L’État a mis les propriétaires dans une impasse. Droit pourtant constitutionnel (!!!), la propriété privée n’est pas respectée par la justice ni défendue par la police, bien au contraire. Alors qu’il faut des années de remboursement de prêt aux banques pour acquérir un bien immobilier, la police est formée à respecter méticuleusement une législation qui accorde des droits à n’importe quel occupant sauvage d’une propriété privée, pourvu qu’il prouve qu’il l’occupe depuis 48 heures.
C’est d’ailleurs une des premières questions posées par les policiers lors d’une intervention sur un squat. Les occupants illégaux sont très informés de leurs “droits”, et le propriétaire immédiatement suspecté d’enfreindre la loi. Depuis l’entretien du bien au règlement des factures d’eau, il doit tout payer, tout fournir, qu’il doive encore régler des mensualités d’emprunt à la banque ou que ce soit son logement principal, son sort est le même pour les policiers comme pour la justice. Argument de vente pour les banques, propriétaire-bailleur est pourtant devenue en France une activité à la rentabilité très aléatoire, pour ne pas dire un emprunt toxique. La météo du propriétaire ne risque pas de s’améliorer, le projet globaliste, c’est tous locataires. Vous n’aurez rien et vous serez heureux. C’est la tendance des Millenials ou génération Y, télétravail, nomadisme, près de 70% des moins de 35 ans souhaitent rester locataires. Aujourd’hui, une simple attestation de livraison de pizza suffit et un locataire qui ne paie pas son loyer peut rester du 1er novembre au 31 mars sans pouvoir être expulsé, c’est la trêve hivernale.
Face à ce projet politique de suppression de la propriété privée, certains propriétaires deviennent créatifs. Dans le Var, un propriétaire a repris possession du bien qu’il louait en se déclarant squatteur [https://www.fdesouche.com/2023/10/23/pour-recuperer-son-appartement-mis-en-location-il-change-la-serrure-et-se-declare-squatteur/].
A Paris, un autre a installé un locataire légal en profitant de l’absence de l’occupant illégal des lieux (témoignage à l’auteur). L’astuce est de sortir des cadres prévus, de faire bouger les lignes juridiques. L’administration n’a pas d’imagination, en innovant, les propriétaires peuvent regagner du terrain, et rentrer dans leur bien. Même si la fenêtre est étroite, elle existe.
Thierry DeCruzy
Pour un propriétaire, un squat constitue un drame et une débâcle financière puisqu’il doit payer, outre son éventuel crédit à la banque, les charges de copropriété et, à tout hasard, l’assurance. Cela m’est arrivé en 1999 à Paris où, deux heures après avoir signé chez le notaire, j’ai trouvé l’appartement de mes rêves squatté par la famille malienne Sylla (2 adultes et quatre enfants) détentrice d’un faux bail et qui avait changé les serrures. L’occupation remontant à 48 heures, je n’avais pas pu déposer une plainte, mais une simple main-courante. Au bout de deux ans, j’ai fini par obtenir non leur départ mais, au civil, la résiliation de la vente, la restitution des fonds bloqués à la Caisse des dépôts et 2 000 euros de dommages et intérêts. Très au dessous des sommes dépensées, frais d’avocats inclus.
Le quotidien Présent hélas disparu avait réalisé un excellent hors-série sur ce phénomène en constante augmentation mais scandaleusement négligé par notre prétendu « Etat de droit », parlementaires compris, comme le souligne M. DeCrusy.