En mars dernier, le successeur d’Elizabeth II nous avait fait l’honneur de réserver sa première visite d’État à la France avant de se rendre en Allemagne, une annonce qui avait enchanté l’Élysée où l’on prédisait des « images tout simplement somptueuses », entre la solennelle descente des Champs-Élysées par Emmanuel Macron et Charles III escortés de 140 cavaliers de la Garde républicaine et le dîner d’État réunissant 150 convives triés sur le volet à Versailles, sous les ors de la galerie des Glaces.
Visites ratées
Adieu veaux, vaches, cochons ! Le rejet massif de la retraite à 64 ans ayant déclenché une série de manifs sauvages et de grèves, en commençant par celle des éboueurs qui transforma tant de villes et notamment la capitale en gigantesques dépotoirs où grouillaient les surmulots si chers aux acolytes Verts de Mme Hidalgo, la visite tant espérée fut annulée et le monarque se rendit directement à Berlin.
C’est justement à Berlin qu’une visite également d’État devait conduire notre président du 2 au 4 juillet. Annulée elle aussi ! Cette fois pour cause de violentes émeutes ethniques sur tout le territoire national, avec des pics dans l’Ile-de-France ainsi qu’à Marseille. Marseille, où Macron venait pourtant de passer trois jours durant lesquels, réservant toutes ses attentions aux acteurs sociaux et aux « habitants des quartiers » de sa « ville de cœur », il avait longuement vanté les améliorations et les progrès qui avaient pu être réalisés à leur avantage grâce à son engagement personnel et à ses largesses.
L’Elyséen est-il poursuivi par la scoumoune ou, victime volontaire de son incommensurable vanité, paie-t-il (sur notre dos et de nos deniers) le prix de son refus obstiné de la réalité et d’en tirer les conséquences ? Avec ce résultat qu’à travers lui, c’est la France qui sort discréditée, humiliée et ridiculisée sur le plan international — où il entendait tenir un rôle majeur — des épreuves traversées depuis quelques mois, et qui ont été très commentées, souvent sans indulgence, par la presse mondiale, la plupart des télévisions étrangères, de New York à Varsovie, ouvrant leurs journaux sur les pillages et les incendies dévastant l’Hexagone à l’initiative de voyous allogènes secondés et même excités « par l’ultragauche », comme l’a reconnu dimanche soir France Info, confirmant ainsi ce que nous écrivions la veille sur le rôle des Black Blocs.
Anticiper le pire
Et ces épreuves qui ne sont peut-être pas terminées malgré la nuit relativement calme du 1er au 2 juillet avec « seulement » 79 policiers et gendarmes blessés sur les 45 000 fonctionnaires déployés, un dispositif qui ne pourra pas fonctionner indéfiniment. Or, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, David L’Isnard estime qu’ « il faut anticiper le pire » car « on sait très bien qu’il y a des voyous qui sont en train de s’organiser, de s’équiper… Nous recevons des signaux, qui ne sont pas des signaux faibles, mais des indications de terrain, qui laissent à penser que des bandes de voyous s’équipent de mortiers et d’autres équipements pour passer à l’action ». Et ce ne sont pas seulement les mortiers ou les cocktails Molotov qui sont à craindre. Des armureries ont été dévalisées, notamment à Marseille, des kalashnikov ont été utilisées à Nantes et deux policiers ont d’ailleurs été blessés par balles à l’aube du 2 juillet.
Mais pas d’inquiétude : « On tiendra le temps qu’il faudra », assure le préfet de Paris Laurent Nuñez, ancien coadjuteur de Christophe Castaner au ministère de l’intérieur où l’on parle désormais de « pacification ». Un terme qui rappellera de désagréables souvenirs aux plus anciens puisque c’est par cet euphémisme que fut longtemps désignée la guerre d’Algérie, qui s’acheva sur la signature des honteux accords d’Evian abandonna tout, gens et biens, au FLN. Mauvais présage.
Camille Galic
On nous parle d' »accalmie » mais un premier bilan des « émeutes de l’Aïd » fait état « d’au moins 20 millions d’euros de dégâts », rien que pour les transports en Île-de-France. La facture pourrait atteindre des centaines de millions d’euros pour toute la France.
11 113 incendies de poubelles, 5662 incendies de voitures, 1059 bâtiments incendiés ou dégradés.
Plus de 1 300 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et près de 5 700 véhicules brûlés. plus de 400 bureaux de tabac vandalisés en France dont près de la moitié en région parisienne.
Le ministère de l’Intérieur a recensé 11 113 incendies sur la voie publique en six jours (principalement des feux de poubelles) et 5 662 véhicules brûlés. Les émeutes ont été les plus violentes et destructrices au cours de la nuit du 29 au 30 juin, avec 3 880 incendies de poubelles et 1 919 véhicules brûlés.
Au total, 1 313 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 254 locaux de la police nationale comme municipale et de la gendarmerie. Durant la nuit du 29 au 30 juin, où les émeutes ont été les plus violentes, 492 bâtiments ont subi d’importantes dégradations.
722 forces de l’ordre ont été blessés dont 317 cours de la nuit du 29 au 30 juin.
Selon le patron du MEDEF, les dégâts des émeutes ont déjà causés 1 milliards d’euros de perte aux entreprises françaises… qui n’avaient déjà pas besoin de cela.
Si Nice a été relativement épargnée par les émeutes bien qu’à l’aube du 4 juillet un équipage de police secours ait encore été caillassé boulevard Henri-Sappia, dans le nord de la ville, un habitant du très exotique quartier de l’Ariane a confié le même jour à un reporter du quotidien local : «Il ne faut pas oublier que les jeunes de Paris, Marseille, Lyon se connaissent. Ça peut aussi expliquer pourquoi ça a pris de l’ampleur. Ils ont des amis, ils se sont RENCONTRÉS EN PRISON, ils connaissent untel qui est le cousin d’untel, ils font du BUSINESS ENSEMBLE… Quand il y a un mort [entre bandes rivales), il y a une trêve dans leurs conflits. Tu présentes tes condoléances aux proches, tu marques du respect. Avec le lien entre ces villes, les jeunes ont pu se sentir plus proches de Nahel, c’est aussi cela qu’il faut voir derrière tout ça. »
Que d’aveux dans ces propos !
A propos de l’indispensable responsabilisation (pénale et financière) des familles, réclamée à juste titre dans cet article, on notera la réaction de la gauche qui s’est indignée des propos tenus le 3 juillet sur Twitter puis sur France Bleu Hérault par Hugues Moutouh, le préfet de ce département : « Quand on a des enfants, on s’en occupe, dès la naissance. Si dans les douze ou treize premières années, ces enfants sont élevés comme des herbes folles, il ne faut pas s’étonner qu’à 12 ou 13 ans, on les voie caillasser des véhicules de police ou piller des magasins. » Et de donner ce conseil aux parents des sauvageons : « Deux claques et au lit ! »
« On est en pleine illégalité ! », a clamé un élu LFI. Or, avant d’être préfet, l’agrégé de droit Moutouh était professeur d’université, à Caen puis à Paris où il enseignait le droit public. Je pense donc qu’il sait ce que parler veut dire.
Au programme de « La Kermesse », festival de musique organisé au Théâtre de Verdure de Nice figure le groupe de rap Sniper dont le titre le plus célèbre, « La France », comporte ce couplet :
« La France est une garce et on s’est fait trahir
Le système, voilà ce qui nous pousse à les haïr
La haine, c’est ce qui rend nos propos vulgaires
On nique la France sous une tendance de musique populaire
[…] Le seul moyen de s’faire entendre est de brûler des voitures
(…) Les frères sont armés jusqu’aux dents tous prêts à faire la guerre ». Etc.
« Alors que notre pays fait face à des émeutes depuis 5 jours, que 700 policiers ont été blessés, que toutes les représentations et tous les représentants de notre pays sont pris pour cible », le conseiller d’opposition Philippe Vardon a demandé solennellement au maire Christian Estrosi « d’obtenir des organisateurs de ce festival l’annulation de la participation du groupe Sniper ». Aura-t-il été entendu ?