Justice

Mis et Thiennot, un montage communiste qui dure depuis 77 ans

« L’affaire Mis et Thiennot » encombre la justice française depuis 77 ans. En 1946, un garde-chasse nommé Boistard est assassiné par des braconniers du côté des étangs de la Brenne, dans le sud du Berry. Après leurs aveux, les deux assassins sont condamnés à quinze ans de réclusion.

Mais quelques dizaines d’années plus tard, des militants staliniens locaux entreprennent de réhabiliter les deux hommes, qui auraient été les victimes de la férocité patronale et d’une revanche d’anticommunistes ex-collabos.

Quelques brochures militantes publiées par le dénommé Boizeau, avec le soutien du quotidien local socialisant La Nouvelle République (créé par spoliation de La Dépêche du Centre, en 1944), tentent depuis des années de remettre en cause une décision de justice théoriquement définitive. Des rues « Mis et Thiennot » ont fait leur apparition dans les villages du coin (voir la photo). Et les activistes multiplient les recours. Mais à six reprises les requêtes en révision déposées auprès de la Cour de révision des condamnations pénales, ont été rejetées.

Trois études très approfondies, parues entre 2015 et 2022, ont au contraire confirmé l’évidente culpabilité des deux braconniers pour le crime de 1946. La plus récente, La fabrique des innocents, par Isabelle Marin et l’avocat Gilles Antonowicz, reprend, approfondit et actualise les travaux de Me Maurice Garçon, qui avait été l’avocat de la partie civile, trois quarts de siècle auparavant.

Toutefois un septième recours avait été tenté en 2023, ce qui donna d’ailleurs lieu, en riposte, à la création d’une association locale de résistance aux mensonges de l’extrême gauche, l’Association Vérité pour le 29 décembre 1946 (F.Bergeron 23 rue du Parlement 36200 Saint-Marcel). Cette association adressa au président de la Chambre criminelle de la Cour de cassation, en qualité de président de la Cour de révision et de réexamen un courrier ainsi rédigé :

« Monsieur le président,

Dans le cadre de l’affaire Mis et Thiennot dont vous êtes saisi au titre d’une septième requête en révision, l’Association Vérité pour le 29 décembre 1946 entend défendre, par ce courrier, la mémoire de la victime, M. Louis Boistard, et les intérêts moraux de sa famille, dont sa veuve, toujours en vie.

A six reprises, les requêtes en révision ont été rejetées, à bon escient, selon nous. Qui plus est, trois ouvrages récents réfutent la légende politisée développée localement depuis 1980 par quelques personnes. Il s’agit des livre de Gilbert Moreux, Mis et Thiennot, l’agitation face aux faits, Ed.A/Z, 2015, de l’avocat Gilles Antonowicz et d’Isabelle Marin, La fabrique des innocents, édition des Belles Lettres, 2022, et du livre de l’ancien commissaire de police, Jean-Louis Vincent, Affaire Mis et Thiennot. La contre-enquête, paru chez Vendémiaire, 2022. Ces ouvrages sont autrement plus convaincants que la démonstration teintée d’idéologie de ceux qui militent pour la requête en révision.

Les aveux concordants des parties impliquées dans le crime ont été recueillis de façon tout à fait spontanée dès l’origine de l’instruction. La modification intervenue en novembre 2021 dans la rédaction de l’article 622 du code de procédure pénale ne peut en aucun cas constituer une base sérieuse de remise en cause des décisions de justice convergentes, intervenues au fil des années, et notamment celles rendues par votre juridiction.

Si la requête en réexamen était acceptée, ce serait évidemment un terrible choc pour la famille de la victime, qui fut régulièrement trainée dans la boue, notamment depuis 1980, par les partisans d’un scénario de « lutte des classes », là où il n’y avait qu’un crime sordide où l’alcool avait joué le rôle principal.

Pour l’honneur de la victime, pour l’honneur de la famille Boistard, nous sommes persuadés que la décision de la commission que vous présidez sera identique aux six précédentes. »

Une révision du procès de 1946

Toutefois cette septième procédure, contre toute attente, avait semblé conclure à la possibilité d’une révision du procès de 1946. Les staliniens locaux, les habituels gogos et compagnons de route, La Nouvelle République criaient déjà victoire.

Ce n’est pas la première fois que des coupables avérés échappent à une condamnation présumée définitive grâce à l’activisme de l’extrême gauche et au poids des médias du système. On pense à Pierre Goldman, l’assassin de deux pharmaciennes, en 1969 (assassiné à son tour, grâce à Dieu, en 1979), aux affaires Adama Traore, ou même George Floyd, voire au cas du violeur et pédophile multirécidiviste Luc Tangorre, qui, dans les années 1980, avait réussi à obtenir le soutien militant du quotidien Le Monde, et du gratin de la gauche française, qui fut relaxé contre toute évidence, avant d’être confondu par un viol supplémentaire.

La riposte à cette surprenante décision de la cour de révision est venue de la fille de la victime, qui n’avait certes que 5 ans lors de l’assassinat de son père, mais qui entend néanmoins obtenir justice pour sa famille. Le lundi 22 avril elle a fait parvenir un recours visant à empêcher la révision du procès de Mis et Thiennot.

Son premier argument repose sur le fait que la décision de réviser le procès, prononcée à l’issue de la septième demande de révision s’appuie sur le fait que cette révision n’a été rendue possible qu’en raison d’une loi du 22 décembre 2021, loi à l’évidence anticonstitutionnelle car votée « dans le seul but de rendre recevable une nouvelle requête en révision des condamnations de MM. Mis et Thiennot ». Or, la jurisprudence du Conseil constitutionnel nous dit qu’une loi « spécialement votée pour contrecarrer une décision de justice sur un sujet spécifique est inconstitutionnelle » car elle « porte atteinte au principe de séparation des pouvoirs ».

Toujours sur la forme, la septième décision, celle qui accepte la révision, n’a jamais été signifiée aux ayant-droit de la victime, en l’occurrence à sa fille, qui n’avait même pas été convoquée dans le cadre de cette septième demande de révision. Comme si les juges avaient parié sur le temps et la disparition des victimes, pour en finir avec cette affaire.

Une stratégie largement inspirée par la gauche et les médias

Sur le fond, la surprenante décision de révision, près de 80 ans après les faits, et malgré les six rejets antérieurs, ne dit rien des éléments de preuve qui avaient justifié la condamnation, puis les six rejets de révision successifs. En particulier les nombreux témoignages à charge comme les éléments matériels (les cartouches de fusil trouvées lors des perquisitions, par exemple) sont écartés ou « oubliés », sans explications.

Enfin l’avocat de Madame Boistard expose pourquoi les prétendues « violences policières » évoquées tardivement par les deux assassins, entraient dans une stratégie largement inspirée par la gauche et les médias, depuis des dizaines d’années, pour imposer une lecture favorable aux coupables, l’avocat de Madame Boistard évoquant « diffamation », « calomnie » et « rumeur ». Notamment la prétendue appartenance des policiers chargés de l’enquête à des organisations qui auraient collaboré avec l’Occupant pendant la dernière guerre.

C’est bien un schéma à la Pierre Goldman, à la Adama Traoré, à la Luc Tangorre, ce mélange de mensonges et de politisation d’affaires purement crapuleuses, qui a permis ou failli permettre de remettre en question des décisions de justice parfaitement fondées.

Dans le dossier Mis et Thiennot, le courage et la persévérance de madame Boistard pourraient bien constituer un obstacle majeur à cette règle, non écrite, mais trop souvent vérifiée.

Francis Bergeron

Plaque de rue dans un village berrichon, Le Pêchereau, à la gloire des deux assassins Mis et Thiennot

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