Abbé Pierre

Le pape dans la tourmente du scandale abbé Pierre

En raison des dérives théologiques et civilisationnelles des derniers papes, les catholiques de la mouvance sédévacantiste estiment que le siège de Pierre serait canoniquement vide depuis la mort en octobre 1958 de Pie XII — encore que l’on pourrait reprocher au regretté pontife la nomination du calamiteux Léon-Étienne Duval (1903-1996) comme évêque de Bône et d’Hippone en 1947 puis, en 1954, comme archevêque d’Alger où, à peine en place, il préconisa, bien avant De Gaulle, l’« autodétermination » des populations indigènes, ne cessa de fustiger l’armée française et fit en toute occasion le jeu du FLN (en intervenant notamment pour la grâce de terroristes auteurs d’attentats de masse) avant de confesser en 1992, dans son extrême vieillesse : « En 1961-1962, derrière la violence, il y avait une formidable espérance [sic], celle de l’indépendance. Aujourd’hui derrière la violence, il n’y a plus d’espérance du tout, plus rien d’autre qu’un grand vide. » Un vide que Duval, créé cardinal en 1962 par Paul VI et détenteur de la nationalité algérienne après l’indépendance, avait grandement contribué à créer.

Si la plupart des papes des six dernières décennies ont failli, aucun ne l’a fait toutefois avec l’acharnement qu’y met leur actuel successeur. « Je suis un peu fourbe », avoue-t-il volontiers en riant, et tout le confirme.

De retour d’une tournée de douze jours en Asie du Sud-Est et en Océanie (« Le plus long voyage que j’aie jamais fait ») sous prétexte d’y promouvoir son dada, « le dialogue interreligieux » — essentiellement avec les musulmans —, le pape François a ainsi annoncé le 13 septembre aux journalistes accrédités que, bien qu’invité, il snoberait la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, enfin ressuscitée après l’incendie qui la ravagea, sous prétexte qu’il était « trop fatigué ». Mais gageons que, d’ici là, il trouvera bien l’occasion de visiter quelques centres de migrants, son occupation favorite.

Interrogé le même jour sur le cas de Henri Grouès, alias l’abbé Pierre, François l’a qualifié à juste titre de « grand pécheur », mais pour ajouter aussitôt, toujours aussi fourbe, que lui-même ignorait tout de ses errements car « le Vatican n’avait eu connaissance des accusations de violences sexuelles visant le fondateur d’Emmaüs qu’après sa mort ». Donc en 2007.

Or, informé de ses débordements au Maroc et au Canada notamment, le Saint-Siège avait interdit dès 1958 à l’abbé de se rendre dans ce pays et, en 1962, Mgr Feltin, cardinal-archevêque de Paris, souhaitait que l’on cessât de faire une idole de ce « grand malade, traité en Suisse dans une clinique psychiatrique ». Où l’abbé fut contraint par la suite de faire de nombreux séjours, sans grand résultat puisque, à l’âge théoriquement vénérable de 93 ans, il cédait encore à ses pulsions.

Fait rare, Mgrde Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a d’ailleurs immédiatement contredit François en précisant que le Vatican avait au contraire été avisé «dès 1955-1957 » du « comportement grave de l’abbé à l’égard des femmes » et l’a pressé de procéder à « une étude de ses archives », afin que le Vatican « dise ce que le Saint-Siège a su et quand il l’a su ».

On ne saurait accuser plus clairement un pape de mensonge. Décidément, ce n’est pas seulement en Macronie que tout fout le camp.

Camille Galic

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