Bordesoule

« Le Clan des Bordesoule » retourne à ses sources : le Berry

Livres d’aventures pour enfants de 8 à 12 ans, les romans de la série « Clan des Bordesoule » ont fait leur apparition en 1988, avec, au départ, un fort soutien du quotidien Présent, ceci tout simplement parce que l’inventeur du « concept », Francis Bergeron, était un chroniqueur régulier de ce journal. Il avait entrainé dans cette aventure son vieux complice Alain Sanders. Francis Bergeron répond aux questions du Madeleine Cruz.

Il y a un concept, une originalité – et osons le mot : du marketing – à l’origine de cette collection, n’est-ce pas ?

Pas au début, en tout cas. Ou alors ce n’était pas conscient. D’ailleurs nous ne pensions pas que cette série dépasserait les trois ou quatre aventures. L’idée était assez simple : faire une sorte de « Club des cinq » d’aujourd’hui, mais pour des aventures se déroulant dans des endroits précis, afin que les jeunes lecteurs puissent s’identifier complètement aux héros, marcher dans leurs pas. L’aspect « marketing », c’est que le titre du livre et sa couverture doivent permettre d’identifier facilement cette localisation. A l’exception du premier titre : « Le secret de la statue volée », chacun des romans s’est efforcé de respecter cette règle. La mise en place des ouvrages, dans les points de vente, tient évidemment compte de la localisation des aventures. Les grands sites touristiques familiaux sont privilégiés.

Où se passent ces aventures ?

Les premières histoires avaient pour cadre le Berry, parce que c’est mon propre ancrage familial. L’île de Ré a ensuite était un terrain fertile, et ce sont les titres ayant pour cadre cette île qui ont fait littéralement exploser la collection, à partir de 1992.

Les aventures ont aussi conduit les héros (trois garçons et une fille, relativement inspirés de ma propre progéniture) sur la presqu’île guérandaise, mais aussi en Vendée, en Bretagne, en Normandie, au pays basque, à Verdun, aux 24 heures du Mans etc ? des régions que je connais bien…ou que j’ai appris à connaitre, par la nécessité de trouver de l’inspiration.

Quels sont les titres qui ont le plus de succès ?

Je crois que le record est détenu par « Le secret de Fort Boyard ». « Le secret du phare des baleines » fonctionne toujours très bien, aussi, mais il faut savoir que cet endroit, tout au bout de l’île, est connu (et vu) par toutes les personnes qui mettent les pieds sur l’île de Ré (15000 habitants en hiver, trois ou quatre vagues de 150 000 chacune en été !). Les romans qui mêlent à l’aventure des récits de guerre, comme « Le secret d’Omaha Beach », « Le secret du grand Blockhaus », « Le secret de la bataille de Verdun », sont plébiscités par les garçons.

Que raconte votre dernier opus ?

Il se passe dans la vallée de la Creuse, plus précisément au barrage d’Eguzon, J’ai choisi ce coin du sud-Berry parce que dans quelques semaines les épreuves de tir des Jeux Olympiques se dérouleront dans cette région. Il y a un très joli site, très spectaculaire.

L’aventure se passe pendant les Jeux Olympiques ?

Non, pas du tout. C’est une histoire de vol de tableaux, dans un musée, un musée consacré aux peintres d’une école de peinture, du genre Barbizon, qui s’est développée à la fin du XIXe siècle. Mais la construction du barrage d’Eguzon, en modifiant le paysage, a en quelque sorte mis un terme à cette école de peinture dont les plus grandes figures s’appellent Monet et Guillaumin. J’avais envie de parler de ski nautique et de plongée sous-marine, activités pratiquées régulièrement sur (et sous) le lac d’Eguzon. Le clan des Bordesoule s’y est donc mis à son tour.

Il s’agit du 39e roman de la série. Vous arrêterez vous à 40 romans, comme Vladimir Volkoff et sa série des « Langelot » (qu’il signait « Lieutenant X »)?

C’était mon idée, en effet. Je travaille sur le 40e roman, qui se passera sur la Côte d’opale. Mais l’éditeur me dit que, tant qu’il y a des lecteurs, il faut les satisfaire…

Propos recueillis par Madeleine Cruz

« Le Clan des Bordesoule », par Francis Bergeron, 39 titres parus, Ed. du Triomphe, Groupe Fleurus, 57 rue Gaston Tessier, 75166 Paris Cedex 19, 10,90€ chaque.

https://editionsdutriomphe.fr/

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