Manouchian

La pantomime du Panthéon

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers dans la pluie parisienne — responsables politiques mâles et femelles, acteurs en bout de course ou en mal de notoriété, jeunes komsomols version société multiculturelle ou militaires assignés à commémoration et à port de cercueils — à jouer les idiots utiles d’Emmanuel Macron. Lui, qui cherche par tous les moyens à redorer son blason présidentiel à quelques mois d’une élection casse-gueule, a cru bon de faire rentrer au Panthéon les terroristes et les tueurs de la FTP-MOI, histoire de continuer à véhiculer la légende de l’héroïsation résistantialiste concoctée par Aragon et les sbires communistes dans les années cinquante et surtout de drainer vers son parti fantôme les voix des Français de papier ou de « préférence », nouveau vocable apparu dans le paysage.

Sage comme une image et encore tout surpris de sa promotion soudaine — il est vrai que le camarade Mélenchon n’est plus très sortable et ne peut se prévaloir d’avoir un quotidien à sa solde, en l’occurrence L’Humanité sous perfusion permanente depuis des décennies —Fabien Roussel faisait le paon , à une portée d’arbalète de Gabriel Attal et de Brigitte Macron, avec sa gueule de premier communiant propre sur lui.

Démagogie tous azimuts

Bonne élève et désireuse de figurer dans les petits papiers d’un Président et de ses collègues ralliés qu’elle avait pourtant voués aux gémonies en les traitant de « traîtres de droite et de gauche », Rachida Dati a eu le toupet d’apparaître dans une vidéo chantant les louanges des terroristes devenus agneaux de la République. Portant un chemisier virginal digne d’une pensionnaire de Stanislas, elle pousse la chansonnette en déclamant, accompagnée au piano par le compositeur André Manoukian qui joue les experts en musique orientale sur France-Inter, que la panthéonisation du couple Manouchian et de leurs sbires est un « hommage national à tous ces étrangers, tous ces Français qui ont donné leur vie pour la France ». Tant pis s’ils ont eu des centaines de morts à leur actif, en particulier les otages exécutés en représailles aux attentats des FTP-MOI.Rachida Dati avait déjà annoncé la couleur en choisissant le Musée de l’Immigration pour présenter sa feuille de route culturelle et, quelques jours plus tard, en s’agitant, dans une lointaine banlieue, au côté des rappeurs Tajc et Dadju et en proclamant que « sans bruits il n’y a pas de culture ».

D’autres « morts de février »

Continuons dans le mauvais goût… Alors qu’il avait eu le courage en 2018 de donner à un lycée des Pays de la Loire le nom de Honoré d’Estienne d’Orves, qui fut un des premiers résistants de droite à l’invasion de notre pays alors que les cocos français respectaient la signature du pacte germano-soviétique, Bruno Retailleau a mélangé les genres en déclarant que « d’Estienne d’Orves à Manouchian, les combattants de la liberté étaient d’origine et de conviction différentes, mais unis dans l’amour de la France ». Quant au Rassemblement national, muet comme une carpe depuis que Macron a choisi les colonnes de l’Humanité pour affirmer que Marine Le Pen n’était pas la bienvenue au Panthéon, ses responsables auraient pu s’abstenir de participer à cette macabre célébration . Ils auraient pu surtout rappeler les noms de tous ceux, près d’une quarantaine (1), de Michel de Camaret au Colonel Horace Savelli en passant par les généraux Valette d’Osia, et Quélennec, Alexis Arette, le commandant Ressicaud, Robert Hemmerdinger, Jean-Baptiste Biaggi, faits après la guerre compagnons de la Libération, médaillés de la Résistance ou Juste parmi les Justes comme Rolande Birgy, « béret bleu » pour ses amis et fidèles de Saint Nicolas du Chardonnet.

«Ça me fait plaisir de voir l’extrême droite à genoux devant la résistance communiste. Ça me plaît », s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon, ravi de constater que le RN était tombé dans la gueule du loup. Dommage pour tous les camarades nationalistes qui, eux, sont tombés sous les coups des bolchéviks depuis plus d’un siècle en France et ailleurs.

Et que dire des propos de Macron qui a , une fois de plus, falsifié l’histoire, en affirmant que « c’est après les manifestations des ligues fascistes, le 6 février 1934, que Missak Manouchian « embrasse l’idéal communiste, convaincu que jamais en France on n’a pu impunément séparer République et Révolution » ? Il oublie simplement que les manifestants d’alors, et donc ces « morts de février» 1934 auxquels Brasilach fusillé onze ans plus tard rendait un si bel hommage dans ses Poèmes de Fresnes, étaient, pour la plupart d’anciens Poilus de 14/18 , des maurrassiens germanophobes ou des patriotes à l’image des Croix de Feu dont le chef, le colonel François de La Rocque, mourut des suites de sa captivité au cours de laquelle il fut injustement traité.

Poutine, le grand absent

Les services du protocole élyséen et Stéphane Séjourné ont finalement commis une énorme bourde en omettant d’inviter à cette sacralisation du communisme stalinien le camarade Poutine. Sûr qu’il aurait adoré la cérémonie avec toutes ces scènes de genre, le Chant des Partisans, L’Internationale, la déclamation du poème d’Aragon et tout ce qui tenait d’une grande fête bolchévique en plein Paris et alors que Macron n’a pas de mots assez durs pour critiquer celui qui, fier dans ses bottes, tient tête à une Europe cornaquée par le vieillard débile de Washington. Il aurait surtout pu demander des droits d’auteur à Macron qui, comme le maître du Kremlin, voit des nazis partout et emploie ce terme à tort et à travers.

Cette cérémonie de panthéonisation de luxe organisée pour des apatrides fusillés il y a quatre-vingts ans faisait penser au décorum de la commémoration de la Révolution d’Octobre sur la Place Rouge à Moscou. En moins grandiose cependant. Il manquait la neige et le mausolée de Lénine.

Françoise Monestier

(6 commentaires)

  1. Merci madame Monestier pour cet excellent article. Macron a osé l’indicible en mettant en valeur les communistes dans le journal L’humanité alors que ces derniers ont trahi la France du pacte germano soviétique le 23 août 1939 au 22 juin 1941. Ensuite par des attentats individuels ils ont surtout défendu l’union soviétique totalitaire leur vraie patrie. Bernard Carayon maire de Lavaur a fustigé l’attitude de Macron en indiquant qu’il n’avait visiblement pas lu ni Raymond Aron ni Boris Souvarine ni Soljenitsyne. Il n’a visiblement pas lu non plus ni Stephane Courtois ni Thierry Wolton ni François Furet ni Philippe Robrieux. Bref on a un Président ignare mais dangereux et méchant. C’est souvent lié

    1. Merci cher ami pour ces compliments. Macron falsifie l’histoire en faisant l’eloge du communisme et de ses centaines de millions de morts pour imposer son mondialisme. Ni trust ni Soviet !

  2. Merci à Françoise Monestier de rétablir la vérité historique. Il semble que les dirigeants actuels du RN n’aient pas lu non plus Aron, Souvarine, ni Soljenitsyne. À moins que leur pitoyable participation à ce grand « raout » stalinien ne soit le signe supplémentaire de leur volonté flagrante d’être « adoubés » par les gardiens idéologiques du système…

  3.  » militaires assignés à commémoration et à port de cercueils » : Effectivement, comme si la Légion n’avait pas autre chose à faire .
    Ils sont morts en France mais pas pour la France .Ils sont morts pour l’avènement du communisme .

  4. Merci beaucoup pour cet admirable article qui remet les pendules à l’heure . Pour Marine elle n’a pas le choix .

  5. Manoukian ne serait pas entré en résistance si Hitler n’avait rompu la pacte Germano-soviétique.

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