Belgique

En Belgique, la prison ferme pour des propos jugés racistes ?

C’est un procès un peu particulier qui s’est tenu le 11 mars 2024 chez nos amis belges. En effet, sept membres du groupe Valeurs Nationales parmi lesquels Leticia Knevels, Sarah Dumalin et Corinne Dupont sont poursuivis pour « des propos incitant à la haine raciale ou à la violence » sur la page Facebook de Valeurs Nationales aujourd’hui fermée, selon Sudinfo.

D’abord connu sous le nom de Collectif Identitaire Liégeois, Valeurs Nationales était un groupe de patriotes et identitaires belges qui défendait la Belgique et ses racines tout en combattant une immigration massive et son apport jugé néfaste pour le pays. C’était en quelque sorte Génération Identitaire façon belge. Il ne s’agissait pas d’un parti politique mais d’une ASBL (Association Sans But Lucratif) ayant travaillé avec d’autres groupes politiques et citoyens.

Trois de ses membres fondateurs, Leticia Knevels, Sarah Dumalin et Corinne Dupont étaient membres du parti NATION qu’elles ont quitté suite à des divergences en 2019.

Que leur reproche-t-on aujourd’hui ?

Notamment d’avoir tenus dans certains commentaires laissés sur leur page Facebook des propos « incitant à la haine et à la violence » comme « Stop au vivre ensemble, nous voulons vivre sans eux », « Notre peuple d’abord » ou encore des propos antimusulmans. Ce qui ressemble à une mauvaise histoire belge n’en est pourtant pas une. Le ministère public réclamait 8 mois de prison et 4.000€ d’amende contre Leticia, l’ex-présidente de l’ASBL, et 6 mois de prison et 2.400€ d’amende à l’encontre de Corinne et de Sarah. Il demandait, également, que les trois femmes soient privées de leurs droits civiques pour une durée de 5 ans. Pour les quatre autres prévenus qui sont parfois poursuivis pour une publication, des peines de 3 à 6 mois de prison et des amendes de 100 à 300€ chacun ont été requises. Délirant !

L’avocat de Leticia Knevels demande l’application de la loi et pas de la morale, estimant que les propos tenus ne constituent pas un appel à la violence et à la haine puisqu’ils ne contiennent aucune exhortation dans ce sens. Interrogée pour Le Nouveau Présent, Leticia Knevels estime d’ailleurs que « les propos tenus ne sont pas insultants, mais plutôt maladroits ». Les avocats des prévenus ont demandé des acquittements, des suspensions du prononcé de la condamnation, des sursis les plus larges possibles ou encore des probations autonomes ou des heures de travail d’intérêt général.

À l’approche des élections européennes et de la montée des partis nationalistes un peu partout dans l’Union Européenne, on peut se demander s’il ne s’agit pas là avant tout d’un procès politique et d’une tentative d’intimidation envers les militants patriotes D’autant plus qu’« aucune plainte n’a été déposée contre les prévenus contre quelque association ou individu que ce soit », nous confiait Leticia Knevels. Le jugement sera rendu le 8 avril prochain.

Jérôme Dusentier

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