Le 9 mai, juste avant l’ouverture du festival de Cannes, une bombe éclatait, éclipsant tous les missiles tombant sur l’Ukraine — et ailleurs. La comédienne Adèle Haenel, qui n’a pas tourné depuis 2021 (ceci explique sans doute cela) prenait sa retraite anticipée, annonçant théâtralement dans dans Télérama : « J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est. »
Sus aux agresseurs sexuels ? Pas à tous
Bien dit ! Immédiatement relayée par tous nos médias, cette importantissime nouvelle faisait les gros titres de la presse mondiale qui saluait l’héroïsme et la détermination de la nouvelle championne du woke world.
Le même jour, deux squatters enfin expulsés d’un local municipal de La Courneuve en Seine-Saint-Denis et bien décidés à se venger, tentaient sans succès de réinvestir le bâtiment et, par représailles, s’introduisaient dans une dépendance où avait été relogée par la mairie une femme de 83 ans souffrant de handicaps physiques et mentaux. Une victime idéale qu’ils brutalisaient et violaient avant de l’abandonner sur place, où elle fut trouvée le lendemain sanguinolente et hagarde par l’aide-soignante venue la visiter et qui la fit immédiatement hospitaliser dans un état grave.
Est-il besoin de préciser, puisque vous l’avez-vous-même constaté, que ce drame sordide a été pratiquement occulté, à l’inverse de l’adieu au cinéma déclamé par l’ennemie des agresseurs sexuels ? Il est vrai que celle-ci a tout pour plaire à la medioclatura. Ayant fait ses premières armes à gauche en défilant, lycéenne, contre la loi Fillon sur le Contrat premier emploi, Adèle Haenel fut une fidèle des « Nuits debout » place de la République, un soutien des zadistes de Notre-Dame des Landes puis de la famille d’Adama Traoré avec laquelle elle manifesta « contre les violences policières » sur d’innocents immigrés. Elle soutint également Sandrine Rousseau lors de la primaire présidentielle de l’écologie en 2021 puis, l’année suivante, le trotskiste Anesse Kazib, fondateur du parti Révolution permanente avec lequel elle appela en 2023 aux grèves reconductibles contre la réforme des retraites. Si l’on ajoute qu’en dépit de ces multiples engagements, la ci-devant comédienne a trouvé le temps de faire son coming out saphique, on conviendra qu’elle coche toutes les cases de la bien-pensance.
Au regard d’une telle héroïne, l’infortunée octogénaire de La Courneuve ne fait évidemment pas le poids (médiatique). D’autant que ses tortionnaires font partie des espèces protégées, aux yeux de Mlle Haenel du moins qui, il y a deux mois, participait à un meeting « Féminisme et antiracisme ». En effet, rapidement identifiés, les violeurs se sont révélés être deux Algériens : Aness B., 29 ans, et Benaouda D., 38 ans, tous deux clandestins, bien connus des services de police selon la formule consacrée, et soumis depuis quelque temps déjà à une obligation de quitter le territoire. L’une de ces innombrables OQTF que le pouvoir-qui-ne-recule-pas est incapable de faire exécuter.
On comprend donc son embarras et celui de l’Intelligentsia devant un nouveau drame illustrant avec éclat l’incompatibilité radicale, quoi qu’en pense Haenel, entre « féminisme et antiracisme ».
Camille Galic
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Interrogée le 30 mai sur BFMTV, Marion Maréchal Le Pen a donné comme exemple de la « décivilisation » dénoncée (verbalement) par Macron le calvaire infligée à une handicapée mentale et physique de 83 ans par deux clandestins algériens frappés d’une Obligation de quitter le territoire, qui ont violenté et violé l’octogénaire. Marion a reproché à la presse d’avoir occulté ce fait divers, qui est en réalité un fait de société — plurielle. Pourtant, j’avais lu quelque part cette affaire sordide et j’ai fait des recherches. C’est le Nouveau Présent qui, dès le 21 mai, m’avait informée en consacrant un article à la malheureuse victime, ignorée des associations féministes.
Merci et honneur à vous !