Les militants nationalistes, patriotes et identitaires ont subi suffisamment de campagnes de diffamation, d’amalgames spécieux, de diabolisation vociférante, de raccourcis calomnieux et d’hystérie médiatique, pour se montrer prudents et distants vis à vis de ces phénomènes et ne pas participer à la première occasion au même type d’emballement et de chasse en meute. Et ceci même quand ce sont leurs adversaires politiques les plus radicaux qui en sont la cible.
Car nous ne sommes pas – ou en tout cas nous ne devrions pas être – des tartuffes et des opportunistes qui adaptent leurs principes en fonction des circonstances et des opportunités. Si nous défendons la liberté d’expression et le droit au débat, ce n’est pas uniquement pour notre « camp », mais pour tous, en tous lieux, et même si les idées exprimées nous paraissent « choquantes », car nous pensons que l’affrontement des arguments et la confrontation des opinions profitent davantage à l’émergence de la vérité que la vindicte, l’invective et l’interdiction.
Or, depuis les nouveaux drames générés par le conflit israélo-palestinien, l’extrême-gauche française, au premier rang de laquelle La France Insoumise et son « lider maximo » Jean-Luc Mélenchon, subit un véritable tsunami médiatico-politique du fait de son refus de criminaliser le seul Hamas et de dédouaner Israël de toute responsabilité dans les tragiques événements actuels. Un déferlement de condamnations morales qui pourrait même avoir des conséquences judiciaires pour les nouveaux pestiférés, tout surpris d’ailleurs de se retrouver ainsi subitement dans le « camp du mal » qu’ils pensaient réservés aux « fachos » de tous poils.
Nous ne pouvons êtres accusés de la moindre sympathie ni de la plus petite indulgence pour les prétendus « insoumis », chantres de l’immigration et de la « créolisation » de la France, ennemis haineux de tout ce qui est « national », mais la question ne se situe pas là. La véritable interrogation est la suivante : peut-on encore, en France, exprimer des opinions (quoi que l’on puisse penser par ailleurs de celles-ci…) contraires à la doxa du moment, peut-on dépasser la (légitime) émotion pour mettre en perspective des événements, sans sombrer dans le manichéisme obligatoire, peut-on prendre des positions en rupture avec le consensus majoritaire sans être criminalisé ?
Or, nous avons trop – à raison bien sûr – dénoncé les interdictions arbitraires de réunion et les ineptes dissolutions de mouvements militants de la droite radicale pour nous réjouir aujourd’hui de celles qui planent sur l’extrême-gauche, comme par exemple sur le NPA du grotesque Poutou qui se suffit à lui-même pour décrédibiliser les causes qu’il prétend défendre.
Eux, bien sûr, n’ont pas ces pudeurs, mais, justement, nous ne sommes pas comme eux. Nous ne sommes pas des « antifas », ces clébards du système, sans idées, sans valeurs, sans colonne vertébrale, prêts à toutes les compromissions et les saloperies pour croire frapper leurs « ennemis ». Nous, nous savons que ces cris d’orfraie, ces vertueuses dénonciations, ces appels aux tribunaux ne sont que des restrictions supplémentaires du champ de la liberté, des étapes supplémentaires sur le chemin du totalitarisme « politiquement correct », de l’imposition d’une pensée unique indiscutable, incritiquable, quasi-religieuse.
Ne nous laissons pas stupidement griser par le fait d’être, pour une fois, « du bon côté du manche », souvenons-nous de la vilenie et du vice de ceux qui le tiennent en main. Même si la meute a choisi temporairement une autre cible, nous ne sommes pas obligés de hurler avec elle.
Xavier Eman
Excellent article qui tranche sur les réactions d’une certaine presse de droite qui fait chorus avec le système. Il faut bien reconnaître que le premier communiqué de Mélenchon mettant dos à dos Israel et le Hamas était bon. Mais il contrevenait à la doxa .
Article d’une grande hauteur de vue et d’une parfaite sagacité. Ne jamais « hurler avec les loups », c’est ce qu’avait osé faire en août 1990 Jean-Marie Le Pen contre l’état-major et la majorité des militants du FN lors de la tentative de reprise par Saddam Hussein de sa « dix-septième province », le Koweït, que lui avaient arrachée les Anglo-Américains aux ordres du Roi Pétrole et qui devaient ensuite déclencher, pour arriver à leurs fins, « Tempête du désert » puis la monstrueuse guerre d’Irak. Dont tout le Moyen-Orient souffre encore, en particulier les populations chrétiennes.
En l’occurrence, l’émotion et le réflexe « anti-arabes » sont de mauvaises conseillères., si justifiés soient-ils.