Emmanuel Macron avait pèleriné au début du mois au plateau des Glières (où son ode insistante aux républicains espagnols engagés dans l’aventure a beaucoup choqué les admirateurs du Saint-Cyrien et très catholique Tom Morel, l’âme de cette résistance), puis à la Maison d’Izieu d’où furent déports des enfants juifs, et il était le 16 avril à Vassieux-en-Vercors, où il a rendu hommage aux résistants de ce maquis, « incarnation d’une France indissociable de la République » et troisième étape d’un « cycle mémoriel » qui, en ce 80ème anniversaire de la libération de la France, s’achèvera en Normandie, théâtre du débarquement allié en 1944, précisément le 6 juin. Trois jours avant le scrutin des européennes.
Mémoire et électoralisme
Le chef de l’État n’en fait-il pas un peu trop, utilisant éhontément ses fonctions pour occuper la scène en remplacement de son parti Renaissance qui s’est donné comme tête de liste l’illustre inconnue Valérie Heyer (signe indubitable qu’aucun ministre ni même aucun macroniste d’envergure n’a osé ou voulu se risquer) et se retrouve largué dans les sondages par le Rassemblement national, qui le précède de treize points ?
Même France Info, pourtant peu suspecte de bardellisme viscéral et primaire, discernait lundi soir des relents électoralistes dans la cavalcade présidentielle et, dans le Vercors, on s’étonne qu’ait été avancé au 16 avril l’hommage aux maquisards traditionnellement célébré le 21 juillet, date de l’assaut final des troupes allemandes. Mais l’Élysée a justifié son choix en excipant du fait que le 16 avril correspond à la première attaque de la milice française, une « mémoire douloureuse qui perdure », et sur laquelle il convient donc plus que jamais de surfer. Le Front national naissant ne compta-t-il pas dans ses rangs l’ancien Waffen SS Pierre Bousquet et l’ancien milicien François Brigneau comme le répètent les médias serfs ? Ceux-ci oubliant, de même d’ailleurs que Macron, que le général monarchiste Jean Vallette d’Osia, l’autre héros des Glières, qui, pendant la Grande Guerre, avait été le plus jeune Français de l’histoire décoré de la Légion d’honneur à titre militaire, à l’âge de 19 ans, fut un ami et un soutien fidèle de Jean-Marie Le Pen, qu’il avait même accompagné en 1997, sous le septennat de Jacques Chirac, lorsque le président du Front national, qui voulait déposer une gerbe au monument de Morette à l’honneur des résistants tombés lors de la bataille des Glières, en fut empêché par les pouvoirs publics.
Président ou collabo ?
Cultiver la mémoire, douloureuse ou pas, est louable mais, plutôt que de fustiger ad vitam æternam les occupants d’hier et leurs « collabos », ce que la majorité de nos compatriotes exigent désormais du gouvernement est qu’il les débarrasse des occupants actuels, dont la présence ne se justifie même pas par l’écrasante défaite subie en mai 1940 par nos armées, ou du moins qu’il mette au pas ces nouveaux intrus qui, au contraire de la Wehrmacht, ne se soucient nullement d’être Korrekts. Tout au contraire, Emanuel Macron entend imposer la diva malienne Aya Nakamura, très proche de la mafia Traoré et très critique envers son pays d’accueil, à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris mais une jeune militante du collectif Némésis a été placée en garde à vue et devra répondre du crime d’« incitation à la haine ou à la violence en raison de l’origine »pour avoir brandi le 7 avril, lors du carnaval de Besançon, des pancartes où l’on pouvait lire « Violeurs étrangers dehors » et « Libérez-nous de l’immigration »— rappelons que, selon le collectif, « 46 femmes auraient pu être épargnées si les OQTF (obligation de quitter le territoire français) avaient été appliquées en 2023 ».
Plus grave encore : c’est en totale collusion avec l’Élysée que, pour ne pas influer sur le vote de la loi sur l’immigration, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici avait retardé de quinze jours l’accablant rapport de ladite Cour sur l’immigration illégale. Et c’est aussi en totale collusion avec l’Élysée, qui l’avait saisi en recours, que le Conseil constitutionnel a censuré le 25 janvier 35 des 86 articles de cette loi censée « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». Résultat : le texte est vidé de toute substance par la suppression de ces articles, que l’opposition de droite avait réussi à ajouter au projet de loi initial du gouvernement et qui prévoyaient notamment le durcissement de l’accès à certaines prestations familiales pour les étrangers, la restriction du regroupement familial, les nouvelles conditions pour bénéficier du droit du sol, le délit de séjour irrégulier, ou encore l’instauration d’une caution de retour demandée aux étudiants non-européens.
Coût de la tsunamigration : 35 à 40 milliards d’euros par an
Or, la tsunamigration est catastrophique en termes de sécurité comme le prouve le nombre de faits divers que leur fréquence et leur répétition sur tout le territoire national transforment en fait de société, mais aussi sur le plan financier. Le 26 mars, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, composé d’universitaires et de hauts-fonctionnaires tel l’ex-ambassadeur Xavier Driencourt ou l’ex-directeur de la DGSE Pierre Brochand, évaluait ainsi de «35 à 40 milliards d’euros par an» le coût de l’immigration. Laquelle constitue donc, estimait dans une tribune du Point Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l’Observatoire, un «fardeau structurel qui appelle à engager un virage à 180 degrés, assumé et durable, en matière de politique migratoire», virage grâce auquel pourraient être réalisées des «économies non négligeables».
Et donc indispensables puisque, apprenait-on le même 26 mars (anniversaire du massacre de la rue d’Isly en 1962, soit dit en passant), la France cumule 2 800 milliards de dette publique, le montant du déficit ayant atteint 154 milliards d’euros pendant la seule année 2023.
« L’Exécutif doit agir, sous peine de perdre toute crédibilité », avertissait à juste titre le site Slate, raison de plus pour freiner la pompe à phynances de l’immigration. Mais Slate, dont le patron n’est autre que l’ancien directeur du Monde Jean-Marie Colombani, approuverait-il une mesure aussi radicale ? La question ne se pose pas, M. Macron n’ayant hélas aucune envie de la prendre et préférant en l’occurrence pratiquer la « politique du chien crevé au fil de l’eau », comme le reprochait André Tardieu aux caciques de la IIIème République. Si tant est qu’elle serve à quelque chose et soit plus efficace que la précédente, l’opération martialement appelée « Place nette » lancée le 16 avril à Mayotte par Gérald Darmanin « contre l’immigration illégale et l’insécurité » n’aura donc pas lieu en métropole.
Camille Galic
Mme Galic, dont l’article est par ailleurs excellent, aurait pu ajouter à l’appui de sa démonstration sur la collusion entre l’Elysée et le Conseil constitutionnel pour pérenniser voire augmenter la tsunamigration, que, par une décision du 11 avril, ce Conseil vient d’enterrer la proposition de référendum d’initiative parlementaire déposée des parlementaires LR aux fins de réformer l’accès aux prestations sociales des étrangers.
Un reproche à cet article. Si le massacre de la rue d’Isly le 26 mars 1962 à Alger est bien mentionné, des informations complémentaires auraient été les bienvenues car cette tuerie systématiquement occultée par la mémoire nationale est ignorée de nos la plupart des Français. En deux mots : sur l’ordre exprès de De Gaulle, l’armée française a tiré ce jour-là sur des Français d’Algérie manifestant pacifiquement contre la signature des accords d’Evian livrant cette province au FLN et le blocus du quartier populaire de Bab el-Oued par la Gendarmerie mobile. Bilan de ce « crime sans assassins » (lesquels ne furent jamais jugés ni même inquiétés, et pour cause puisque le responsable était à l’Elysée) selon le titre du rigoureux réquisitoire établi par la regrettée Francine Dessaigne : 80 morts et des centaines de blessés en quelques minutes. Une « mémoire toujours douloureuse » pour les survivants.