Le Christianisme en histoire(s), est docteur en histoire et docteur en science des religions. C’est du lourd, du sérieux ! Il est aussi chroniqueur à L’Homme Nouveau, le bimensuel catholique fondé après la guerre, et dont la figure tutélaire était Marcel Clément. Son ouvrage est le recueil de 25 chroniques érudites, parues dans le quinzomadaire catholique.
Marcel Clément, Jean Madiran, Jean Ousset, L’Homme Nouveau, Itinéraires, Verbe, La France catholique, Permanences, Una voce, toute une époque… Ma grand-tante était abonnée à une bonne partie de ces revues et magazines. Elle les classait soigneusement sur des étagères installées dans son grenier. S’y reportait-elle par la suite, pour ses articles de Présent ? Je ne l’ai jamais vue en relire un seul ! Mais tante Mathilde avait aussi une mémoire phénoménale et une immense culture, ce qui faisait l’admiration de ses lecteurs et lui a permis, à l’âge où les journalistes songent à leur retraite, de se faire un nom dans la profession.
Que dire des chroniques de Philippe Roy-Lysencourt ? Elles sont brillantes, instructives, et – ce qui ne gâte rien – elles sont présentées dans un beau livre, bien imprimé, à la solide couverture cartonnée : les cahiers sont cousus et pas collés, ce qui devient rare, aujourd’hui.
L’histoire de l’Eglise nous est racontée par une série de courts récits passionnants, un peu à la façon dont G. Lenotre, l’arrière-petit-neveu du jardinier du Roi-Soleil, a traité de la Révolution française. Ce qui me gêne, néanmoins, c’est précisément que, comme chez G. Lenotre, les chroniques se suivent, sans trame logique de l’une à l’autre. C’est une simple juxtaposition de récits. On passe de la grippe espagnole dans le diocèse de Québec à la confrontation entre Dominique et les cathares, pour s’intéresser ensuite à Rerum novarum, etc.
G. Lenotre a été baptisé « pape de la petite histoire », par Franck Ferrand notamment. Le qualificatif conviendrait aussi à l’auteur de cet ouvrage. Après tout, la petite histoire a ses charmes. Et les courts récits de Roy-Lysencourt sont plaisants à lire, eux aussi, et nous instruisent sans effort, par petites touches. C’est déjà précieux !
Madeleine Cruz
• Philippe Roy-Lysencourt, Le Christianisme en histoire(s), Éd. de L’Homme Nouveau, 2022, 162 pages. •
