Toulon

A Toulon, Hubert Falco a plombé la Droite

Ex député du Var (1988-1995), ex sénateur ( 1995-2017), ex-président du conseil général (1994-2002) et secrétaire d’état à trois reprises sous Chirac puis Sarkozy… Le C.V. d’Hubert Falco a longtemps été une succession continue de victoires électorales. Cette success story s’est brutalement interrompue en 2023 avec sa condamnation à 3 ans de prison avec sursis (1) et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour recel de détournement de fonds publics.

Nonobstant, l’ ex maire de Toulon (2001-2023), n’a pas renoncé à jouer un rôle dans la précampagne des municipales. Distribuant  fatwas ou bons points aux candidats, soutenant les uns, lâchant les autres,  il continue de tirer les ficelles de la vie politique locale. Avec pour premier résultat tangible  avoir réussi à diviser la droite toulonnaise en deux camps ennemis. 

Après Josée Massi, Michel Bonnus

Pour lui succéder, déchu de ses mandats Falco avait adoubé Josée Massi dont il avait fait sa première adjointe. Celle-ci manifestant sa volonté d’être candidate en 2026 , en juin il lui avait officiellement apporté son soutien. C’était dans la nature des choses. Personne ne s‘en étonna . Mais, en septembre , l’été portant conseil, Falco ne soutenait déjà plus Josée Massi . Il soutenait  Michel Bonnus, sénateur L.R. candidat autodéclaré à la mairie de Toulon . Connaîtra-t-on un jour les raisons profondes de cette trahison  ? Saura-t-on  à quelles pressions Falco a cédé ? La presse  s’interroge. Les  loges  se divisent.  Des élus se demandent s’ils ont fait le bon choix. Les bulles qui crèvent à la surface des eaux du grand port de guerre du Levant  indiquent qu’au fond de la rade quelque chose est en train de pourrir.  A Toulon, on avait oublié qu’après avoir soutenu F. Fillon, Falco s’était un matin réveillé macroniste.

 Piquée au vif, Josée Massi n’a pas apprécié d’être publiquement rabaissée  par celui envers qui elle avait toujours fait preuve d’une  loyauté désintéressée.  Les femmes bafouées font souvent preuve d’une pugnacité que certains hommes politiques leur envient. Très présente en ville comme sur les réseaux sociaux  on ne sait pas si elle maintient sa candidature mais forte du soutien d’une vingtaine d’adjoints et de  conseillers municipaux ( sur cinquante ) elle bénéficie en ville d’un regain de popularité. Les sondages ( non officiels ) qui circulent  la gratifient déjà d’une cote de popularité supérieure à Bonnus.  Etre ou ne pas être candidat ? De toute part des voix s’élèvent qui la pressent de franchir le Rubicon. Si l’on en croit la rumeur elle aurait sollicité un prêt bancaire. C’est un signe… 

Détestation du Rassemblement National

En attendant, dans chaque camp des amis de vingt ans  ne se parlent plus. Geneviève Lévy (U.M.P. puis L.R) a longtemps été députée du Var  (2002 – 2022) Ex première adjointe de Hubert Falco, aux élections législatives de  2022 et 2024, elle était la suppléante de Yannick Chenevard (  député Ensemble ! majorité présidentielle). Aujourd’hui  Chenevard roule pour Bonnus mais Geneviève Lévy fait partie de la garde rapprochée de Josée Massi qu’elle pousse à  se présenter contre Bonnus. Leur commune détestation du Rassemblement National ne suffit plus à  rapprocher le député et sa suppléante. Ces deux là ne partiront pas en vacances ensemble. C’est dire la profondeur de leur désaccord .

Tous les regards se portent maintenant sur Laure Lavalette, la candidate  non encore déclarée du Rassemblement national. De mystérieux sondages la donnent  gagnante mais la presse reste muette sur les scores respectifs de Michel Bonnus et (éventuellement) Josée Massi.  Pourquoi tant de pudeur ?

Annette Blaunac

1.      Portée à 18 mois d’emprisonnement avec sursis par la cour d’appel cette peine a ensuite été confirmée par la cour de cassation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *