Le 5 juillet, tandis que l’indécrottable quotidien gratuit 20 minutes publiait « la liste non exhaustive des candidats “brebis galeuses“ du RN », seul parti à bénéficier d’un tel traitement, le ministre de l’Intérieur — en ballottage dans son fief de Tourcoing avec seulement 36,03 % des voix, contre 34,31 % pour le mariniste Bastien Verbrugghe, alors qu’il avait été triomphalement élu dès le premier tour en 2022 — recensait sur BFMTV quelque 51 agressions physiques, « parfois extrêmement graves », commises depuis le 30 juin contre « des candidats RN comme des candidats de gauche », devait-il reconnaître, et cela par des assaillants « aux profils extrêmement variés ».
« Gamins des cités » et antifas en embuscade
Et parfois inattendus puisque leur interpellation a permis de constater que les quatre jeunes qui s’étaient attaqués le 3 juillet à la Réunionnaise Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, qui avait prétendu s’être fait molester lors d’un tractage par des racistes en tant que métisse, étaient en réalité tous des racisés.Trois des interpellés (qui ont reconnu les faits) sont en effet de « type nord-africain », dont l’un « très défavorablement connu des services », et le quatrième, né en Côte d’Ivoire, de « type africain ». Pas tout à fait le genre Hitlerjugend qui, paraît-il, pullulerait au RN…
Du coup, Gérald Darmanin a décidé de mobiliser 30 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 dans la seule capitale, pour pallier d’éventuels débordements, qui, de son propre aveu, « viendraient plutôt de l’ultragauche ». En particulier du collectif Action antifasciste Banlieues qui avait appelé ses membres et ses sympathisants à se réunir devant l’Assemblée nationale ce dimanche soir à 20 heures. Manifestation certes interdite par la préfecture mais on sait que les antifas — dont l’un des leaders, Raphael Arnault, a été investi par Mélenchon contre l’élue RN sortante Catherine Jaouen à Avignon où, grâce aux quartiers ethniques, il a réuni 24,6% des voix au premier tour, un score qu’il devrait améliorer après le désistement en sa faveur d’un vieux socialiste local — se fichent de telles interdictions comme de leur premier cocktail Molotov.
L’électorat RN : « 12 millions de fils de pute dégénérés »
Le dernier sondage (Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche) avant le jour fatidique ne crédite pas le Rassemblement national d’une majorité absolue mais lui accorde entre 200 et 230 sièges, contre 89 dans la précédente législature. Le Nouveau Front populaire devant se contenter de 165 à190 sièges quand la NUPES avait eu 150 élus en 2022, et la défunte majorité présidentielle étant réduite à, la portion congrue — entre120 et 140 sièges, contre 245 avant la dissolution que selon Jean-Michel Macron, père d’Emmanuel, l’Élyséen préparait « depuis deux mois ». Car, précise Macron senior interrogé dans Le Dauphiné libéré, fiston « estimait en effet que l’Assemblée nationale était devenue ingouvernable ». Sans doute parce qu’il est lui-même incapable de gouverner.
A la vue des résultats du premier tour, le journaliste de beIN Sports Benjamin Bernard avait éructé : «12 millions de fils de pute dans notre pays !» — la chaîne s’est désolidarisée de ce bel esprit, mais n’a pris aucune sanction à son encontre, cependant que la binationale franco-marocaine Nassira El Moaddem, présentatrice de l’émission Arrêt sur images et de Parcours de combattants sur France Inter après être passée par Mediapart et avoir été sacrée en 2018 European Young Leader en 2018 par l’association Friends of Europe, un programme qui « rassemble les talents de toute l’Europe pour construire le continent de demain », renchérissait sur X : « 12 millions de votants pour l’extrême droite. Je confirme : pays de racistes dégénérés. »
Espérons que, dimanche soir, les « racistes dégénérés » que nous sommes seront plus nombreux encore à s’exprimer dans les urnes. Dussent les camarades Benjamin et Nassira se faire seppuku de dépit et les « jeunes des cités » et leurs complices antifas tenter de livrer un remake halal du 6 février 34 autour du Palais-Bourbon.
Camille Galic
