Dans les faits-divers plus ignobles les uns que les autres, l’échelle de l’horreur est grande et chacun s’indigne comme il le ressent lorsqu’on rapporte des violences, mentales ou physiques, accompagnées d’actes de tortures ou d’humiliations. Et parmi les plus ignobles de celles-ci, il y a le viol évidemment…
Les chiffres incroyables de leurs recensions pour la France soulèvent les cœurs les mieux accrochés : « Près de 84 000 victimes de violences sexuelles ont été recensées sur l’année [2023], un chiffre en augmentation de 6 % par rapport à 2022 (…) C’est ce qui ressort d’un rapport du service de statistiques du ministère de l’Intérieur publié jeudi 7 mars 2024 », rapporte Ouest-france.
À Courbevoie, courant de ce mois de juin, un viol a soulevé à juste titre l’indignation. Parce que la victime est une fillette de 12 ans ? Parce que ses trois tourmenteurs sont du même âge ?
Pas seulement… À entendre les commentaires dans les médias, de la part des journalistes tout autant que de leurs invités, ce serait surtout parce que l’un des violeurs, son ex-petit ami, lui a reproché de lui avoir « caché sa confession juive » – la police ayant de plus découvert dans son téléphone « des propos et images antisémites, notamment un cliché sur lequel on voit un drapeau israélien brûlé » – et qu’un de ses complices a, lui, indiqué que leur victime « aurait tenu des propos négatifs à propos de la Palestine. »
Aussi, dans une tribune du JDD, la journaliste Noémie Halioua insiste pour ceux qui n’aurait pas compris le « sens » de cette agression : « Le viol à caractère antisémite d’une fille de 12 ans à Courbevoie est un acte de guerre idéologique visant à humilier et détruire symboliquement la communauté juive. »
Que cette ignominie ait fait basculer dans un cauchemar la vie de cette malheureuse, comme l’a déclaré l’avocate de sa famille Muriel Ouaknine-Melki, qui pourrait en douter ? Mais que sa judaïté soit la seule ou même principale cause du mauvais sort qui a été le sien, on peut néanmoins en douter.
Son ex-petit ami et ses complices, par vengeance et immoralité, n’ont-ils pas voulu, sans doute et plus sûrement, se donner simplement bonne conscience en justifiant leur dépravation sous l’angle des origines de leur proie ?
Rappelons que tout violeur justifie en général son abjection par une évidence qui n’échappent qu’aux autres : sa victime méritait son sort – ô combien ! – puisque c’était une putain, une allumeuse, une ci-, une-ça…
Remarquons également que sur l’origine du trio de salopards, étrangement, pas un mot n’a été dit ! Par personne ! Pas même une allusion ! Probablement pour ne pas jeter de discrimination sur leur origine bretonne, auvergnate, vendéenne, basque, corse ou alsacienne ?
Oui, sans doute…
Philippe Randa