En décembre 2021, l’achat de 80 chasseurs-bombardiers Rafale F4 auprès de Dassault Aviation avait éclipsé celui de 12 hélicoptères H225M Caracal. Le montant du contrat s’élevait à 14 milliards d’euros pour 80 chasseurs Rafale de Dassault Aviation, 2 milliards pour des missiles air-air et de croisière fournis par le consortium européen MBDA et environ 800 millions d’euros pour 12 hélicoptères Airbus H225M Caracal devant être entièrement produits et assemblés en France, sur le site industriel d’Airbus Helicopters de Marignane : « Un contrat d’armement français de 17 milliards d’euros (19,23 milliards de dollars) avec les Émirats arabes unis sécurisera la chaîne d’approvisionnement industrielle pour l’avion de combat français Rafale pour la prochaine décennie et soutiendra directement 7 000 emplois nationaux » s’était alors félicité un responsable du ministère français de la Défense.
« Ce contrat s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre la France et les Émirats arabes unis. Il illustre un objectif commun : disposer d’équipements de défense similaires afin de gagner en interopérabilité et promouvoir la coopération opérationnelle entre nos deux forces armées », avait également déclaré le ministère des Armées.
Pour Airbus Helicopters, c’était une bouffée d’oxygène après une année 2020 catastrophique du fait des contraintes liées à la politique sanitaire Covid19. Le 22 juin suivant un premier acompte est versé à Airbus Helicopters, mettant ainsi en vigueur le contrat signé en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et de Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, alors Prince héritier d’Abu Dhabi.
Or, le site spécialisé « Breaking Defense », repris par le media OpexNews, s’est fait l’écho la semaine dernière du mécontentement des Emirats arabes unis par la voix de Muammar Abdulla Abushehab, le président du Conseil Tawazun, un organisme indépendant travaillant en étroite coopération avec le ministère émirati de la Défense : « Nous avons récemment résilié un contrat avec Airbus Helicopters pour l’achat d’hélicoptères H225. Nous avons eu du mal à poursuivre le contrat en raison du coût élevé du cycle de vie, des limites à la conception modulaire pour de futures exigences et d’une proposition technique complexe », a en effet déclaré M. Abushehab qui a toutefois précisé qu’il ne s’agit pas d’une décision politique mais qu’elle a été motivée par « des raisons financières et techniques », insistant sur le fait que « Airbus Helicopters n’avait pas la motivation sérieuse pour répondre à nos demandes et aux exigences pressantes du gouvernement ». « L’incapacité à atteindre les objectifs de création de valeur dans le pays a été un autre facteur qui a joué en faveur de la résiliation du contrat », a-t-il ajouté. Toujours selon lui, le Conseil Tawazun se montre particulièrement vigilant concernant la pleine coopération de ses partenaires locaux et internationaux dans le domaine du développement, du transfert de technologie et de savoir-faire ainsi que la création d’opportunités d’emploi et de formation pour améliorer la chaîne d’approvisionnement ».
Sophie Akl-Chedid