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Des lieux où souffle l’esprit : Meinsberg, sur un air de Malbrouck s’en va-t-en-guerre !

Cette chanson très ancienne est trop d’actualité. Elle doit nous mettre en garde… Malbouck s’en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine, ne sait quand reviendra, à Pâques ou à la Trinité ? S’il faut se fier à la comptine, il n’est jamais revenu… Dans la réalité le duc John Churchill de Marlborough qui préparait son plan d’invasion de la France en passant par la vallée de la Moselle avec plus de cent mille hommes d’arme n’est resté que deux semaines sur le territoire français avant de s’en retourner d’où il était venu, à Trèves, la queue entre les jambes, en bon Anglais coué.

Nous étions alors en pleine guerre de succession d’Espagne (1701-1713), quand la perfide Albion et les Provinces-Unies se joignirent à l’Empire, contre la France, seule, face à une Europe coalisée (exemple qui devrait une fois de plus nous faire réfléchir & agir). Le chef de guerre de cette union antifrançaise n’était autre que ce Churchill, encore lui ! Ferdinand Bardamu s’est bien trompé en écrivant que l’Histoire ne repassait pas les plats (de miroton).

Le nom de ce château-fort est plus ou moins bienvenu. Il a été retenu et mis en valeur sous ce chiffre à cause de la popularité du chant militaire que nous connaissons tous, pour son aspect commercial et touristique. Il s’agit en fait du château de « Mensperg » (1429), « Mentzberg » (1594), « Monsburg » (1722), « Mansberg » (1779), ou « Buerg Meinsbersch » en imprononçable francique lorrain, logorrhée gutturale toute proche des fantaisies rauques luxembourgeoises, franciques ripuaires, franciques rhénanes ou de Lorraine, zélandaises, hollandaises et j’en passe mes frais (en allemand « Schloss Meinsberg », c’est quand même plus clair). D’une ruine, les pouvoirs publics ont relevé l’édifice, c’est bien, c’est louable. Ce chantier était le deuxième laboratoire « monuments historiques » de France après le parlement de Bretagne. La cause est d’autant plus méritoire que ce castel est vraiment loin de tout, sauf de son écrin de verdure foisonnant d’arbres en boule ou en pinceaux et de haies chevelues où vivent maints oiseaux dont le héron cendré, échassier au long bec emmanché d’un long cou, hérissons et renards, pies et papillons. Il y a aussi de la vigne tout autour du village de Manderen-Ritzing (les habitants répondent au sobriquet de « Di Manneren Pannlecker », c’est à dire « les lécheurs de poêles de Manderen, en Lothringen Platt).

De Vaucouleurs à Contz-les-Bains, découvrons les liqueurs de Moselle, chantées par le grand Jacques Brel. « Des abords de la cité de Metz, le long du fleuve encore naissant, subsistent et embellissent des îlots viticoles, vestiges émouvants de ce qui fut un grand vignoble sous le Saint Empire romain germanique » (Le grand livre des vins de France. Michel Mastrojanni. Solar. 1982). Les coteaux sont plaisants au regard et la promenade batelière. Le fleuve s’entortille dans ses replis jusqu’à la feue frontière de Schengen, horrible référence, Horresco referens ! Dans ce Pays des Trois Frontières, les vins sont quand même rustiques et secs, les rouges souffrent de verdeur et les blancs d’inspiration.

BlackRock société multinationale américaine spécialisée dans la gestion d’actifs qui à d’ores et déjà acheté les meilleures terres arable d’Ukraine, veut la guerre, son bras armé est l’OTAN qui veut la guerre, son intelligence (MI6) veut la guerre. Aux autres de la faire ! Jusqu’au dernier Ukrainien, jusqu’à la dernière Ukrainienne, et toute cette première jeunesse jetée à l’abattoir.

Halte au feu mon lieutenant ! N’écoutez pas le roitelet Macron, ce fanfaron foireux aux mœurs dissolues, élève de la banque, serviteur du grand capital apatride, de la fortune anonyme et vagabonde, et qui n’a même pas fait son service, ni encore une préparation militaire. Il veut entraîner et conduire à marches forcées la France dans une guerre qui n’est pas la notre, contre l’immense Russie, qui plus est ! Ne se souvient-il pas de la défaite de l’Empereur, ne se souvient-il pas de l’échec du Führer qui aligna jusqu’à deux cents divisions ?

« Tel parle de la guerre et ne sait pas que c’est, je vous jure sur mon âme que c’est un picteux faict, et que maints hommes d’armes et gentils compagnons, y ont perdu la vie et robe et chaperon.»

Pour ce qui est de la petite histoire, mironton, mironton, mirontaine, le miroton culinaire consiste en un restant de bœuf cuit au pot-au-feu que l’on repasse avec un mirepoix d’oignon et de carottes (les Alsaciens préfèrent en faire des Fleischnacka, littéralement, « escargots de viande »). Mais concernant la grande Histoire, il convient de noter que cette guerre susdite à donné naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, les légitimistes s’en souviennent.

Et quand on a demandé au duc d’Anjou s’il prétendait au trône de roi de France, Monseigneur a répondu : « Je ne prétend pas, je suis ! ».

Franck Nicolle.

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