Pétain

L’hommage du Maréchal aux paysans

Alors que, sur l’ordre de l’État-Macron, les hélicoptères de la gendarmerie s’acharnaient la semaine dernière à tenter de disperser sous un déluge de fumigènes les éleveurs ariégeois opposés à l’anéantissement de leur troupeau, il nous paraît intéressant de reproduire l’hommage aux paysans prononcé par le Vainqueur de Verdun — lui-même né dans le Nord de parents agriculteurs. Cet hommage leur fut rendu en 1936, lors de l’inauguration du monument aux morts paysans de Capoulet-et-Junac. Dans l’Ariège, justement… 


« Lorsque le soir tombe sur les sillons ensemencés, qu’une à une les chaumières s’éclairent de feux incertains, le paysan, encore courbé par l’effort, jette un dernier regard sur son champ, comme s’il lui en coûtait de le quitter. Pourtant la journée a été dure. Tout au long d’heures monotones, sans autre compagnon que ses bêtes, qu’il encourage de temps en temps par des appels de la voix, il a silencieusement dirigé le soc de la charrue et creusé en plein sol des sillons parallèles. La tâche du jour est accomplie comme elle l’a été la veille et le sera le lendemain. Il la contemple avec satisfaction. À la même heure, des milliers de regards, emplis d’une saine fierté, se portent comme le sien sur un coin de terre, de vigne, de lande, exprimant l’amour et le respect des hommes de la terre pour le sol nourricier.
Aucune amertume dans ces regards. Cependant le labeur du paysan ne trouve pas toujours, comme celui de l’ouvrier, la récompense qu’il mérite, et cette récompense n’est jamais immédiate. Plusieurs mois séparent le labeur de la récolte, pendant lesquels il faut vivre d’espérances. Rien n’est certain aux champs. Le travail ne suffit pas. Il reste à protéger les fruits de la terre contre les caprices du temps, le gel, l’inondation, la grêle, la sécheresse, et contre ce fléau, aujourd’hui plus cruel que les autres : la mévente. Le citadin peut vivre au jour le jour, le cultivateur doit prévoir, calculer, lutter. Les déceptions n’ont aucune prise sur cet homme que dominent l’instinct du travail nécessaire et la passion du sol. Quoi qu’il arrive, il fait face, il tient.
« De ce miracle chaque jour renouvelé est sortie la France, nation laborieuse, économe, attachée à la liberté. C’est le paysan qui l’a forgée par son héroïque patience, c’est lui qui assure son équilibre économique et spirituel. Le prodigieux développement des forces matérielles n’a pas changé la source des forces morales. Celles-ci marquent le cœur du paysan d’une empreinte d’autant plus forte qu’il les puise à même le sol de la patrie.
L’obstination dans l’effort quotidien, la résistance physique, une prudence faite de prévisions à longue échéance et de décisions lentement mûries, la confiance raisonnée, le goût d’une vie rude et simple, telles sont les vertus dominantes de nos campagnards. Ces vertus qui soutiennent la nation aux heures de crise, sont aussi celles qui font le vrai soldat.
Car dans cette fusion intime des origines, des caractères, des individus, qu’est une troupe, l’homme de la terre apporte un élément d’une valeur inappréciable : la solidité. Ceux qui ont eu l’honneur de le commander savent ce qu’on peut attendre de lui. Insensible aux excitations pernicieuses, il accomplit son devoir militaire avec la même assurance tranquille que son devoir de terrien. Il apprend méthodiquement et n’oublie pas ce qu’il a appris. Aimé de ses supérieurs, respecté de ses camarades, il suit son chef sans discuter et donne à ce chef la volonté d’entreprendre. Pendant la guerre, le citadin, plus instruit en général, a fourni les cadres. Plus technicien, l’ouvrier a alimenté la main-d’œuvre indispensable aux usines. Le paysan s’est battu dans le rang, avec le sentiment profondément ancré en lui qu’il défendait sa terre. Les plus terribles épreuves n’ont pas entamé sa foi. Tant que l’ennemi a foulé le sol français, il a gardé la farouche résolution de le battre.
« Aux heures les plus sombres — je tiens à le rappeler devant ce monument — c’est le regard paisible et décidé du paysan qui a soutenu ma confiance. »

Maréchal Philippe Pétain

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