Nous ignorons dans quelles conditions Émile, ravissant bambin blond de deux ans et demi réputé intelligent et débrouillard, a quitté le 8 juillet le jardin de ses grands-parents au Vernet, hameau des Alpes-de-Haute-Provence où il est depuis porté disparu.
Mais Ségolène Royal n’en sait pas davantage. L’ex- « madone du Poitou » recyclée démone n’en a pas moins posté mercredi ce tweet péremptoirement accusateur : « La mère auditionnée seulement mardi ? Et le père, au profil très inquiétant ? On n’a donc pas regardé l’hypothèse d’un problème ou d’une vengeance familiale ? D’un enlèvement ? Pourquoi l’alerte enlèvement toujours pas déclenchée ? quelle tristesse ».
Le si inquiétant père d’Émile est-il donc un bourreau d’enfant, un redoutable pédocriminel ? Non, c’est pire : il serait selon un autre twitteur, Head Hunter, « membre de Bastion social, groupe terroriste d’extrême droite ayant fait de multiples ratonnades à Marseille »… Où il ne sévissait d’ailleurs plus depuis avril 2019, sa dissolution ayant alors été décidée en Conseil des ministres par Christophe Castaner, prédécesseur de Gérald Darmanin Place Beauvau. Et en fait de « terrorisme », le père d’Émile avait simplement, lors des régionales de 2021, été candidat sur la liste Zou, comme Zemmour, conduite en PACA par Valérie Laupiès, ancienne directrice d’école et ancienne élue du FN. On a vu plus activiste…
S’il avait été zadiste, antifa, militant d’Extinction Rébellion ou autre organisation ultragauchiste, le malheureux père aurait-il été ainsi jeté en pâture à l’opinion publique et rendu responsable, fût-ce indirectement, de la disparition de son enfant ? Et s’il s’avérait par hasard que celui-ci aurait été kidnappés par des rescapés d’une « ratonnade », le crime serait-il excusable aux yeux de Mme Royal, ancienne ambassadrice des Pôles et — grandeur et décadence — membre à part entière dès la rentrée de l’équipe de Touche pas à mon poste du sinistre amuseur Hanouna ?
Il y a quarante ans, en 1983, le petit Mathieu s’était volatilisé dans le même secteur de la Haute-Provence et, en 1989, c’était au tour de Yannis, trois ans, de disparaître à tout jamais, sans que ces mystères aient jamais pu être élucidés. Espérons, du fond du cœur, comme la famille réputée « très soudée, très catholique » et même attachée à la messe tridentine (encore un élément à charge, de même que son silence en effet en parfait contraste avec les exhibitions de la mère de Nahel par exemple), une issue cette fois plus favorable.
Camille Galic
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