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Brèves de Parvis du 10 novembre 2023

• Jean-Pierre Maugendre, dans son (toujours excellent) éditorial de Renaissance Catholique, se propose de « Faire gagner du temps aux évêques et au Saint-Père ! » en posant froidement les éléments de l’actuelle situation de l’Eglise : « les rentrées dans les séminaires diocésains représentent une centaine de personnes alors que les Français accédant aux séminaires où se célèbre la messe traditionnelle ont été 35 (FSSPX : 14, FSSP : 10, ICRSP : 5, IBP : 3, MMD : 3) auxquels on peut ajouter, sous certains aspects, 22 rentrées à la communauté Saint Martin. […] Les difficultés doctrinales que pose la réforme liturgique perdurent et sont, en réalité, de plus en plus apparentes. La réalité incontournable est que les communautés traditionalistes sont parmi les rares espaces de développement et de croissance dans l’Église. […] Les fidèles et les prêtres attachés à la liturgie romaine traditionnelle ne sont pas des chrétiens de seconde zone ou des demeurés qu’il faudrait accompagner, charitablement et patiemment, afin qu’ils reconnaissent enfin les bienfaits du Saint Concile et de la réforme liturgique. Ce sont au contraire des hommes et des femmes assoiffés de Dieu, désireux de Le connaître, de L’aimer et de Le servir en particulier par le biais d’une liturgie digne de Lui, s’épanouissant dans un vrai culte avec sa part de mystère et de beauté transcendante. » et Jean-Pierre Maugendre de conclure : « Nous pourrions ainsi actualiser les célèbres propos du père Doncœur en 1924, en d’autres temps de persécution : “Nous ne trahirons pas ! Nous ne partirons pas !” »

• Nos chers évêques prennent position sur le débat sur l’immigration, le site d’actualités du Vatican nous précise en quel sens : « Concernant le projet de loi sur l’immigration, porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, les évêques tiennent à mettre en garde : “Il importe de résister à la tentation de réduire les questions migratoires à des enjeux sécuritaires, de terrorisme ou de délinquance”écrivent-ils. Pour la conférence épiscopale, il est important de ne pas voir les migrants comme “une menace”, mais de prendre en compte “la dignité des personnes migrantes, leurs talents et leurs souffrances”. La dignité et les souffrances de ceux que l’on force à les « accueillir » semblent passées aux oubliettes. « Si les tensions et les craintes sont légitimes, souligne encore l’épiscopat de France, il faut “garder néanmoins en mémoire les nombreuses situations d’accueil et d’intégration réussies qui ont enrichi notre pays depuis de nombreuses années. Nous devons donc rester encore et toujours sur la ligne de l’inoubliable Bernard Stasi et de ses « chances pour la France ».

La Croix du 8 novembre nous apprend que « Une note du dicastère pour la doctrine de la foi, datée du 31 octobre mais publiée le 8 novembre, affirme qu’il est bien possible de baptiser les personnes ayant changé de sexe ou les enfants d’un couple homosexuel nés par le biais d’une gestation pour autrui. » Mais encore le même document, approuvé par le pape, se prononce également sur la possibilité pour les transsexuels et homosexuels d’être parrains de baptême ou témoins de mariage. Alors que la règle traditionnelle refuse la possibilité du parrainage d’un enfant, ou d’un adulte, dans l’Eglise catholique à toute personne ne respectant pas elle-même les lois du mariage. Quant à sembler approuver sans autre forme de procès la nouvelle marchandisation des corps…

• L’ONG américaine International Christian Concern (ICC) a publié le 2 novembre son rapport concernant les dix pays où elle considère que le sort des chrétiens est le plus préoccupant. Ce rapport mentionne une dizaine de pays. On y trouve le Nigeria et son véritable génocide ; la Corée du Nord, où les chrétiens vivent leur foi en secret et sont vus comme une menace pour le régime et ses dirigeants déifiés ; L’Inde, qui connaît une montée du nationalisme radical et religieux, ciblant principalement les chrétiens et les musulmans via des accusations de blasphème et des lois anti-conversion dans 11 États fédérés ; L’Iran où, selon une étude de 2020, deux millions d’Iraniens se seraient convertis au christianisme, souligne ICC, alors que l’apostasie est sanctionnée par la peine de mort. Depuis la révolution de 1979, des vagues de persécutions ont frappé les Iraniens qui décident de devenir chrétiens ; la Chine, où le Parti communiste chinois ne tolère pas la liberté de religion et où les églises protestantes et catholiques autorisées sont en réalité dirigées par l’État et ne sont que des marionnettes du gouvernement. [voir à ce sujet la bouleversante lettre des catholiques chinois au pape François, https://remnantnewspaper.com/web/index.php/headline-news-around-the-world/item/6880-open-letter-to-pope-francis-from-chinese-faithful] ; le Pakistan, véritable foyer de persécution ; l’Érythrée, le régime le plus répressif d’Afrique ; l’Algérie où pullulent les fermetures d’églises et les arrestations de chrétiens ; L’Indonésie, où les extrémistes musulmans ciblent les minorités religieuses en Indonésie, exploitant les violences des lois sur le blasphème qui intimident et répriment les croyances non islamiques ; et l’Azerbaïdjan, qui a montré son intention de se débarrasser de la culture arménienne, synonyme de christianisme, notamment en détruisant d’importants monuments et églises historiques en Arménie et dans le Haut-Karabagh.

Anne Le Pape

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