Dans la nuit du 13 au 14 avril 2024, le monde a retenu son souffle alors que l’Iran menait directement une attaque contre Israël depuis son sol, opération baptisée par les mollahs « Promesse honnête ». Cet événement mérite d’être souligné non pas par son ampleur symbolique mais parce que depuis 1979, c’est uniquement par son réseau de groupes terroristes et de milices tissé à l’étranger, dans le monde arabe mais aussi en Occident, en Afrique et en Amérique du Sud, que Téhéran tire les ficelles de son influence régionale et internationale.
C’est donc la première fois que la République islamique lance une attaque contre l’État hébreux depuis son territoire, suite à une série d’éliminations ciblées de hauts responsables des Gardiens de la Révolution en charge des opérations « extérieures » au Liban en Irak, en Syrie et en Palestine, mais aussi de plusieurs chefs militaires au cœur des rouages de ses réseaux islamistes et para militaires. Face à sa perte de crédibilité aux yeux de ses propres militants à travers le Moyen Orient et à une situation interne de plus en plus difficile en dépit de la répression féroce opérée contre les opposants, le régime ne pouvait plus se contenter de gesticulations sans suite et se devait de répliquer sans plus attendre dans des limites acceptables pour les deux antagonistes, ce que l’on appelle pudiquement « les règles d’engagement » et qui ne sont que des accords précis sur les limites acceptables des affrontements devant permettre à chacun de sauver la face vis-à-vis des siens sans pour autant glisser dans une guerre totale. L’opération « Promesse Honnête » en est la parfaite illustration, l’ « ennemi sioniste » ayant été prévenu des détails de l’opération visant une base militaire isolée au milieu du désert du Néguev près de 48 h avant et les images des missiles et drones iraniens survolant le Dôme d’al Aqsa suscitant l’enthousiasme bruyant des allahuakbar locaux. Si l’on ne peut écarter la possibilité d’un dérapage généralisé suite notamment à une possible réplique radicale d’Israël, sachant que plus l’Iran se rapprochera de l’arme nucléaire, plus les Israéliens seront tentés de mener des opérations similaires à Osirak sur son territoire, il demeure plus probable que la véritable guerre continuera d’être menée par proxys interposés, avec en première ligne le Hezbollah libanais, les houthis du Yémen et les milices pro Iran en Irak. Sur le plan médiatique, c’est un cadeau royal que l’Iran a offert à Netanyahu qui passe de « boucher de Gaza » à défenseur « existentiel » d’Israël et qui bénéficie à nouveau d’un large soutien occidental, faisant passer la guerre de Gaza au second plan.
Volonté de déstabilisation régionale
De leur côté, les mollahs ont démontré une fois encore leur grande capacité de déstabilisation régionale et la Jordanie, seul pays arabe à être intervenu militairement pour intercepter des drones et missiles iraniens au-dessus de son territoire, semble avoir bien compris qu’après le Liban déjà phagocyté, elle est la prochaine sur la liste de la République islamique. Durant l’attaque iranienne de samedi soir, l’armée de l’air jordanienne a intercepté et abattu des dizaines de drones qui survolaient son territoire, violant son espace aérien. Pour Riad Kahwaji, directeur de l’Institut du Proche-Orient et du Golfe pour les analyses militaires (Inegma) «Amman n’a fait qu’exercer son droit souverain d’intercepter et de détruire tout avion, drone ou missile traversant son espace aérien face à une infraction de l’Iran, conformément au droit international et la réaction de la Jordanie n’affecte pas sa position à l’égard de Gaza.» Toujours selon cet expert, « L’Iran n’osera cependant pas tirer sur la Jordanie, car il n’est pas dans son intérêt de déclencher un conflit arabo-iranien ». Une analyse partagée par Hamidreza Azizi, chercheur associé au German Institute for International and Security Affairs (SWP) qui souligne que «L’Iran tente d’établir de nouvelles règles de dissuasion vis-à-vis d’Israël, pas d’entrer dans une confrontation (avec la Jordanie) qui retournerait tout le monde arabe contre lui », affirmant cependant que « certains signes montrent que Téhéran pourrait toutefois tenter de provoquer une instabilité ou une contestation intérieure en Jordanie », façon pudique d’évoquer un coup d’Etat. Selon l’ancien brigadier des renseignements jordanien Saoud al-Sharafat, « une telle déstabilisation pourrait transformer la région en une nouvelle zone de guerre par procuration iranienne, semblable à celle du sud du Liban entre le Hezbollah et Israël, et au Yémen entre les houthis et les forces de la coalition dirigée par les États-Unis. » Forte de l’unité de ses tribus arabes bédouines, en interceptant des drones iraniens au-dessus de son territoire, la Jordanie a démontré une volonté sans faille de préserver sa souveraineté et a envoyé un message clair à l’Iran selon lequel elle n’acceptera aucune politique susceptible de déstabiliser son territoire et de menacer sa sécurité nationale. Dans cette même veine, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré dimanche que son pays « prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder sa sécurité et sa souveraineté et empêchera toute menace à la sécurité de sa population ».
Sophie Akl-Chedid
Les analyses et commentaires de Madame Akl-Chedid sur cet orient plus que compliqué sont toujours particulièrement intéressants et pleins d’enseignements. Merci
L’Iran n’a pas » attaqué l’état hébreux ». L’Iran a répliqué à l’assassinat de 16 Iraniens perpétré par l’armée privée des sionistes ( installés depuis 1948 en Palestine) par son bombardement aérien des locaux consulaires de l’Iran dans la capitale de la Syrie ! La réplique iranienne n’a pas visé les populations habitant en Palestine occupée mais les 2 bases militaires d’où les F35 avaient du décoller. On comprend que Sophie a une dent contre le Hezbollah libanais, mais c’est » l’état hébreux » qui a causé la fin du Liban, pas l’Iran.
Le Liban est mort de l’invasion palestinienne des années 1970 qui a complètement bouleversé la démographie du pays. L’Iran est un pays totalitaire qui promeut la révolution islamiste dans toute la région et n’a qu’un but détruire Israël qui seule au milieu d’une marée musulmane n’a pas d’autres choix que de se défendre. Oui l’Iran a bien attaqué Israël que vous le vouliez ou non.
Et qui a chassé les Palestiniens de Palestine vers le Liban ? L’on peut retourner le problème dans tous les sens, l’agresseur de la PALESTINE, la Cisjordanie, l’Egypte, la Syrie, l’Irak, et l’Iran, ce sont des Ashkenazes (juifs à seulement 15%) venus d’Europe, poussés vers la Terre Sainte il y a 1 siècle par les banquiers kazhars Rothschilds ( qui sont de faux juifs comme chacun sait). Depuis 3 quarts de siècle ces colons ont entrepris de vider la Palestine de ses habitants – cela s’appelle un génocide, et mis à feu et à sang le Moyen-Orient. Actuellement, cette réplique, mesurée, de Teheran à l’assassinat de 16 iraniens dans Bagdad permet aux 5.000 sayanim en France ( et 50.000 en Europe), de tenter de nous faire oublier que les occupants sionistes vont expulser des millions de Palestiniens, de Gaza vers l’Egypte et de Cisjordanie vers la Jordanie. Pour mémoire les Palestinens n’occupent plus que 7 % de la surface de la Palestine historique ! L’avenir dira si ce pays privé qui a été monté de toute pièce par les banquiers Rothschild finira par créer un cataclysme mondial ou non.
Islamophilie et antisemitisme vous êtes prêt à la soumission comme le promeut le coran. Au moins les choses sont claires.
Ni l’un ni l’autre, je suis chrétien et je n’ai donc à défendre ni les juifs, ni les musulmans (qui d’ailleurs sont nés d’une secte juive qui a mal tourné). Et j’ai tous les motifs religieux (et politiques) pour les repousser. « Notre sort est désespéré », nous dit le patriarche latin de Jérusalem – nous étions plusieurs pèlerins et il parlait des Chrétiens de Palestine.
Et je le répète, les Kazhars et les Ashkénazes ne sont pas sémites : cf. leurs histoires spécifiques, et les études scientifiques d’ADN ( par l’Université John Hopkins, entre autres). Ce n’est pas un détail… renseignez vous, cela changera votre regard sur le sionisme.
Pour parler de ces questions, il faut avoir étudié l’histoire, ce qui n’est pas simple mais les documents historiques et les ouvrages d’historiens ne manquent pas. Cette démarche est plus intéressante, et plus valable, que d »en rester à l’actualité et de réagir idéologiquement. L’actualité est à l’histoire ce que l’écume des vagues est à la mer. L’on ne peut la commenter si on ne connaît pas l’histoire.
En toute sympathie.
Je ne veux pas polémiquer car vous connaissez l’histoire et moi pas bien entendu
Pourquoi la Terre Sainte et Jérusalem n’appartiennent pas aux Juifs ( ni aux Musulmans ) :
https://youtu.be/io3GejvpTxM?feature=shared
La conception messianique de l’Israël moderne ( cf. le messianisme temporel de Benjamin Netanyahou) est errobée.
Je suis d’accord avec M. Festivi quand il estime que « le Liban est mort de l’invasion palestinienne des années 1970 », à ceci près que l’invasion était plutôt le résultait d’un exode, provoqué par les empiètements territoriaux et la brutalité du gouvernement de Tel Aviv, dont le racisme vis-à-vis des Palestiniens dépassait celui des Afrikanders à l’encontre des Bantous. Ainsi que j’avais pu le constater après avoir longuement séjourné dans ces deux pays (en 1978 en RSA et en 1981 en Israël).
Et je ne peux souscrire à l’assertion de votre collaborateur selon lequel seraient « prêts à la soumission comme le promeut le Coran » ceux qui refusent de prendre parti dans le conflit entre Juifs et Arabes qui ne les concerne nullement. Les premiers ont voulu coloniser puis chasser les seconds sous prétexte de récupérer un territoire perdu ou abandonné depuis deux millénaires (en 1850, on décomptait moins de 5000 juifs à Jérusalem). Qu’ils en paient donc les conséquences et cessent d’impliquer le monde entier dans leur conflit politico-messianique.
A l’aune de l’Histoire, la Grèce a plus de « droits » sur la Turquie où se déroula la guerre de Troie et même sur l’Egypte hellénisée près de 800 ans.