Si Bruno Retailleau voulait faire mieux que Sarkozy, Valls ou Darmanin, ses glorieux prédécesseurs Place Beauvau, c’est raté. Malgré le déploiement trompeté de plus de 90 000 gendarmes et policiers censés nous assurer un Nouvel An paisible, 984 véhicules ont été incendiés et les « nombreux usages de mortiers » d’artifice recensés malgré les interdictions formelles par les forces de l’ordre ont fait des dizaines de blessés.
À Lyon, un enfant de deux ans atteint au visage risque « une infirmité permanente » selon le ministre de l’Intérieur ; à Thonon-les-Bains, une personne a été prise en charge « en urgence absolue » et à Lormont (Gironde), un appartement a été ravagé par un feu, suite à un tir de mortier mal ajusté. Et, comme d’habitude, l’on ne connaîtra sans doute que plus tard le nombre des viols commis lors des rassemblements « festifs » de la Saint-Sylvestre.
Nice et la Nouvelle-Orléans jumelées dans le cauchemar islamiste
Massacre à la Encore la France peut-elle s’estimer chanceuse. Bruxelles a connu une nuit de chaos total, avec tirs sur les policiers et les pompiers, quinze trams et bus étant de plus incendiés. À Cetinje, l’ancienne capitale des princes-évêques monténégrins dont l’illustre Mgr Petar Petrovitch Niégosh, le plus célèbre poète épique de langue serbe, un individu alcoolisé jusqu’aux tripes a abattu douze personnes, dont deux enfants de sa famille, avant, cerné par la police, de se tirer une balle dans la tête. Quant à la Louisiane…
C’est dans le « Quartier français » de la Nouvelle-Orléans, et notamment sa rue Bourbon, si prisée des touristes qui y affluent pour bambocher les soirs de réveillon, que s’est déroulée la nuit de la Saint-Sylvestre une tragédie rappelant tristement les attentats islamistes de Nice (ville avec laquelle, par un curieux hasard, la Nouvelle-Orléans est jumelée), de Berlin et tout récemment du marché de Noël de Magdebourg (1). Plus de trente blessés dont certains très grièvement et quinze morts, massacrés au camion-bélier puis au fusil d’assaut par le quadragénaire Shamsud-Din Jabbar, qui ouvrit ensuite le feu sur les policiers avant d’être étendu pour le compte.
Désinformation de Shamsud en Mumia en passant par Taleb
Le terroriste étant un vétéran de l’Afghanistan, sergent-chef de l’US Army reconverti avec succès dans l’informatique où il gagnait fort bien sa vie (plus de 120 000 dollars par an), certains médias, dont BFMTV, ont laissé entendre qu’il pourrait être… d’extrême droite ! Alors même qu’’il avait attaché à son pick-up un drapeau de l’État islamique — lequel, d’ailleurs, a rapidement revendiqué le massacre — et que, de l’aveu même de son frère, « il s’était converti dans sa jeunesse et radicalisé ces dernières années ».
Mais, en Allemagne, les médias et même plusieurs députés du SPD socialiste n’avaient-ils pas soutenu que le psychiatre saoudien Taleb Jawad Al Abdulmohsen, le tueur en série de Magdebourg, était proche du parti identitaire AfD (Alternative für Deutschland) sous prétexte qu’il dénonçait la décadence morale de l’Occident et fustigeait l’homosexualité ? Et tant pis si nul n’ignore outre-Rhin qu’Alice Weidel, la coprésidente de l’AfD dont elle préside aussi le groupe parlementaire au Bundestag, est pacsée avec une Sri-Lankaise et qu’elle a insiste sur le fait que « l’immigration homophobe musulmane est un risque pour notre avenir » !
On notera du reste que les Français qui ne s’informent que via France Info (dont le slogan est « Juste l’info, l’info juste ») continuent d’ignorer pour leur part que si Shamsur-Din Jabbar était un islamiste pur et dur, c’était aussi un Afro-Américain. Comme le boxeur Cassius Clay converti sous le nom de Mohamed Ali ou le Black Panther et tueur de flics Wesley Cook, devenu Mumia Abu-Jamal… et idole de L’Humanité et des municipalités communistes du « 9-3 » qui se hâtèrent d’en faire citoyen d’honneur de Bobigny puis de Saint-Denis. Exemple imité par Bertrand Delanoë qui en 2003, fit de l’assassin de Daniel Faulkner le citoyen d’honneur de la Ville de Paris.
Relayé à l’échelle mondiale, cet activisme a payé puisque, en 2011, la condamnation à mort de « Mumia » fut commuée par la Cour suprême des Etats-Unis en réclusion à vie sans possibilité de remise de peine. Pour nos cocos et consorts qui clament l’innocence du « martyr », le combat n’est donc pas terminé, comme on peut le constater à chaque Fête de L’Huma.
La fin prématurée du boucher de la Nouvelle-Orléans a hélas privé les dinosaures du PCF d’un nouveau et bien beau combat à mener.
Camille Galic
