cornichon

Cornichon ! 

C’était l’une des insultes préférées du capitaine Haddock et le patronyme d’un colonel qui a donné son nom à un aéroport de Patagonie, sous la plume marine de Jean Raspail (Le Président). Alexandre Dumas consacre un petit article et quelques recettes utiles à la conservation de ces jeunes concombres confits au sel tout d’abord, puis au vinaigre blanc, bouillis ensuite et aromatisés d’ail, estragon, piment, oignons grelots.  

Quelques anciennes affiches du PC “F” professaient encore, du temps de Georges Marchais et d’André Lajoinie : “Produisons français !”. Le Front National, à l’époque de mes toujours jeunes camarades Martial Bild et Samuel Maréchal, se glorifiait de n’être ni de droite, ni de gauche, mais national et social, profondément français et bonifiait ce programme en ajoutant judicieusement : “Produisons français, avec des Français !” 

Nationaux et nationalistes gourmets, réjouissons-nous ! La société familiale alsacienne “Alélor” (yo tu !) relance la culture de cornichon en cette province, française depuis Louis XIV et le Traité de Westphalie. Ces produits sont sensiblement plus chers que ceux de la concurrence, mais Alélor annonce la couleur BBR sur l’étiquette : “Cornichons français”. Et nous dirons avec le président Le Pen : “Les Français d’abord !”. 

Il sont très bons, aigre-doux, frais et croquants, cultivés en France, récoltés à la main et sans conservateurs. En Alsace et en Europe continentale, on préfère la plantureuse variété “Massy”, tandis qu’en France de l’intérieur on préfère le “vert parisien” ou le “fin de Meaux”. Quelle que soit la variété, achetez-le de préférence à la fin du mois d’août. Il est récolté en Elsass de juin à septembre. La société susdite fête cette année ses 150 ans et produit aussi des condiments enracinés et de belle facture, comme la moutarde et le raifort, douceurs piquantes tout aussi indispensables pour escorter une raclette ou une choucroute, qu’un coup de blanc peut l’être. Léon Daudet professait : « L’eau, triste dans le verre est sinistre dans le plat », tenez-vous le pour dit ! Et cornichon qui s’en dédie ! 

Franck Nicolle 

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