Merci Darmanin. Darmanin a superbement assuré la promotion de l’Action française, en interdisant son dépôt de gerbe traditionnel, au pied de la statue de Jeanne d’Arc, à Paris, ainsi qu’un colloque qui devait se tenir à l’espace Charenton dans le 12e.
In extremis, par référé, l’Action française a obtenu la nullité de ces atteintes à la liberté de manifester et à la liberté de réunion. Du même coup, ces deux initiatives ont été couronnées de succès et ont donc fait l’objet d’une couverture médiatique inespérée. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu un défilé de Jeanne d’Arc 100% Action française réunissant autant de jeunes militants. Merci Darmanin !
Le ministre de l’Intérieur a-t-il été proche de l’AF, il y a une quinzaine d’années ? En 2008, il avait en effet signé quelques articles dans Politique Magazine, revue proche de l’AF. Sans doute est-ce pour modifier son image trop « droitiste » qu’il s’en est pris avec tant de mauvaise foi et d’incompétence à ceux qui perpétuent les combats initiés, il y a 125 ans, par Charles Maurras.
Mais l’Action française se veut avant tout une « école de pensée », et son objectif était et reste d’effectuer un « réforme intellectuelle et morale », mais probablement pas d’entreprendre une nouvelle « marche sur Rome » ou sur le Capitole.
Et les manifestations d’Action française de la semaine dernière, interdites puis autorisées, étaient également assez éloignées, sur la forme comme sur le fond, de la manifestation légèrement provocatrice du 9 mai, à la mémoire du jeune Sébastien Deyzieu.
Il était donc logique que les tribunaux désavouent le ministre.
Mais puisque l’AF a pu grâce à cela, bénéficier d’une spectaculaire mise en lumière, profitons-en pour rappeler l’existence du Bien commun, revue mensuelle de 48 pages, qui parait depuis 5 ans, dans la continuité des publications maurrassiennes (10 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris), dans laquelle on retrouve entre autres un « bloc-note politique » de Christine Boutin, une « chronique » de Rémi Soulié. Le numéro de mai comporte également des entretiens avec le philosophe Rémi Brague et l’essayiste Laurent Ozon.
François Solchaga