Après l’affiche à connotation antisémite de LFI inspirée des travaux érudits de Joseph Goebbels, voici le visuel numérique réalisé par la députée Ecologiste et pro-Mélenchon Alma Dufour : on y voit les portraits de Marine Le Pen, Bruno Retailleau et Pascal Praud, avec ce slogan : « Faites partir des racistes et les fascistes ». Dorénavant le qualificatif de « fasciste » concerne donc toutes les variétés d’hostilité ou de prise de distance par rapport aux idées de l’extrême gauche, tandis que le qualificatif de « raciste » se restreint, lui, aux partis et personnalités qui ne militent pas pour l’éradication de « l’entité sioniste » des terres proche-orientales.
Dans l’Indre, c’est le terme « d’extrême droite » qui connait une extension de son domaine de qualification. Dans le cadre des polémiques qui agitent et divisent, au grand jour, l’extrême gauche locale, L «F» I et PC « F » s’accusent mutuellement de dérives politiques. Mais la palme est incontestablement revenue aux « insoumis », qui décrivent désormais Fabien Roussel, le secrétaire national du PC, comme « un relais de l’extrême droite », ceci dans les colonnes de la Nouvelle République, le quotidien (de gauche, bien entendu) monopolistique local.
Il est vrai que Fabien Roussel avait avoué, dans un passé récent, consommer de la viande, ce qui ne plaisait pas aux écologistes locaux, d’autant qu’il avait reconnu y prendre du plaisir, ce qui aggravait son cas. L’évolution vers l’extrême droite était donc déjà palpable !
« Faites partir les racistes et les fascistes »
Et voici maintenant que Roussel s’en prend indirectement au responsable mélenchoniste du Bas-Berry, Laurent Joyeux (joyeux comme le Goulag et Dachau réunis),qui est accessoirement le suppléant du député LFI Léaumont, au motif que ce dernier n’a pas condamné l’affiche qui représentait Hanouna en caricature de juif.
Apparemment La « France » Insoumise fait sienne la formule de mobilisation de l’extrême gauche pour ce samedi 22 mars : « Samedi, faites partir les racistes et les fascistes ! Qu’elle (l’extrême droite ?) soit au RN, au gouvernement, dans les médias, à l’Assemblée ».
Il y a donc désormais deux extrêmes gauches, de plus en plus inconciliables, celle de L « F » I et celle du P « C » F. Ces extrêmes gauches évoluent dans des directions de plus en plus opposées. Historiquement les « dérives » à l’extrême gauche ont produit le meilleur ou le pire. Reste donc à savoir comment chacun de ces courants va évoluer.
Roussel avait été accusé par Mélenchon et Chikirou (sa « collaboratrice », si l’on peut dire) d’une évolution à la Jacques Doriot. Aujourd’hui n’est-ce pas plutôt Mélenchon qui pourrait être traité de doriotiste ? Certes L« F »I cache de moins en moins son antisémisme, alors que le PPF, jusqu’à la guerre, ne l’était pas.
Quant à Roussel, il est difficile de dire jusqu’où ira sa déstalinisation. Une évolution façon Auguste Lecoeur ou façon Annie Kriegel ? Vers la gauche non communiste ou vers la droite ? Mais tant qu’il conservera ce qualificatif de « communiste », son parti trainera derrière lui l’odeur immonde des charniers bolcheviques et de leurs cent millions de victimes, d’autant que le mea culpa complet et irréversible reste à faire, comme l’a encore récemment rappelé Michel Festivi dans son livre-synthèse : La désinformation autour du Parti communiste « français » (1)
Francis Bergeron
(1) Dualpha, 2024
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