Ex-trader à New York de la banque Goldman Sachs et récemment élu à la tête du mouvement de gauche Syriza, principal parti d’opposition au Parlement d’Athènes, bien que, comme l’avait rappelé ici Françoise Monestier (1), il ait épousé un Américain alors que le « mariage pour tous » est toujours interdit en Grèce, Stefanos Kasselakis veut aller encore plus loin dans la révolution sexuelle. Il vient de déclarer en effet qu’il cherchait une mère porteuse car, a-t-il précisé, « nous voudrions avoir deux garçons, Apollon et Ilias, grâce à une mère de substitution et nous nous devons comme société d’offrir une égalité complète ».
Étrange conception de l’égalité que de vouloir éliminer d’emblée les enfants de sexe féminin — comme en Chine et en Inde où les progrès de l’échographie permettent de se débarrasser des filles in utero. Que se passera-t-il pour les mères porteuses s’il se révèle que les embryons annoncent de futures Aphrodite ou Andromaque ?
On attend en tout cas avec impatience la réaction des ligues féministes devant une aussi indécente discrimination. Avec impatience mais sans grand espoir compte tenu de leur silence obstiné devant le recours à des génitrices tarifées, summum de la marchandisation des corps qu’elles ne cessent pourtant de dénoncer.
Claude Lorne