Le premier juin, le scénario d’un défaut de paiement des États-Unis est redouté, en raison des désaccords entre les Républicains et les Démocrates à la chambre des représentants.
L’état américain incapable de payer ses factures ?
Des négociations se déroulent en vue de faire relever le plafond de la dette fédérale qui s’élève à plus de 31000 milliards de dollars (15 000 milliards de dollars en 2011). En bonne logique le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, et ne peut donc plus honorer ses paiements Ce plafond de la dette a été relevé 78 fois depuis 1960.
Imaginez l’Etat américain incapable de payer ses factures ses fonctionnaires, la guerre en Ukraine et tant d’autres choses… Déjà pour continuer à honorer les engagements financiers, le Trésor a cessé les versements à des fonds de retraite et de prestations de santé ou d’invalidité des agents publics. Cauchemar pour les Américains, rêve pour le monde ?
Que faire en cas d’échec des négociations ?
Le risque est en effet que les négociations n’aboutissent pas. Dans ce cas l’état profond et l’administration Biden font valoir le 14ème amendement de la constitution qui en son article 4 indique « que la validité de la dette publique ne peut être remise en question » .On notera le flou juridique de cette formulation. Le Wall street journal, qui parvient parfois à échapper au politiquement correct, rappelle que le pouvoir d’augmenter la dette n’appartient qu’au Congrès ( article 1). Et si la dette est colossale le déficit budgétaire ne l’est pas moins à 1 400 milliards de dollars en 2023. Il devrait ensuite atteindre, en moyenne, 2 000 milliards de dollars par an sur la période 2024-2033.
A l’heure où nous écrivons ces lignes nul ne connaît l’issue de cette négociation, gageons néanmoins que l’état Américain saura ,une fois encore se tirer de ce mauvais pas, qui demeure malgré tout un signe d’affaiblissement de la puissance US.
Qui paye la dette américaine ?
Mais, in fine, qui paiera la dette américaine ? Les autres pays du monde, via le privilège abusif du dollar comme monnaie des transactions commerciales. Ainsi, par exemple, la France en raison des sanctions contre la Russie doit importer des USA ses hydrocarbures qu’elle paye en dollars et non en euros, tandis que les clients des banques européennes en difficulté (Crédit Suisse, Deutsch Bank) pratiquent un bank run discret vers le dollar. La dédollarisation est certes en route dans le monde mais papy dollar fait de la résistance. Le 4 avril 1792, une loi fait du dollar la monnaie officielle des États-Unis à l’initiative d’Alexander Hamilton, secrétaire du Trésor sous la présidence de George Washington).
Enfin il y aura toujours le secours de la Fed qui en dépit des hausses de taux d’intérêts pour lutter contre l’inflation, aura recours au QE (facilités monétaires traduire :planche à billet) tant il est vrai que désormais la monnaie n’a plus aucun rapport avec la réalité de la production économique mais qu’elle est devenue un instrument discrétionnaire de l’Etat, comme du temps de la défunte union soviétique.
Olivier Pichon
Cher Olivier, vous n’expliquez pas que la décision d’émettre de nouveaux bons du Trésor est une obligation qui est voulue par la Banque Federal Privée des Banquiers US, la FED. Afin de permettre à la FED d’accorder plus de nouveaux crédits bancaires ( = création de monnaie ) il est nécessaire que des capitaux viennent se placer auprès du Trésor US pour éviter le déséquilibre entre offre et demande de dollars, ou plutôt l’externaliser en dehors de la sphère bancaire privée. Et si possible avec des capitaux étrangers.
Vous devriez expliquer le fonctionnement de cette ( fausse ) monnaie.