Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale aurait dû se méfier et ne pas déclarer jeudi matin dès potron minet lors de La Matinale de CNEWS à propos de cette réforme des retraites si décriée dans la rue et plus encore à l’Assemblée nationale : « Je pense qu’on a intérêt à ce qu’il y ait un vote à l’Assemblée nationale et que chacun sache ce que son député a fait. »
Patatras ! L’après-midi même, la Première ministre Elisabeth Borne engage la responsabilité du gouvernement par l’article 49.3 de la Constitution sur ce projet de loi, expliquant que « sur le texte du Parlement, l’incertitude (planant) à quelques voix près (…) on ne peut pas prendre le risque de voir 175 heures de débat parlementaire s’effondrer. On ne peut pas prendre le risque de voir le compromis bâti par les deux Assemblées, écarté. On ne peut pas faire de pari sur l’avenir de nos retraites, et cette réforme est nécessaire… »
Elisabeth Borne sera-t-elle surnommée désormais « Madame ne peut pas » et Aurore Bergé « Madame mieux vaut pas qu’elle pense » ? L’avenir nous l’apprendra, mais ce rebondissement politique confirme à nouveau le terrible constat d’incompétence de ce gouvernement et des parlementaires de son ex-majorité, qui inversent l’adage populaire de la corde et du pendu concernant le soutien des uns aux autres : Matignon faisant en l’occurrence office de corde et Dame Bergée, infortunée députée s’il en est… de pendue !