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Connaissez-vous Threads, le nouveau-né de la galaxie Méta ?

Threads signifie en français « fil de discussion ». Il s’agit d’une application créée par Méta, la société ayant porté Facebook et Instagram et ayant il y a quelques années racheté WhatsApp, une messagerie pour téléphone portable.

Le principe de Threads est simple. Il s’agit d’une plateforme qui permet de faire de courts messages de moins de 500 caractères. L’application se veut un successeur à Twitter qui a été lâché par la plupart de ses annonceurs, le soi-disant virage idéologique pris depuis l’arrivée d’Elon Musk ne plaisant apparemment pas à une certaine bien-pensance.

Threads innove en proposant de l’audio. Une fonctionnalité qui permet à quiconque de communiquer facilement. Une partie de la jeunesse française qui a déjà installé l’application utilise l’audio. Certains de façon intelligente, alors que pour d’autres cela offre depuis quelques jours un déferlement de vulgarité digne des plus grandes heures des pétomanes…

L’installation de Threads est initialement liée au compte Instagram. Elle est désormais indépendante à la demande des autorités européennes. Threads permet toutefois aux créateurs de contenus de récupérer les gens qui les suivent sur Instagram automatiquement sur Threads. Cela évite donc aux gros créateurs de devoir “fabriquer” une nouvelle base de fans et leur offre automatiquement un noyau de suiveurs. Cette astuce permet d’assurer un succès immédiat à la plateforme et évite aux créateurs de contenus de diffuser des messages dans le vide. L’effet pervers de cette décision est que cela retarde l’émergence de nouveaux créateurs de contenus. Mais, cela ne doit pas être le souci principal de Méta !

Encore une victoire des amnésiques ?

Pour le moment, la plateforme est préservée de la publicité. Mais on a du mal à croire que cela dure. Méta n’est pas réputé pour sa philanthropie ! La société profite des oppositions politiques actuelles vis-à-vis de Twitter pour proposer une pâle copie aseptisée. Les utilisateurs saluent l’absence de publicité, mais cela ne durera pas. Demain, elle pourrait rafler ses annonceurs qui désertent Twitter.

La désaffection d’une partie du public pour Facebook semble bien loin. Les scandales autour de Facebook, tel que l’emblématique affaire “Cambridge Analytica” paraissent oubliés. Pour rappel, la société Cambridge Analytica avait utilisé les données personnelles de millions d’utilisateurs de Facebook sans leur consentement pour influencer des campagnes politiques. Cela avait alors suscité des préoccupations légitimes sur la confidentialité et la manipulation des données à des fins politiques et mercantiles. Visiblement, tout est désormais oublié pour Méta. Le progressisme affiché par Zuckerberg tranche avec certaines positions de son rival, le fantasque Elon Musk. 

Boycott de Twitter : gage de réussite de Threads ?

Un mouvement de boycott de Twitter se met en place depuis quelques mois. Anne Hidalgo, par exemple, avait récemment annoncé son retrait de la plateforme. Elle est déjà sur Threads. Cet exemple est assez représentatif d’une gauche qui à court d’arguments quitte Twitter en se rangeant derrière de prétendus motifs idéologiques.

Threads qui était déjà disponible aux États-Unis depuis quelques mois, a fait gagner quelques dizaines de milliards de capitalisation boursière à sa maison mère. Une bonne nouvelle pour Meta dont les décisions de miser sur le métavers n’est pas compris par les marchés. Facebook a en effet beaucoup parié sur le Métavers, délaissant d’autres technologies, tel que l’IA et à bien besoin d’un succès commercial pour rassurer ses actionnaires.

Threads compte près de 300 millions d’utilisateurs dont 1% sont situés en Europe. Un chiffre important après une semaine de présence sur le vieux continent. Il est toutefois encore trop tôt pour se prononcer sur le succès à long terme de la plateforme. La digitalisation des rapports se poursuit, concentré par un petit nombre d’acteurs.

Jean Ernice

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