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Des lieux où souffle l’esprit : 1924- 2024, la colline inspirée !

Comme un fanal au bout de la jetée, voici la tour de pierre… Elle surmonte parfois au dessus des nuages, nos diamants, notre or, nos images et nos délices… lorraines. Si je versifie à l’instar de l’ami « Tournebroche », ce que bien des lecteurs auront décelé, j’aurais pu m’adosser à Charles Péguy pour illustrer l’empreinte de ce paysage presque mystique, et d’ailleurs je vais le faire, en citant : « Étoile de la mer voici la lourde nappe / Et la profonde houle et l’océan des blés / Et la mouvante écume et nos greniers comblés, / Voici votre regard sur cette immense chape« .

Nous ne sommes pas en Beauce pourtant, mais dans la plaine des Vosges, c’est à dire la Vôge, pas très loin de la Meuse endormeuse, ni de Domrémy-la-pucelle, c’est à dire dans le Saintois ou le Xaintois, à Saxon-Sion ! Ce nom qui sonne et qui résonne comme celui de Verdun ou même de Verden ! Panache, patrie, mémoire, identité! On y cultive en plus du souvenir, l’orge, le blé, parmi les coquelicots de gueule, le colza d’or et dans nos cœurs le lys, mais aussi la mirabelle, fruit emblématique de la Lorraine. Voyez depuis la-haut ces champs aux aspects si changeants comme le ciel peut l’être, imaginez, si vous le pouvez ces routes sinueuses, surprenantes à chaque détour et ce charme déroutants de calme et de profondeur et de bonheur terrestre.

Cette portion de terre a été chantée justement par Maurice Barrès, que certains chercheurs érudits considèrent comme le précurseur et même l’inventeur du fascisme ou proto-fascisme. Voir l’Israélien Zeev Sternhell danq son Ni droite, ni gauche. L’idéologie fasciste en France (Éditions Complexe. 2000). Voir encore, Pour une approche littéraire du fascisme. Barrès et la hantise du corps fragmenté (https://journals.openedition.org/rief/1433). « Ni droite, ni gauche » a été aussi le slogan de l’Action Française, de la CRC (Contre-réforme Catholique de l’abbé Georges de Nantes) et du Front National old-school.

Acceptons l’héritage pour commencer une année 2024 qui s’annonce pleine de promesses et de dangers, en effectuant un pèlerinage sur les pas de celui qui a défini le concept de « nationalisme » comme étant tout bonnement et tout simplement « la terre et les morts ». Le monument dédié à l’écrivain que la revue « Livr’arbitre » a eu la bonne idée de remettre en premier ordre (nouveau) dans sa dernière parution, représente justement une lanterne des morts. Il a été élevé sur le point culminant du plateau lorrain par un comité dont le président était la maréchal Lyautey. Lors de l’inauguration se pressaient autour de « l’Africain » (référence gardée et non pas révérence gardée envers Benoist-Méchin), le président du Conseil Raymond Poincaré et plus de quinze mille personnes pour une messe en plein air.

Ces dernières se pratiquent encore de temps en temps sur le sanctuaire. Un été, j’y ai entendu des cantiques émanant de haut-parleurs de la basilique Notre-Dame de Sion, dédiée à Marie, sur une enclave où les Romains venaient adorer des déesses latines, succédant selon Wikipédia à un haut-lieu celtique (messe tous les jours à 11 heures, le dimanche à la basilique, en semaine chez les sœurs Clarisses).

Accourez, vous aussi ! Ressourcez-vous ! Les routes sont torses mais pleine de charme campagnard. Munissez-vous de foi, de joie, de sourire, de jeunesse… La colline inspirée vous donnera la force et la confiance dans cette terre qui ne ment jamais. Etre et durer ! Bonne année 2024 !

Franck Nicolle

(2 commentaires)

  1. « Comme un fanal au bout de la jetée, voici la tour de pierre… Elle surmonte parfois au dessus des nuages, nos diamants, notre or, nos images »
    Ca, c’est extrait des poèmes de Fresnes, de Robert Brasillach… Ce serait bien de le signaler aussi…

    Paysage

    Voici nos biens qui surgissent des brumes
    Voici Paris dans la nuit qui s’allume,
    Voici la ville où dorment nos trésors,
    Tout est caché derrière les barreaux.
    Les arbres roux sont ceux du parc de Sceaux
    Ceux que l’on aime y respirent encore.

    Comme un signal au bout de la jetée,
    Comme un fanal sur le phare agité,
    Voici la Tour, grande fille de fer,
    Elle surmonte au-dessus des nuages
    Nos diamants, notre or, et nos images,
    Les cargaisons englouties depuis hier.

    Ô ma jeunesse, au fond de ce brouillard,
    Reviendras-tu, avant qu’il soit trop tard,
    Pour conjurer les tempêtes encor ?
    Ce n’est qu’à toi que je crois et confie
    En cet automne où court sans fin la pluie,
    Mon pauvre cœur menacé par la mort.

  2. F. Nicolle cite Brasillach dès le premier paragraphe en se référant à « l’ami Tournebroche », pseudo du jeune Robert s’essayant à 16 ans à la critique littéraire et y faisant déjà merveille. Franck est tellement nourri de Brasillach qu’il s’imagine que tout le monde est aussi ferré que lui sur l’auteur des « Sept couleurs ».
    Merci en tout cas à Sophie pour son commentaire qui nous permet de relire le beau poème de R.B.

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