Iran

Trump recyclé en gendarme du monde

Comment croire une seconde que les attaques menées contre l’Iran par l’Israël puis les États-Unis n’étaient pas concertées et préparées de longue date, dans un mépris absolu du « droit international », délibérément violé ? Certes, si vis pacem para bellum, mais l’Iran ne menaçait pas (ni même n’était en état de menacer) ses agresseurs.

« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient »

C’est le 13 juin que Benyamin Netanyahou lance son « opération préventive » consistant à décapiter la hiérarchie militaire persane avec l’assassinat des principaux chefs de l’armée mais aussi des Gardiens de la révolution, cette armée bis, et le bombardement intensif des sites militaires, stratégiques et nucléaires. Et c’est dans la nuit du 21 au 22 juin que l’US Air Force finit le travail en faisant massivement pilonner par ses bombardiers furtifs B-2 Spirit les bases nucléaires d’Ispahan, et surtout de Fordo, « totalement anéanties » selon Trump.

Le blitz semble réussi comme s’en est félicité le Premier ministre israélien avec un parfait cynisme. Mais qui pourra se fier désormais aux promesses du président américain ? Le 18 juin encore, il assurait en effet se donner « deux semaines » pour résoudre la crise et ramener la paix au Moyen-Orient alors qu’à l’évidence, tous les ordres avaient été donnés, que toute l’offensive était au point, que pas un bouton de guêtre de manquait. La surprise est sans doute la clé de toute guerre gagnée. Mais, justement, l’Iran n’agressait pas autrement qu’en discours le Grand Satan américain.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’inflation augmente, plusieurs de ses projets mirifiques ont échoué, soit qu’ils aient été retoqués par les juges, soit qu’il les ait lui-même mis en sommeil. Clé de son élection, son accord avec le magnat Elon Musk a volé en éclats, sa priorité mise sur le golf plutôt que sur la politique a choqué nombre de ses électeurs déjà déconcertés par sa désinvolture et ses revirements. A-t-il voulu comme tant de ses prédécesseurs, en commençant par Roosevelt, redorer son blason en se posant en gendarme du monde ?

L’inquiétant retour des « neo-cons »

Un comble pour celui qui avait fait de la doctrine Monroe et donc de l’isolationnisme son credo. Mais, apparemment, les lobbys et notamment l’AIPAC si puissant au Capitole ont eu raison de sa prudence — et de ses engagements. Comme le redoutait Tucker Carlson, tête pensante du mouvement MAGA, « les forces bellicistes de l’État profond » ont gagné, ainsi que Netanyahou, qui a donc réussi à « entraîner les Etats-Unis dans la guerre » (1).

L’ennui avec les guerres, c’est que l’on sait quand elles commencent, jamais (et surtout sous quelles formes) elles finissent. L’ont appris à leurs dépens, et au prix de la vie de centaines de Gis, les présidents républicains Bush père puis Bush fils, entraînés dans les guerres contre l’Irak par la clique des trotskistes William Kristol, Norman Podhoretz, Nathan Glazer, Elliot Abrams, Carl Gershman, Paul Kogan ou Paul Wolfowitz (l’inventeur de l’« arsenal de destruction massive » attribué à Saddam Hussein et censé justifier l’intervention militaire puis l’exécution du raïs) reconvertis en « neo-conservervatives » ou « neo-cons » et impeccables patriotes. On les croyait morts ou à la retraite, ils ont repris du service pour le MIGA — Make Israel Greater Again.

Camille GALIC

  1. https://nouveaupresent.fr/2025/06/18/iran-israel-quirions-nous-faire-dans-cette-galere/

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